Au fer rouge (Mikey Manille x OC)

9 : Reçu 5 sur 5, capitaine

Les jours défilent et s'étirent petit à petit en semaines. Chifuyu et moi sommes allés tour à tour au Tokyo Comedy Bar, mais voyant que cela n'a plus rien donné, nous avons décidé de nous rabattre sur la station de métro où Mikey était descendu.

Chacune de nos tentatives se sont révélées vaines : apercevoir Mikey est une chose, mais lui adresser la parole en est une autre... Chaque fois que l'un de nous croise son regard, sa réaction est similaire ; même si on lui court après en l'interpellant sans arrêt, il finit par disparaître de nouveau. Même le soir où nous lui avons tendu une embuscade, il a trouvé le moyen de nous filer entre les doigts.

Lorsqu'un mois s'est écoulé sans le moindre succès, nous avons même songé à venir le cueillir directement à la sortie de la base du Toman ; chose complètement irréalisable puisque personne ne sait où celle-ci se trouve. Bien que le désespoir nous gagne peu à peu, nous faisons de notre mieux pour rester positifs.

Si nous avons pu parler à Mikey deux fois, nous pouvons le faire une troisième... C'est plus ou moins ce que Chifuyu et moi nous répétons à longueur de journée pour garder la face. Mais bien que ni l'un ni l'autre ne le dise à voix haute, nous sentons l'espoir s'effriter lentement. Comment peut-il être aussi insaisissable ?

- Je reviendrai après-demain ! j'annonce à ma mère en sortant de chez elle.

- Passe le bonjour à ton ami de ma part, répond-elle en souriant.

Je lui rends son sourire et ferme la porte derrière moi. Puisqu'elle a pu regagner son appartement récemment, je viens la voir aussi souvent que possible. Autant dire que je ne vois plus beaucoup la couleur de mes propres murs, entre la station de métro et les repas avec ma mère, je n'ai plus vraiment l'occasion de passer du temps chez moi.

Elle paraît aller de mieux en mieux chaque jour ; ses yeux expriment toujours ce remord qui ne le quittera probablement jamais, mais elle se bat de toutes ses forces. Le fait qu'elle commence à s'en sortir est une de mes seules réussites notable depuis un long moment.

La rue étant déserte, j'en profite pour m'allumer une cigarette. La nicotine qui parcourt ma trachée puis mes poumons me procure un soulagement inexplicable. Je fais quelques pas tout en tirant de nombreuses taffes, avec la sensation de revivre un peu plus à mesure que ma clope se réduit.

Mais mon téléphone vibre alors dans ma poche et je suis forcée de m'arrêter pour décrocher.

- Isuzu ? fait la voix de Chifuyu à l'autre bout du fil. Tu peux venir maintenant au métro ?

- T'as réussi à coincer Mikey ?

Mon cœur remonte dans ma gorge. Enfin une possibilité de l'approcher ?

- Ouais... Mais il est pas en très bon état. Je crois qu'il est bourré.

- Bourré ? je m'effare. Mais c'est pas du tout le genre de Mikey de boire...

- Va dire ça au type à moitié endormi sur un banc public, dit-il, moitié riant, moitié inquiet. Je peux pas le ramener seul, alors si tu peux te dépêcher...

- Je fais au plus vite !

J'achève rapidement ma cigarette et accélère le pas. Une chance que le métro Japonais ne connaisse pas les retards...

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Songeuse, je me laisse tomber sur un siège, ma jambe tressautant encore seule.

Même si Mikey n'a pas l'air d'être en état de s'apercevoir ce qu'il se passe autour de lui, et encore moins de discuter, il a cessé de fuir.

Cette fois, pas le droit à l'erreur... Quoi que nous dirons nos instincts, il ne faudra pas lâcher le d'une semelle... Sinon on est bons pour attendre encore un mois, et nous n'avons pas ce temps. Bien que nous ne connaissons pas les membres du Toman qui se font éliminer ces derniers temps, ça n'en reste pas moins des meurtres. Depuis le temps que ça dure...