Chapitre 31

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Point de vue de Cheyenne

J'ai vraiment beaucoup de mal à émerger.

Je sentais que tout tournait autour de moi et pourtant j'avais encore les yeux fermés. Mon coeur s'est soulevé a plusieurs reprises et j'ai pincé mes lèvres pour éviter le carnage.

J'ai lentement ouvert les yeux sur une chambre plutôt sombre puis mon regard a vagabondé sans but précis. Je me suis assise sur le lit et j'ai glissé mes mains dans mes cheveux. Les évènements de la veille me sont revenus en pleine figure comme un coup de poignard.

Où est-ce que je peux bien être?

J'ai entendu des voix de l'autre côté de la porte. D'après ce que je distinguais, il y avait des femmes et des hommes qui discutaient ou se disputaient dans une autre langue. Difficile à dire.

Je me suis levée, curieuse d'en apprendre un peu plus sur ma situation et j'ai fais quelques pas vers la porte avant de m'étaler sur le marbre froid. Je me suis retournée pour voir ce qui m'avait aggripé la cheville et j'ai entrouvert les lèvres de surprise en remarquant que cette dernière était retenue par une chaîne elle-même attachée sur le lit.

Quel genre de taré fait ça?

Au même moment, les voix ce sont arrêtées et j'ai entendu des bruits de pas venir dans ma direction. Je suis remontée sur le lit et j'ai fait semblant de dormir.

La porte s'est ouverte, éclairant légèrement la chambre où j'étais. Le bruit de talons qui claquaient sur le carrelage devenait plus insistant au fur et à mesure que la personne se rapprochait de moi. Arrivée à ma hauteur, la femme qui venait d'entrer a soulevé l'une de mes paupières avec son pouce griffu avant de déclarer, en anglais cette fois-ci, que je dormais toujours et elle est ressortie.

Je me suis à nouveau assise en m'acharnant sur la chaîne qui me retenait captive. J'ai essayé de crocheter la serrure avec une de mes pinces à cheveux mais bien évidemment, cette histoire ne marche que dans les films. J'ai hurlé dans un oreiller et je me suis résignée à attendre sagement que quelqu'un vienne m'enlever cette foutue chaîne.

Je ne sais pas trop pendant combien de temps je suis restée assise sans rien faire mais ce fut un long moment avant que la porte ne s'ouvre à nouveau.

- Debout Blanche Neige ! A déclaré une jeune femme qui n'a apparemment pas remarqué que je suis déjà éveillée.

Elle a traversé la pièce perchée sur ses hauts talons puis elle a tiré d'un coup sec le grand rideau noir qui couvrait la baie vitrée. La lumière a inondé la chambre en manquant de m'aveugler. J'ai plissé les yeux pour m'adapter au changement de luminosité.

La femme se retourne vers moi et elle fronce imperceptiblement les sourcils.

- Ma chérie, tu as une sale tête : c'est comme si un camion poubelle t'avait roulé dessus.

Je l'ai fusillé du regard : vous m'avez kidnappé et vous vous attendiez à ce que je brille de mille feux?

- Qu'est-ce que je fais là? Ai-je demandé rageusement.

- Je n'en ai aucune idée.

Cette fille me rappelle vraiment ma meilleure amie avec ses remarques et sa façon de ne rien prendre au sérieux.
Elle s'est rapprochée de moi et j'ai soutenu son regard.

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