Chapitre 34- Joshua.

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Sam termine doucement sa deuxième tasse de chocolat chaud, sa main liée à la mienne. Ses mains sont encore froides alors que ça fait déjà un moment que nous sommes assis dans le café, mais je crois que c'est quelque chose d'habituel pour lui. Il en a de la chance, je suis là pour lui réchauffer les mains.

Je vais payer ? demandé-je en le voyant poser sa tasse. Ne commence pas à dire que tu vas payer, je m'en occupe.

D'accord...et on retourne au lycée, que tu puisses te reposer.

Je vais payer et nous repartons vers le lycée, main dans la main. Il finit toutefois par me lâcher lorsque nous arrivons dans la rue du lycée, ce que je comprends sans problèmes. Il n'est pas prêt, je le sais. Et ça m'est égal, tant que je peux être proche de lui lorsque nous sommes seuls, avec Nora ou chez moi, tout va bien.

Je vais me laver les mains, tu nous trouves une place au cdi ?

Attends Sam, je viens avec toi.

Il se lave les mains, je vérifie pendant ce temps qu'il n'y a personne dans les toilettes. Et lorsqu'il revient vers moi, je le pousse doucement dans l'une des cabines et ferme la porte derrière nous.

Désolé Sam, je ne tiens plus, j'ai envie de t'embrasser, chuchoté-je.

Qu'est-ce que t'attends ?

Posant mes mains sur ses épaules, je le fais pivoter pour plaquer son dos contre la porte et l'embrasse en fermant les yeux. Il soupire doucement en enroulant ses bras derrière ma nuque, je le sens sourire contre mes lèvres et cela suffit à faire naître des papillons dans mon ventre.

J'espère ne pas avoir attrapé la grippe, parce que j'ai bien l'intention de l'embrasser dès que je pourrai. Je ne sais vraiment pas comment j'ai pu me retenir aussi longtemps depuis le mercredi où j'ai réalisé mon attirance pour lui. Là, j'ai du mal à passer plus d'une heure avec lui sans me mettre à le regarder comme si j'avais envie qu'il me dévore.

Ce qui est légèrement le cas, je l'avoue. Si je pouvais passer des heures à l'embrasser, je le ferai sans la moindre hésitation.

Des bruits de voix et de pas se font entendre de l'autre côté de la porte, je me détache de Sam, haletant. Il écarquille grand les yeux, le souffle court, essayant de ne pas faire de bruit et de ne pas bouger pour ne pas trahir notre présence à tous les deux dans la cabine.

Je tente aussi de calmer ma respiration, les yeux rivés sur Sam. Moi je m'en fiche que l'on soit surpris, mais je sais que lui n'est pas encore prêt - et c'est tout à fait compréhensible - alors je fais attention.

Je ne mets pas très longtemps à reconnaître les voix des deux mecs homophobes de notre classe, et par en juger les rougeurs qui se sont installées sur les joues de mon copain, lui aussi les as reconnus. Discrètement, je comble l'espace entre nous et l'entoure de mes bras, glissant mon visage près de son oreille pour lui chuchoter :

Détends toi mon amour, ils ne savent pas qu'on est là...ils vont partir et on pourra sortir tranquillement.

Je les déteste, chuchote-t-il en retour. Vraiment beaucoup.

Je sais, moi aussi...

J'embrasse silencieusement sa joue, puis son nez, ses lèvres, son menton, jusqu'à descendre dans son cou. Sa respiration s'accélère à nouveau, créant de nouveaux papillons au creux de mon estomac. Si bien que lorsque les deux garçons partent enfin, nos baisers deviennent rapidement beaucoup moins chastes. Les doigts de Sam finissent accrochés à mes mèches de cheveux, mes mains entourent sa taille, son corps est pressé contre le mien. Malheureusement, il faut bien y mettre fin à un moment, et nous finissons par sortir, à contre-coeur.

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