10 | Comme on se retrouve

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Je me réveille soudainement. Je me redresse et essuie la sueur qui perle de mon front. J'ai chaud, très chaud. J'étouffe même. Je prends mon téléphone et regarde l'heure : il est seulement 02h du matin. Je soupire et regarde à côté de moi : Lamia est toujours endormie.

Sans faire de bruit, je me lève et troque mon pyjama pour une tenue plus légère. J'attrape mon téléphone avant de sortir de la chambre. Je descends silencieusement les escaliers et traverse le salon. Je fais coulisser la porte-fenêtre donnant accès à la véranda et sors dehors.

L'air frais de la nuit vient me fouetter le visage et d'un coup, j'ai beaucoup moins chaud. Je referme la porte-fenêtre, toujours sans faire aucun bruit et me dirige vers la plage. Je marche pieds-nus dans le sable qui est froid, ce qui est plutôt agréable.

Je fixe la mer au loin. Il fait encore nuit noire et la lune est cachée derrière les nuages, si bien que je suis obligée d'allumer la lampe torche de mon téléphone pour m'éclairer. Sur la plage, sont disposés des lits assez éloignés de la mer, faits exprès pour qu'on puisse s'installer. Cela me rappelle vraiment les hôtels luxueux de Maurice. Enfin je ne suis allée qu'une seule fois à Maurice, il y a un an. Mes parents n'avaient pas l'argent pour voyager à l'époque. À cette pensée, des souvenirs lointains de mon père que je m'étais efforcée d'oublier refont surface. Je décide de les ignorer, eux et la voix dans ma tête qui me supplie encore d'aller chercher à manger, même à 02h du matin. Je me dirige vers un des lits, quand une présence me fait brusquement sursauter.

— Ça va pas ou quoi ? je m'écrie. Tu m'a foutu la peur de ma vie !

— C'est ma faute si tu a débarqué sans prévenir ? répond une voix que je commence à connaître par cœur.

— Qu'est-ce que tu fais là au fait ? dis-je en m'installant à côté de lui sur le lit.

— Je n'arrivais pas à dormir. Toi ?

— La chaleur... m'empêche de dormir.

— La chaleur ? demande-il en se moquant.

— Pour ton information, en plus de m'empêcher de dormir, la chaleur me donne des migraines et me donne le... vertige.

— Ça j'avais remarqué ! dit-il en s'esclaffant.

À ces mots, je me crispe. Je sais qu'il fait allusion à mon malaise d'il y a quelques semaines. Soudainement, il semble se rendre compte qu'il venait de dire une connerie.

— Enfin, ça arrive à tout le monde, dit-il en essayant de se rattraper.

— Sans doute, dis-je en continuant de fixer l'horizon.

Au bout de quelques minutes, Maël se lève.

— Tu va où ?

— Dans mon lit. Tu comptes rester ici ?

— Oui, c'est plus... calme et il fait bon.

— Tâche de pas tomber malade ! dit-il sarcastiquement.

— T'en fais pas pour moi, je suis assez grande pour prendre soin de moi.

C'est faux. J'en suis incapable.

— Oh, j'en doute pas ! dit-il avant de s'éloigner.

Je soupire avant de m'allonger sur le lit. Il est beaucoup plus confortable que l'autre lit qui m'attend à l'étage. Je finis par m'endormir, bercée par le bruit des vagues qui s'écrasent sur la plage avant de repartir vers la mer.


Quand j'ouvre de nouveau les yeux, il fait jour. Je constate que je ne suis pas dans ma chambre. Ni celle que j'ai à la villa, ni celle que je partage avec Lamia. Les souvenirs de la veille me reviennent y compris ma discussion avec Maël. Je décide de regagner ma chambre avant que quelqu'un ne voit que je n'ai pas dormi dans mon lit. Je referme la porte silencieusement et vais dans la salle de bain car Lamia est toujours profondément endormie.

𝐋'𝐞́𝐭𝐞́ 𝐨𝐮̀ 𝐣𝐞 𝐬𝐮𝐢𝐬 𝐭𝐨𝐦𝐛𝐞́𝐞 𝐚𝐦𝐨𝐮𝐫𝐞𝐮𝐬𝐞 [𝐞𝐧 𝐫𝐞́𝐞́𝐜𝐫𝐢𝐭𝐮𝐫𝐞]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant