Chapitre 10

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Louis Fowler

Flashback, 16 ans

Un personnel médical vient de m'annoncer que Ti est parti. Parti de l'hôpital. Alors qu'il est blessé. L'attentat à eu lieu il y a une semaine et nous sommes tous encore secoués, tous mes amis sont rentrés se reposer. Je suis resté un peu plus longtemps pour veiller sur Ti. Je n'ai dormi que quelques heures depuis une semaine mais je reste. Je suis sorti de la chambre pendant quelques minutes pour chercher à boire et en revenant on m'apprend ça.

Il est blessé putain. Je n'ai pas trop compris, écoutez plutôt, ce que les médecins ont dit pour la suite car dès qu'ils ont dit qu'il allait vivre ça m'a suffi.

Tant que son âme sera sur cette terre il pourra compléter la mienne.

Et à nous deux on formera l'âme parfaite.

Je suis sorti du bâtiment pour chercher autour. Je suis compltémnent paniqué, mon coeur bat à une vitesse folle à l'idée de le perdre, je tourne sur moi même essyant de le reprérer malgré le peu de luminoisté mais je n'y arrive pas. Je tente de calmer ma respiration

Il est assis sur le bord du trottoir du parking. J'expire un bon coup et m'approche de lui. Le parking est vide à quelques personnes près qui le regardent bizarrement dû à son accoutrement de patients. Il ne réagit pas quand je m'assois près de lui.

Son père est décédé sur les lieux, quant à sa mère, elle est décédée dans l'ambulance ne laissant aucune chance aux médecins de la sauver comme si en sentant l'amour de sa vie partir elle avait décidé de nous quitter à son tour.

Je n'étais pas là pour l'aider. La seule idée, d'imaginer Timothé allongé sur le corps déjà mort de ses parents est atroce. Aucun mot n'est assez fort pour exprimer cela. Cette sensation de mort qui te parcourt.

Le plus dur est que face à la mort on n'a qu'un choix. L'accepter. Parce que la mort est quelque chose qui ne prévient pas. Elle arrive, te vole et repars aussitôt arriver. Tu n'as pas ton mot à dire. Tu dois juste...l'accepter.

- Je suis désolé, je souffle sachant très bien qu'aucun de ces mots ne pourront le consoler.

Il ne dit rien. Ses yeux regardent le vide. La nuit est tombée accompagnée d'un vent froid qui nous souffle dessus, nous restons silencieux.

- C'est douloureux putain, finit-il par dire.

Je l'observe les larmes aux yeux tenter de mettre des mots sur ce qu'il ressent, je le vois tenter de parler mais il est bloqué par une boule logée dans sa gorge. Alors, je tends mon bras, prends sa main dans la mienne et ne le lâche plus.

- J'ai un trou dans le coeur putain.

Il fond en larmes. Ses larmes coulent le long de ses joues silencieuses, laissant son âme s'exprimer. Je ne dis rien. Laissant le silence l'accompagner. Il pleure et je pleure à mon tour en le voyant comme ça. Il est brisé et je ne sais pas s'il arrivera à se relever. Le son de ses pleurs décorent le silence. C'est la première fois que je vois mon meilleur ami pleurer et je ne peux rien faire pour l'aider, je ne peux pas prendre sa peine, je ne peux rien faire.

Alors je reste. Je reste ici à côté de lui, lui serrant la main.

- Je suis...compltémnent brisé putain, souffle-t-il à bout de souffle à travers ses larmes.

Et comme si prononcer ces quelques mots brisaient la boule dans sa gorge il pleure avec plus d'intensité, sa main gagne l'emplacement de son cœur qu'il serre entre ses doigts et il se baisse continuant de pleurer. Son corps est parcouru de spasmes, son souffle peinant à reprendre un rythme acceptable. Je le prends dans mes bras, ne pouvant rien faire de plus à part être là pour lui. Sa tête repose sur mon torse, ses larmes goûtent à mon sweat et son visage est luisant d'eau.

- Alors que je n'ai même pas le droit de les pleurer...

- Ti...ne dis pas ça. Tu as le droit de les pleurer.

- Non, il secoue la tête les yeux clos m'empêchant de regarder son âme, tu ne sais pas ce que j'ai fais.., ce que j'ai dis, tu ne sais pas...

Je ne comprends pas de quoi il parle mais je ne creuse pas. Il continue de pleurer contre mon corps brisant peu à peu ses dernières ressources, ses larmes coulent en continu sans lui laisser une chance de s'en sortir. Il se noie. Et je ne crois pas être assez fort pour réussir à nous garder tous les deux à la surface. Son corps puissant me paraît si fragile ici dans mes bras et la lassitude que je perçoit dans ses traits font couler des larmes le long de mes joues. Je le serre plus fort contre moi, l'étreignant de toutes mes forces pour lui donner tout mon courage.

Il suffoque dans sa propre vie après avoir perdu trop de vies.

Ce qui dépasse la mort, ce qui va hanter Timothé jusqu'à sa propre mort, va être les souvenirs. La présence des morts dans l'esprit des vivants.

Ils sont là. Sans être là.

- Ti. Je sais que ça va être ça sera toujours dire, je ne peux pas te dire qu'au fil du temps tu ira mieux ce n'est pas vrai. Ce que tu as vécu. Subit. Sera toujours en toi, et leurs mots seront toujours aussi lourds à porter dans 10, 20, 50 ans. Mais..., je sais que ça va te paraître égoïste, mais moi j'ai besoin de toi, j'ai besoin que tu restes en vie, parce que..parce que je t'aime d'accord ? Je serai toujours là pour toi, à chaque instant de ta vie, tu es mon meilleur ami, mon âme sœur, la deuxième partie de mon cœur, tu es...tout d'accord ?

Il pivote sa tête vers moi, je ne sais pas s'il m'a entendue parler, mais avec ses yeux sont remplis de larmes il chuchote:

- Je te promets de rester en vie, Louis.







Peut-être était-ce de ma faute ? Peut-être que je n'avais pas assez cherché ce qui le rongeait, la cause des ses maux, me contentant de ses mensonges, lâche de connaître la vérité et la profondeur de sa souffrance.

Peut-être que j'ai préféré être lâche en me voilant la face.

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...promis le prochain est dans le présent et happy !

Vos avis ?

Bye bye !

NDC : On en sait un peu plus sur les parents de Ti (et Sevan) ! Le chap est bien niais mais on adore 😭 A bientôt !

Les ombres du lendemainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant