Chapitre 2

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Will:

-Lève la tête, demanda le roi.

Vas te faire foutre, ai-je pensé.

Tu as tué mes parents sous mes yeux. Je t'ai menacé, supplié, imploré. Rien ! Ça t'a juste fait bien rire, mon désespoir. Tu m'as tout pris ! Tu es cruel ! Tu aurais dû mourir à leur place !

Voilà ce que j'avais envie de cracher à la figure de ce tyran. Mais bien sûr je n'ai rien dit. La seule fierté qu'il me restait était de ne pas obéir. Jamais !

Le coup du garde m'atteint aux côtes.

Ouch ! Ça fait un mal de chien ! Mais s'ils pensaient que j'allais plier aussi facilement ils se trompaient. Mais ils n'ont pas dû s'en rendre compte, malgré les 5 gardes que j'avais bien amochés dans ma tentative d'évasion.

Le garde m'a attrapé le menton pour me relever la tête de force. J'ai essayé de le mordre mais il me tenait fermement.

J'ai toisé le roi avec autant de mépris que je le pouvais, mais mes yeux furent happés par la personne à sa droite.

Le prince...

J'avais entendu des rumeurs à son sujet et elle ne lui rendait absolument pas honneur.

Il était très pâle, avec des cheveux noirs corbeaux qui lui tombaient sur la nuque. Son ossature était plutôt fine, pourtant j'avais l'impression que c'était trompeur et qu'il était redoutable au combat. Il était vêtu d'une longue veste entièrement noire. Il portait une bague en forme de tête de mort au doigt et une épée de fer strygien à la ceinture.

Il dégageait une prestance et une force qui forçait l'admiration.

Son aura était bien plus pesante que celle de son père, malgré son apparence bien plus sobre.

 Et mon dieu, ce qu'il est beau !

Il semblait déstabilisé, et était-ce de la pitié que je voyais dans ses yeux onyx ?

Il avait pitié de moi ?

Il ne serait pas aussi cruel que son père ?

-Il est beau n'est-ce pas, dit le roi. C'est le prince déchut, en temps normal je l'aurais tué mais j'étais sûr qu'il te plairais. Un peu rebelle mais il finira bien par se soumettre.

C'était donc pour ça que j'étais toujours en vie ! Je serais l'animal de compagnie de ce prince ! Il voulait que je me soumette !

Non, il était bien comme son père ! Un monstre !

Mais je ne me laisserais pas faire !

Après la cérémonie le garde qui me tenait toujours par la chaîne attachée à mon coup, m'a traîné à la suite du prince.

Sur le chemin sa chienne est venue me renifler et chercher les caresses. Je lui ai tapoté la tête et le garde à donner un grand coup sur la chaîne. Ça fait mal !

Le prince, voyant la scène, a rappeler sa chienne.

Arrivé dans ses appartements, le prince s'est assis à son bureau.

-Vous pouvez disposer, dit-il au garde qui me tenait.

-Mais, mon prince, le roi m'a ordoné de le surveiller jusqu'à ce qu'on soit sûr qu'il ne fasse rien.

Le prince a relevé les yeux de son livre. Il était très menaçant, son regard était plein de colère.

-Sous-entendez-vous que je ne suis pas capable de me défendre ? Surtout face à une personne enchaînée ?

Sa voix était calme et il aurait sûrement fait moins peur s'il avait crié.

Le garde a ravalé sa salive.

-Bien sur que non, mais...

-Dehors !

Il a déguerpi sans demander son reste.

Je dû avouer que j'avais peur. Je ne savais pas ce qui allait se passer. Qu'allait-il faire de moi ?

Je l'ai regardé, il s'était replongé dans son livre.

C'est alors que j'ai vu une dague posé sur un meuble. Je l'ai attrapée discrètement et me suis approché de lui dans son dos.

-Qu'est-ce que tu comptes faire, demanda-t-il.

Je l'ai attaqué sans laisser ses paroles me surprendre.

Et d'un coup je me suis retrouvé une épée noire sous la gorge et désarmé. Il avait bougé si vite que mes yeux n'avaient pas pu suivre.

-Écoute moi bien, me souffla-t-il à l'oreille en appuyant son épée. Ta présence ici n'est voulue ni par toi, ni par moi. Mais il va falloir coopérer.

Il me relâcha.

-Mais si tu ne me laisse pas le choix, je n'aurais aucune pitié.

Il leva son épée, je me suis recroquevillé, attendant le coup.

J'entendis juste des bouts de métal tomber au sol. Il m'avait libéré de la chaîne à mon cou.

Puis il trancha mes liens aux mains.

-Pourquoi me libérez-vous ?

-Parce que je n'aime pas traiter des humains de cette façon.

Il se rassit à son bureau.

Est-ce que je m'étais trompé ? Était-il finalement différent de son père ?

-Dans ce cas, pourquoi ne pas me renvoyer ?

-J'aimerais bien, son ton était froid. Mais ce serait signer ton arrêt de mort.

J'ai bugué.

Il releva les yeux vers moi.

-Tu n'es en vie que pour me servir, sinon mon père t'aurais déjà tué. C'est répugnant, dit-il dans une grimace.

Il avait vraiment l'air d'être différent mais je préférait me méfier.

 -Bon, mais puisque qu'on va être obligé de rester ensemble un moment, comment t'appelles-tu prince Solace ?

Il connaissait mon nom de famille ? La tristesse m'envahit.

-Je ne suis plus prince. La famille Solace est détruite. Je ne suis plus rien.

Il releva un regard interrogateur vers moi.

-Si tu n'es plus rien maintenant, c'est que tu n'as jamais rien été. Si seul ton titre te définissais alors tu as raison, tu n'es rien.

Il semblait étonné de ses propres paroles.

-Fait honneur à ta famille en continuant à te battre pour eux.

-Vous avez raison ! Je m'appelle Will, William Solace.

-Très bien Will. Moi c'est Nico, Nicolas Bi Angelo. Mais pour ta sécurité quand nous somme en présence d'autres personnes, appelle moi prince Bi Angelo.

Il replongea dans son livre.

-Je ne te forcerais pas à faire quoi que ce soit. Juste fait semblant d'être un bon domestique. Ta chambre est annexe de la mienne, dit-il en me montrant une petite porte au fond du couloir.

Finalement je ne suis pas totalement au fond du trou !



Voilà pour ce deuxième chapitre.

Avec le point de vue de Will!

Alors qu'est-ce que vous pensez de ce Will rebêle et de ce Nico super froid et badass?

Prochain chapitre ce week-end.

Je veux rester à tes côtés (solangelo)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant