CINQ ACTES

Chapitre 37- Sam.

Respirer ? Je ne sais plus ce que ça veut dire. Les lèvres de Joshua prennent en assaut les miennes, inlassablement. Mes bras autour de lui ont ramené son corps contre le mien, j'avais besoin de le sentir contre moi.

Deux ou trois fois, je sens sa langue effleurer mes lèvres dans la mêlée, mais ça ne va pas plus loin. Je m'accroche désespérément à lui, j'ai chaud, vraiment chaud. Son odeur me monte à la tête, mon ventre fourmille de papillons, au point que j'en ai presque mal. Ma tête s'enfonce dans l'oreiller, je me laisse submerger par tout ça. Je n'arrive même plus à penser où bien à réfléchir, je suis bien trop éloigné de la réalité à cet instant.

Lorsqu'il recule pour me laisser respirer, les yeux mi-clos, c'est moi qui replonge sur sa bouche pour l'embrasser encore. Son sourire que je peux sentir vaut tout l'or du monde, il me rend tellement faible. Son foutu sourire.

— Tu deviens accro, dis-donc...me taquine-t-il en reculant une deuxième fois.

J'ai encore envie de l'embrasser, encore un peu plus longtemps...

Il caresse tendrement ma joue, sans se départir de son petit sourire qui ne le quitte pas depuis que j'ai prononcé la phrase "ah oui ? Montre moi ça" il y a cinq minutes.

— Embrasse moi encore, réclamé-je d'une petite voix. S'il te plaît...

Il me regarde quelques secondes avant de brusquement plaquer ses lèvres contre les miennes. Un léger gémissement de surprise de ma part se fait étouffer par ses lèvres, mes yeux s'arrondissent. Quel était ce son qui s'est échappé de ma bouche ? C'est super gênant...Les joues en feu, j'ai du mal à lui rendre ce baiser un peu plus poussé que les autres, je perds totalement pied. Je peine à rattraper la cadence effrénée de Joshua, le cœur battant.

Mes mains se promènent doucement sur son dos, de ses épaules jusqu'au lombaires, et recommencent le même parcours. Soudain, ma paume effleure sa peau. Le cœur toujours battant, je glisse lentement mes mains sous son tee-shirt pour recommencer ce que je faisais juste avant, à la seule différence que maintenant, c'est sa peau nue que je touche.

Au bout de quelques minutes de plus, il rompt le baiser, l'air un peu mal à l'aise.

— Sam...panique pas hein, c'est rien, marmonne-t-il. Faut qu'on arrête de s'embrasser quelques minutes, parce que ça commence à me plaire un peu trop...

Il n'a pas mis de négation.

J'écarquille les yeux en pensant comprendre ce qu'il veut dire. Il se détache de moi et se laisse tomber sur le matelas, à côté de moi. Il s'installe sur le dos, le souffle court, et sa main rejoint la mienne. Je reste essoufflé, n'arrivant pas à retirer le sourire qui a pris possession de mes lèvres.

— C'est pas que je veux pas t'embrasser, mais ça risque de devenir très gênant pour nous deux si on continue...

Pas de négation, une deuxième fois.

— Dis quelque chose, s'il te plaît.

— Je...je sais pas quoi dire, bafouillé-je.

J'ai chaud.

— Tu m'en veux ?

— Quoi ? Non ! Je vois pas pourquoi je t'en voudrais, c'est plutôt normal non ? Et puis tu le contrôles pas, donc j'ai aucune raison de t'en vouloir...

Attends...il a dit que si on continuait, ça risquait de devenir très gênant pour nous deux...ça veut dire qu'il n'est pas...au maximum ? C'est...gros, pour quelque chose qui n'est pas au maximum.

Je me mords la lèvre, affreusement gêné par mes propres pensées, et je plaque une main sur ma bouche pour empêcher ces mêmes pensées de s'évader contre mon gré.