Chapitre 3

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Nico

 Finalement la présence de Will n'était pas aussi insupportable que je ne le pensais.

Il est instruit et il est intéressant de discuter avec lui de diverses sujets.

Il était aussi discret, ne venant pas embêter mon habituelle solitude. Je dirais même que son caractère joyeux qui avait repris le dessus au bout de plusieurs jours, était contagieux.

Il était en train de lire un livre de ma bibliothèque auquel je lui avais donné accès quand quelqu'un est venu frapper à la porte. Ma chienne a aboyé.

Will s'est levé, a attrapé un ballet et a commencé à faire le ménage, personne ne pourrait suspecter qu'il était tranquillement installé dans un fauteuil quelques instants auparavant.

-Entrez.

Un serviteur est entré, l'échine courbée ; tous les serviteurs avaient peur de moi.

Il jeta un regard curieux à Will. Cela faisait déjà une semaine qu'il était là, soit plus longtemps que tous mes autres serviteurs. Tout le monde devait se demander en quoi il était différent. Moi même je ne le savais pas vraiment...

-Oui, dis-je en l'invitant à parler.

-Le roi a demandé de vous rappelez que votre présence est obligatoire cet après-midi.

Ainsi donc mon père avait peur que je me défile. Il avait raison, si je l'avais pu j'aurais programmé autre chose, tout ce qui pourrait m'empêcher d'assister à ça.

-Dites à mon père que je connais mes devoirs, ai-je répondu avec haine, ce qui fit trembler le serviteur.

Il sortit rapidement.

Will reposa son balai.

-C'est quoi cet événement ?

-Tu verras, dis-je en retournant à la paperasse du royaume. Mais prépare toi mentalement, ça va être dur !

Will ne posa pas plus de questions, même si je sentais qu'il en brûlait d'envie.

A midi Will est allé manger avec les serviteurs, pendant que moi, comme d'habitude, je sautais ce repas. Le dîner que j'étais obligé de prendre aux côtés de mon père, était le seul repas que je ne loupais pas régulièrement.

Quand Will revint j'avais déjà revêtu ma longue veste en cuir noir. Il prit Kity en laisse.

Nous avons dérivé dans les longs couloirs du château. Quand nous sommes sortis dans la cour, il a demandé :

-Où allons-nous ?

-Sur la place centrale.

 Quand nous sommes arrivés sur celle-ci, une foule était rassemblée devant une estrade avec un gibet comportant plusieurs cordes ainsi qu'un bûcher.

Will se raidit mais me suivit dans la foule qui s'était fendue devant moi, me permettant d'accéder aux tribunes royales surélevées face aux pelotons d'exécutions.

Je me suis assis à droite de mon père, je n'étais pas encore en retard donc il ne pouvait pas me reprendre sur ce point. Mais bien sûr il en trouva un autre.

-Tu n'es pas accompagné de ton garde du corps !

-Tu sais très bien que je n'en ai pas besoin, ai-je soufflé.

-Tu es un prince, tu dois être protégé.

J'avais beau être le plus grand épéiste de notre royaume, il considérait quand même que j'étais vulnérable. Pff, s'il savait... Mais ça ne servait à rien de discuter.

-Par contre ton esclave a l'air de te satisfaire.

Je sentais le regard de Will dans mon dos.

-Et tu as l'air d'avoir réussi à le soumettre.

Je serrais les poings.

-Tu savais qu'il avait amoché 5 de mes gardes en essayant de s'enfuir ?

Je jetais un regard vers Will qui affichait un sourire satisfait. Je n'aurais pas cru ça de lui. Apparemment il se battait bien, j'aimerais bien le mettre à l'épreuve.

La cérémonie commença. Les exécutions se succédèrent. Des meurtriers, des voleurs ; eux furent pendus. Deux femmes furent écartelées et enfin un homme fut brûlés vifs.

Moi j'observais Will du coin de l'œil qui semblait horrifié.

Quand nous sommes rentré et que nous nous sommes retrouvé seul, Will a demandé :

-Qu'avaient fait ces gens ?

Je l'ai regardé.

-Certains étaient des meurtriers ou des voleurs. Et les deux femmes qui se sont faites écartelées ont été surprises en train de s'embrasser.

-Et alors ?

-Mon père a décidé que l'homosexualité était un crime.

Mon air d'acceptation dû le choquer.

-Dans mon royaume ils étaient acceptés. C'est injuste, on ne choisit pas d'être ainsi.

-Ce n'est pas ce que pense mon père.

Il y a eut un silence.

-Et l'homme qui s'est fait brûler vif, de quoi a-t-il été accusé ?

J'ai serré les points.

-Des gens l'ont accusé d'être un vampire.

-Des gens ?

-On a besoin d'un coupable quand on a peur.

-Vous voulez dire qu'il n'était pas un vampire ?

-Non il ne l'était pas.

-Comment pouvez-vous le savoir ?

Je lui ai lancé un regard noir.

-Je le sais c'est tout.


Désolé chapitre très court mais décisifs pour la suite et pour poser les bases.

Mais je me rattrape la prochaine fois avec un chapitre bien long et un duel entre notre soleil et le roi des fantômes.

A mercredi!

Je veux rester à tes côtés (solangelo)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant