13 | Blague pas drôle

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Quand je me réveille, je suis dans un lit que je ne connais pas. Je me lève et découvre une chambre différente de la mienne. J'allume mon téléphone et découvre qu'on est déjà l'après-midi. Comment ai-je pu dormir aussi longtemps ?

Je sors dans le couloir et avance en cherchant la sortie que je finis par trouver. Je découvre alors que je suis dans le couloir des garçons : mais qu'est-ce que je fais là ? Je sors du bâtiment et vais sur la plage. Alors que je marche près de la piscine naturelle, j'aperçois une tache noire à la surface de l'eau. Je me frotte les yeux. Non, je ne rêve pas : un corps gît au milieu de la piscine. Je me précipite dans l'eau et plus je m'approche, plus je crois distinguer Maël. Quand j'arrive près du corps, je suis certaine que c'est lui.

— Maël ! je crie en sortant sa tête de l'eau. Maël !

Cette fois, des larmes se mettent à couler sur mes joues. Je ne veux surtout pas qu'il meure. J'essaye de lui parler mais rien n'y fait. Alors que mes larmes redoublent, les yeux de Maël s'ouvrent, ce qui me fait sursauter.

— Bouh ! s'écrie-t-il en riant.

Je me détache de lui brusquement et me mets à nager pour sortir de la piscine.

— Rachel, attends !

Il attrape mon bras mais je le repousse violemment et continue à nager. Je sors de la piscine et me mets à marcher vite mais Maël me rattrape et me bloque la route.

— Eh c'était juste une blague ! Tu ne m'en veux pas, si ?

Je lève la tête vers lui, les yeux rouges et remplis de larmes et plante mes yeux dans les siens.

— J'ai... j'ai vraiment cru que tu étais... je commence.

— Je suis vraiment désolé, dit-il en me prenant dans ses bras.

Il enfouit sa tête dans mon cou et son odeur parvient jusqu'à mes narines. Ça me réconforte un peu et le sentir collé à moi me rassure, car il ne lui est rien arrivé. On reste comme ça quelques secondes avant de se séparer.

— Je voulais p... commence Maël.

— C'est pas grave, c'est rien, je le coupe.

— Est-ce que ça te dirait qu'on aille au ciné ? Pour que je me fasse pardonner... demande-t-il en faisant ses yeux de chien, ce qui me fait sourire.

— Seulement si tu me laisses choisir le programme.

— À vos ordres madame ! répond-t-il en souriant.

Alors qu'on marche sur la plage, le vent se lève et comme je suis trempée, je commence à avoir froid et à trembler. Maël semble le remarquer mais il ne dit rien. On se dirige vers les dortoirs sans croiser personne car tout le monde est parti en sortie je ne sais où durant mon sommeil. Je me dirige vers ma chambre et Maël vers la sienne. Je prends une douche chaude avant d'enfiler un jogging noir et un petit haut blanc. Je mets mes Air force one et j'attache mes cheveux avec une pince. Après avoir mis quelques bijoux et mis mon téléphone dans la poche de mon jogging, je sors de ma chambre. Je descends les escaliers et découvre que Maël m'attend déjà sur la véranda.

— Waouh ! Tu es super belle ! dit-il en esquissant un sourire.

— Merci ! Tu n'es pas mal non plus, dis-je en me sentant rougir.

On se met à marcher vers le cinéma qui n'est pas très loin de la colo. Quelques minutes plus tard, on arrive sur place et Maël prend deux tickets pour le film que j'ai choisi qui n'est autre que le premier Fast and Furious. Je les ai tous déjà vu et revus, mais dès que j'ai vu qu'ils repassaient celui-ci, j'étais obligée de le choisir, même juste pour revoir Brian. On se dirige vers la salle et on s'installe en plein milieu, juste à temps pour les publicités.


Quand on sort deux heures plus tard de la salle de cinéma, il fait déjà nuit. Alors qu'on marche, il se met à pleuvoir très fort d'un coup. On court se réfugier à un arrêt de bus et je croise mes bras sur ma poitrine pour essayer de me réchauffer. C'est là que je vois Maël enlever son pull et me le tendre.

— Tiens, tu auras plus chaud.

— Et toi ?

— Ne t'inquiète pas pour moi, dit-il en souriant.

— Merci, dis-je en enfilant son pull.

— Viens ! dit Maël en attrapant ma main.

Il m'entraîne vers un restaurant.

— Ça ne te dérange pas si on mange ici en attendant que la pluie s'arrête ?

— Non aucun problème.

On entre et on commande sur place. Je prends une salade au poulet et Maël un hamburger maison. On prend notre temps pour manger tout en discutant de tout et de rien. Au bout d'une demi-heure, on se lève et Maël décide de payer sans me laisser le temps de protester avant de sortir du restaurant. Il farine encore mais les trottoirs et la route sont immaculés d'eau. Maël me regarde et je lui fais non de la tête. Je lui montre mes nouvelles chaussures toutes blanches et aussitôt, il se baisse à ma hauteur en me faisant signe de monter sur son dos, ce que je m'empresse de faire. Je rabats la capuche du pull de Maël sur ma tête pendant que celui-ci se met à marcher, moi sur son dos.

Je me cramponne à lui et je suis si proche de son cou que je peux sentir son parfum qui au passage, sent divinement bon. On arrive à la colo au bout de quelques minutes et Maël me dépose devant l'entrée. On entre dans le salon où tous les autres ados sont regroupés. Lamia m'aperçoit et court se jeter dans mes bras.

— C'était bien le musée ?

— Oui et toi ta journée ?

— Bien, j'ai passé plus de la moitié de la journée à dormir et nous sommes allés voir un film tout à l'heure.

— Nous ?

— Maël et moi, je lui réponds tout bas.

Un sourire naît sur ses lèvres mais elle ne répond rien. Alors que j'allais monter dans ma chambre, je cherche Maël des yeux mais celui-ci a déjà disparu alors je monte à l'étage avec Lamia. Avant de me coucher, je me mets en pyjama et alors que je m'apprête à me faufiler sous mes draps, mon téléphone sonne. C'est ma mère qui m'appelle.

— Allô ?

— Coucou ma chérie, c'est moi ! Tes vacances se passent bien ?

— Oui, la colo est plutôt cool et je me suis même fais des amis.

— Je suis contente d'apprendre que ça se passe bien pour toi !

On discute encore quelques minutes pendant lesquelles ma mère me raconte ses journées en Australie qui sont tantôt ennuyantes, tantôt mouvementées. Après avoir raccroché, je sors sur la véranda et m'installe confortablement dans la chaise suspendue. À présent, mes pensées ne sont plus dirigées que vers une seule chose, où plutôt une seule personne : Maël. Je nous revois encore, quelques heures plus tôt, lui et moi, riant aux éclats sous la pluie, lui me portant sur son dos, moi m'amusant à renifler l'odeur de son pull. Pull que je ne lui ai pas rendu. Je le sens avant d'expirer et de prendre une grande inspiration.

Il sent tellement bon... Comme son propriétaire.

𝐋'𝐞́𝐭𝐞́ 𝐨𝐮̀ 𝐣𝐞 𝐬𝐮𝐢𝐬 𝐭𝐨𝐦𝐛𝐞́𝐞 𝐚𝐦𝐨𝐮𝐫𝐞𝐮𝐬𝐞 [𝐞𝐧 𝐫𝐞́𝐞́𝐜𝐫𝐢𝐭𝐮𝐫𝐞]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant