Chapitre 20

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Un bruit sourd me fait me réveiller. Je me frotte plusieurs fois les yeux avant de prendre mon téléphone sur le lit. La luminosité menace de me griller les yeux mais je plisse ces derniers par reflex. Il est un peu plus de vingt-et-une heures et je crois que je me suis endormie il y a longtemps vu que je porte toujours la robe du matin.

Je baille à m'en décrocher la mâchoire avant d'aller voir ce qui se passe en bas.

Je sors de ma chambre et je parcours discrètement le couloir sur la pointe des pieds en tenant fermement mon portable comme s'il pourrait me protéger d'un éventuel cambrioleur. Je descend les marches de l'escalier une à une et je récupère un vase sur une table dès que j'arrive au rez-de-chaussée.

- Plus un geste ! Hurlais-je en brandissant mon arme de fortune devant moi.

Je me ravise de faire quoi que ce soit en voyant la personne assise dans le canapé. Un grand sourire prend place sur mes lèvres pendant qu'il se redresse en croisant les bras sur son torse.

- Je n'ai même plus le droit d'être dans ma propre maison ? Demande t-il en arquant un sourcil, amusé.

- Yvan !

Je me jette dans ses bras en balançant le vase je ne sais où. Il répond à mon étreinte d'une main et de l'autre il rattrape le vase.

- Heureux de retrouver ta maladresse légendaire. Affirme t-il en reposant le vase sur la table basse du salon.

Je souris bêtement en me laissant tomber sur le canapé pendant qu'il me regarde.

- Au fait, où est Kim ?

- En Corée. Sa mère l'a retenu pour je ne sais trop quoi. Ça ne m'étonnerai pas qu'elle reste lui lobotomiser le cerveau ou lui poser un tas de questions indiscrètes : cette femme est une vraie fouine ainsi que tous les autres membres de sa famille.

Je le regarde sans comprendre.

- Durant tout notre séjour elle n'a pas arrêté de nous surveiller pour voir si l'on allait partir en moins dix-huit.

- Pourquoi ? Elle est homophobe ?

- Non. Juste très curieuse. Un peu trop à mon goût.

Je rigole pendant qu'il lance une série Netflix.

- C'est comment la Corée ?

- Un pays formidable avec des mecs craquant à tous les coins de rue mais pas plus que Kim. Si tu l'avais vu me fusiller du regard à chaque fois que je regardais un de ces coréens "trop longtemps" à son avis, ses petites crises de jalousie étaient trop adorables donc je ne me suis pas gêné pour recommencer à chaque fois que j'en avais l'occasion.

- Le pauvre. Dis-je amusée.

Il lève les yeux au ciel d'une manière théâtrale.

- Je veux savoir tout ce qui s'est passé quand je n'étais pas là.

Je commence à réfléchir. Dois-je lui dire que nous avons un nouvel investisseur et que j'ai couché avec lui parce que j'étais complètement saoule ?

- Nous avons tenu la réunion de coordination comme prévu. Le même jour, Zheng s'est fait virer. Et avant ça nous avons, enfin j'ai réussi à obtenir un nouvel investisseur.

- Vraiment ? Toi et la chance que tu as ?

Je lui donne un coup de coude et il part dans un fou rire incontrôlé.

- Et je peux savoir comment il s'appelle ton investisseur ? Demande t-il entre deux crises de rire.

- Yuri Mendeleiv.

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