Au fer rouge (Mikey Manille x OC)

1 : À plus tard

PDV externe

Août 2017

- Ah, Kisaki ! Je te cherchais. C'est urgent.

Le dénommé Tetta Kisaki referme avec soin la porte de son bureau avant de se tourner vers l'homme qui l'a interpelé.

- Un problème, Kurokawa ?

- On a merdé lors de notre dernière mission. La police a retrouvé des traces de ton ADN sur une des vitrines de la bijouterie.

- Et ? ricane Kisaki. C'est pas toi qui as la plus grande influence sur la police de Tokyo ?

Izana Kurokawa est secoué d'un petit rire satisfait.

- Si, mais le problème n'est pas là, dit-il en retrouvant son sérieux. C'est Mikey. Il parle de te plomber. Ce n'est pas la première fois que tu foires pendant une mission, vu que ta spécialité c'est de rester derrière ton bureau...

Le sourire de Kisaki s'efface. Il ne sait que trop bien ce que le leader du Tokyo Manjikai est capable de faire, ayant lui-même assisté aux multiples meurtres de celui-ci. Ces derniers temps d'ailleurs, le nombre de ses homicides s'accroît de plus en plus rapidement.

Ses pulsions deviennent incontrôlables à mesure que les jours passent et ça, tout le Toman en a conscience. Seulement, Kisaki ne pensait pas qu'il ferait partie des victimes à son tour.

- Il t'a donné rendez-vous dans une ruelle, à côté de votre bar favori, ajoute Kurokawa.

- C'est quoi le plan ?

- Le plan ? Mais c'est pas toi qui élabores les plans, normalement ?

Kisaki esquisse une grimace et replace ses lunettes, soudain nerveux. Ses yeux bleus sont troublés d'une inquiétude qui lui est peu coutumière.

- Ça va, je déconne ! s'exclame Kurokawa en tapant allègrement l'épaule de son camarade.

- C'est pas le moment.

- T'as raison... Excuse moi.

Alors qu'il s'apprête à exposer son plan, quelqu'un pénètre dans le couloir. Ne souhaitant croiser personne dans un moment aussi délicat, Kisaki rouvre la porte de son bureau et pousse Kurokawa à l'intérieur.

- Wouah ! siffle ce dernier. J'oublie toujours à quel point t'aimes montrer ta richesse autant que tu le peux. Mais bon, n'est pas le bras droit de Mikey qui veut...

- On a pas toute la nuit, s'impatiente Kisaki.

Kurokawa saisit une petite sphère de cristal, délicatement posée sur une étagère avant de s'amuser à la lancer en l'air pour la rattraper. Ce large bureau regorge d'objets précieux en tout genre, témoins de la montée progressive de Kisaki dans le monde de la délinquance.

- Tu vas te faire passer pour mort, dit Kurokawa, concentré sur ses lancers.

- Avec un faux cadavre, je suppose ?

- Exactement. Vu que le Toman a déjà fait ça auparavant, ça devrait être facile. Le plus dur, ça va être que Mikey morde à l'hameçon.

Il rattrape in extremis la sphère et baisse la tête, préoccupé.

- Je ferais n'importe quoi pour Mikey, ajoute Kurokawa, mais ça m'emmerderait que tu clamses.

- Délicate attention, ironise Kisaki.

- Tu mettras un gilet pare-balle et une poche de faux sang au niveau du cœur, il tire toujours à cet endroit. Ça devrait être suffisant. Mikey ne prend pas le temps de vérifier si sa victime est bien morte.

Ils se considèrent longuement. Tous deux savent qu'ils s'apprêtent à trahir leur chef, et cela est loin de leur plaire. Cependant, Kisaki est prêt à faire n'importe quoi pour sauver sa peau. Quant à Kurokawa, il n'y a pas qu'à Mikey qu'il a prêté allégeance ; avec le second du Toman, ils se sont promis de régner sur Tokyo. Deux raisons qui les poussent à retarder la mort de Kisaki.

- Je compte sur toi, dit celui-ci en tendant une main.

- T'inquiètes pas pour ça, renchérit Kurokawa en la serrant.

L'entrevue achevée, Kisaki pose la main sur la poignée d'or de la porte, mais son camarade le stoppe. Ce dernier penche la tête pour l'observer, ses longues boucles d'oreilles tintant en suivant son mouvement.

- Au fait, Mikey n'avait pas une copine quand il était jeune ? questionne Kurokawa.

- Si, c'était la sœur de Kazutora Hanemiya. Pourquoi ?

- On ne sait pas ce qu'elle devient ?

Kisaki hausse les épaules.

- Non, ça fait 10 ans que Mikey et elle ne se sont pas adressé la parole.

- Ah... D'accord. Ça m'aurait fait chier qu'elle me le reprenne.

- Tu n'as pas de soucis à te faire là-dessus, ricane Kisaki. J'ai mené l'enquête pour être sûr : à l'heure actuelle, elle tient une animalerie minable avec Matsuno dans le quartier de Shinjuku. Elle ne sera jamais en mesure de faire quoique ce soit avec le boss.

Kurokawa éclate de rire, visiblement soulagé.

- Ouais, elle ne risque pas d'attirer l'attention de Mikey. Bon, à plus tard, Kisaki.

Ce dernier lui adresse un signe de tête. Leur plan mis au clair, il sait qu'il n'a plus rien à craindre. La sournoiserie a repris toute sa place au cœur de ses pupilles.

- À plus tard, Kurokawa.