Chapitre 29

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Louis Fowler

Flashback, 17 ans

Un gobelet rouge à la main, je contourne tout le monde pour rejoindre les autres. Je salue quelques connaissances avant d'entrer dans la cuisine ou Elliana est assise sur le comptoir avec Eli et Simon.

- Louis !

- Salut.

Je prends brièvement Elliana dans mes bras, cherchant ensuite les deux garçons. Simon est parfaitement sobre, surveillant les deux autres du coin de l'œil. Eli a organisé une fête en invitant la moitié du lycée au vu du monde présent, on est en plein milieu de l'année scolaire et il nous reste un an et demi avant de partir.

- Où est Timothé ?

- La dernière fois que je l'ai vu il était en train de sortir sur la terrasse, m'apprends Simon en attrapant le verre d'Elliana.

- Simon !

- Je ne veux pas vous voir vomir ce soir.

- Je ne vais pas vomir.

- C'est ce que tu dis tout le temps.

- Bon si on ne peut pas boire, on va danser ! S'écrie Eli en attrapant Simon et Elliana.

Je me recule pour lui échapper.

- Je vais chercher Timothé.

Je ricane au regarde que Simon m'envoie pour me supplier de l'aider à s'échapper d'Eli mais j'hausse les épaules l'air de rien me dirigeant vers la terrasse. Je traverse le salon et découvre la baie vitrée fermée, je l'ouvre et pénètre dans le petit espace.

Le vent souffle fort et la chaleur de l'intérieur est remplacée par le froid. Je referme derrière moi pour éviter les courants d'air.

- Depuis quand est-ce que tu fumes ?

Il sursaute ne m'ayant pas entendu arriver, je m'approche de lui. Les coudes sur la barrière, une cigarette déjà bien entamée se tient entre ses mains 

- Je ne fume pas, c'est...une comme ça.

Il me jette un drôle de regard quand je mets à côté de lui. Il éteint la cigarette et a jette dans la poubelle.

- Qu'est ce que tu fais ici seul ?

- Je prenais juste l'air.

- Tu ne veux pas rejoindre les autres ?

Il jette un coup d'œil à l'intérieur, on peut voir les autres assis en cercle jouant à un jeu.

- Non, je n'aime pas ces jeux.

Mon cœur se serre et j'hoche la tête en silence en restant à ses côtés. Ça fait maintenant plusieurs mois que ses parents sont morts et je n'ai aucune idée de comment l'aider.

- Je vais bien, dit Timothé.

- Tu essayes de te convaincre moi de me convaincre.

- Je ne sais pas ? J'en ai juste marre de ressentir cette tristesse en moi.

- Si je pourrai je te la prendrai.

- Je sais.

Il s'assoit son dos contre la barrière et ferme les yeux. Je m'assois à mon tour, sans le toucher.

- Je suis désolé de ruiner la soirée comme ça, souffle-t-il.

- Tu ne la ruines pas.

Je le vois retenir sa respiration comme s'il allait se mettre à pleurer, comme lorsque on parle de quelque chose qui nous tient à cœur et qu'on sait qu'on va craquer.

Les ombres du lendemainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant