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La main de Lily glisse le long de ma cuisse, soulevant légèrement ma jupe. Nos langues se cherchent, ses doigts sur ma peau me font perdre la tête.

Nous sommes allongées sur mon lit. Éva est partie chez Bastien pour le week-end et la chambre de Lily est occupée par nos copines qui cousent sans relâche des serviettes hygiéniques. Nous avons récolté près de cent euros grâce à la brocante, et avec ça nous avons acheté tous les tissus et le matériel nécessaire pour la confection de notre projet. Ça fait une semaine que nous travaillons d'arrache-pied, nous serons prêtes à temps.

La main de Lily s'aventure le long de mon corps en passant par mes hanches. Nos jambes sont entrelacées, j'ai l'impression de rêver.

On s'est éclipsées de l'atelier couture en se cachant derrière le prétexte d'aller chercher une paire de ciseaux. Le fait que nous ayons besoin d'être deux pour trouver cette paire est tout à fait logique. Seule, j'aurais été perdue.

À peine le pas de la porte passé, on s'était mises à s'embrasser. Comme dans la salle de bain, comme sur le rocher du parking de Saint-Brévin. Je ne m'en lasse pas, j'en suis même à chaque fois plus comblée. Dans un mois et demi j'ai dix-huit ans et j'ai déjà embrassé la femme de ma vie, oui oui, vous avez bien lu. Il est hors de question que je fasse foirer ma relation avec Lily. Et par relation je veux dire « petite amie ». Oui oui, carrément. On a mis des mots dessus après la brocante, cela semblait nécessaire. Elle m'a avoué qu'elle s'était perdu dans ses sentiments, mais à présent qu'elle n'était plus perturbée par Gustave le mécréant, elle se sentait prête à ce qu'on tente une aventure.

Je suis ravie de pouvoir exposer mon amour pour elle à tout le lycée, bien qu'elle préfèrerait se faire oublier jusqu'à la fin de l'année. Les bruits de couloirs sur ses relations ont déjà trop couru ces derniers mois, elle a besoin de souffler. Mais qu'importe, de toute façon on en aura bientôt fini avec le bahut. Nos amis sont déjà au courant et ça se lit sur mon visage que je l'aime au point de prendre une balle pour elle. Il faudrait être le dernier des naïfs pour ne pas capter qu'il se passe des choses entre Lily et moi.

J'adore ce qu'il se passe dans ma chambre, mais je ne peux m'empêcher de ressentir une petite appréhension. Alors que les mains de Lily se baladent sur mon corps, les miennes restent figées dans son dos. J'ai l'impression d'être super nulle, mais je ne sais pas quoi faire. Si je la touche quelque part et qu'elle n'aime pas ?

Prise de panique, je finis par tout abandonner et me reculer pour casser notre baiser.

— Ça va ? s'enquiert-elle en glissant une mèche de cheveux en cavale derrière son oreille.

— Je ne suis pas très douée pour balader mes mains, je glisse sous couvert de la plaisanterie.

— On s'en fout. Tu veux qu'on arrête ?

Je hoche positivement la tête. Mon appréhension s'évapore alors qu'elle se penche pour embrasser ma joue tendrement.

— Eh, panique pas. Désolée si je me suis emballée, ça doit être l'ambiance de ta chambre avec tous ces posters de Drago, ça donne chaud.

Mon rire vient caresser son visage à quelques centimètres du mien.

— Berk, comment tu peux fantasmer sur Drago alors que mes posters d'Hermione sont mille fois plus sexy ?

— J'osais pas te le dire, pouffe-t-elle.

Je me redresse en m'accoudant sur mon côté gauche.

— J'ai pas paniqué, je lui explique. C'est juste que j'ai tellement envie de faire ma première fois qu'en fait j'ai peur de faire n'importe quoi et d'aller trop vite.

La Loi de la JungleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant