Chapitre 9

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Paris, Texas

Timothé Blacke

Flashback, 16 ans

La sensation de ses mains revient. Ses mains, ses mots, ses sourires qui me caressaient la peau, mon cœur, ma tête. Mon mal être.

J'ouvre les yeux. Tout est noir. Je cligne des yeux à multiples reprises, sans m'arrêter. Je suis debout. Au milieu de nul part. Tout est noir. Je lève mes bras et mes mains arrivent à la hauteur de mes yeux. Je les tourne curieux. J'observe mes bras, mes jambes les sourcils froncés. Je suis debout au milieu de nulle part. Tout est noir.

Puis, un souffle. Un souffle qui vient me caresser l'oreille. Puis le corps. Un souffle qui se rapproche. De plus en plus vite. Un souffle qui me balaye, je me retourne tentant de capter son origine mais il dévie à chaque seconde, je tourne sur moi même mon cœur s'emballant. Mes yeux regardent sans interruption autour de moi. Mon cœur bat à la chamade, mes mains deviennent moites et ma respiration s'emballe.

Je tente de savoir où je suis, je tente de discerner quelque chose. Puis le souffle entraîne quelque chose avec lui. Un prénom. Mon prénom. Mon prénom est répété continuellement, je continue d'essayer de trouver la source, paniquant.

Cette voix qui souffle mon prénom, je ne l'a connais que trop bien. Elle siffle à mes oreilles me faisant frissonner. Je me remémore son souffle se persécuter sur mon corps, son sourire, son odeur, ses gestes. Je n'ai plus le contrôle de mon corps, je tourne sur moi même les yeux larmoyants essayant de sortir d'ici mais je n'y arrive pas. Je suis bloqué. Mon cœur bat à une vitesse folle et l'impression qu'il va se détacher de mon corps se ressent dans tout mon corps.

" Timothé "

Puis j'ouvre les yeux. Pantelant ma main s'accroche à mon t-shirt à l'emplacement de mon cœur. Ma poitrine se soulève rapidement et je tente de me reconnecter à la réalité.

Ce n'était qu'un cauchemar.

Je suis assis dans mon lit, en sueur, mon visage orné de larmes. Le soleil est déjà couché depuis bien longtemps.

Tout est noir. Mais je suis là.

Je me tourne et découvre Louis allongé sur l'autre côté du lit.

Il est là. Avec moi. Je le regarde et la conversation que nous avons eue sur le toit il y a quelques secondes me revient. Il prétendait ne pas croire à l'amour, ne pas pouvoir aimer quelqu'un.

Il est un menteur.

Parce que je l'observe regarder la nuit avec des grands yeux, je le vois saisir des fleurs abandonnés sur la route pour le placer sur ses cheveux, je le regarde écouter attentivement à chaque fois que quelqu'un parle, je le regarde sourire à des étrangers dans la rue, je le regarde rassurer ses amis, je le regarde donner des morceaux de son coeur sans compter, sans mentir, sans cruauté encore, encore, et encore même s'il ne les retrouver pas tous en retour, je le regarde me sourire quand nous faisons du vélo en silence, je le regarde sourire à la vie. Et il ne réalise pas. parce que c'est ça l'amour. Il prétend ne pas pouvoir aimer mais c'est faux. L'amour vit en lui.

L'amour est lui. L'amour est Louis. Mon Louis.

J'aimerais lui dire qu'il est mon soleil. Pas celui de l'été ou nous sommes obligés de plisser les yeux, ou sa chaleur devient étouffante amenant des moustiques. Pas ce soleil. Il est le soleil en plein hiver. Un hiver tempétueux, tumultueux, froid. Il est le soleil, celui qui dégage les nuages, qui éclaircit le ciel brisant la tempête. Ramenant sa chaleur sur mon cœur, mon corps glacé.

Je me rallonge et me rendors.

Sans cauchemar cette fois.

Sans replonger dans mon esprit.

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...bon

Chap un peu triste..vos hypothèses sur l'endroit de son cauchemar ?

NDC : "Mon Louis" 🤭 Adorable ce chap !

Les ombres du lendemainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant