𝐋'𝐞́𝐭𝐞́ 𝐨𝐮̀ 𝐣𝐞 𝐬𝐮𝐢𝐬 𝐭𝐨𝐦𝐛𝐞́𝐞 𝐚𝐦𝐨𝐮𝐫𝐞𝐮𝐬𝐞 [𝐞𝐧 𝐫𝐞́𝐞́𝐜𝐫𝐢𝐭𝐮𝐫𝐞]

25 | Belle-famille

Je fixe la porte d'entrée depuis plusieurs minutes déjà. Je sens que j'ai peur et que je commence à stresser.

— Tu es sûr de toi ?

— Mais oui, allez viens !

— Et s'ils ne m'aiment pas ?

— Pourquoi ils ne t'aimeraient pas ?

— Parce que je suis fragile ou parce que j'ai des problèmes avec la nourriture ou...

— Eh, commence Maël en s'approchant de moi, que tu sois fragile ou que tu aies de l'hyperphahie ou même que tu sois anorexique, c'est pas ce qui va m'empêcher de t'aimer. Et eux aussi.

— Merci, dis-je en l'embrassant.

— Bon on y va ? demande Maël en s'avançant vers la grande porte d'entrée de la maison.

Je hoche la tête et il appuie sur la sonnette quelques secondes avant de la relâcher. Je prends une grande inspiration et essaye de faire redescendre le stress que j'ai pu accumuler avant d'arriver ici, quand Maël glisse sa main dans la mienne. Mes lèvres se fendent en un petit sourire et la porte s'ouvre au même moment.

— Maël !

— Maman !

Maël lâche ma main pour aller enlacer sa mère qui se tient dans l'embrasure de la porte. C'est une femme d'une quarantaine d'années mais elle n'a aucun cheveux blanc et seulement à peine quelques rides. Elle porte un ensemble tailleur gris, un haut blanc et des talons de la même couleur. Ses magnifiques cheveux blonds sont relevés en un chignon dont quelques mèches dépassent. Sa tenue me fait penser à celle d'une femme d'affaires, un peu comme celles que ma mère met quand elle va travailler ou qu'elle se rend à l'aéroport.

Quand ils se séparent et qu'elle me remarque enfin, son sourire s'élargit et elle s'approche de moi :
— Et tu dois être Rachel !

— Enchantée...

— Oh appelle moi Nathalie ! s'exclame-t-elle en me prenant dans ses bras. Maël n'a pas menti : tu es vraiment très belle !

— Merci, dis-je en rougissant. Alors comme ça il parle de moi ? dis-je en regardant Maël qui s'empresse de détourner les yeux, visiblement gêné.

— Oh mais depuis qu'il est rentré de cette colo, il ne fait que parler d'une mystérieuse Rachel !Rachel est la plus belle fille que j'ai jamais rencontré, Rachel est vraiment drôle, Rachel par-ci, Rachel par-là...

— Maman, c'est bon je pense qu'elle a compris ! Où est papa ?

— Il nous attend pour dîner dans le salon ! dit-elle en refermant la porte derrière nous.

Je me dirige vers le salon à la suite de Maël et de sa mère. Sa maison est plutôt mignonne et certes elle n'est pas aussi grande que ma villa, mais j'aime bien la décoration et les couleurs chaleureuses de la pièce. D'ailleurs, cette maison ressemble un peu à celle de mon enfance, où je vivais avec mon père et ma mère, il y a quelques années.

— Maël !

— Papa !

Maël salue son père avant de se tourner vers moi.

— Papa, voici Rachel, ma petite amie.

— Ah voilà donc la fameuse Rachel !

— C'est moi ! dis-je en esquissant un petit sourire timide.

— Ravi de te rencontrer Rachel ! dit-il en me tendant sa main.

— Moi également...

— Tu peux m'appeler Richard.