Part IX - Quel qu'en soit le Prix

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Un éclair trancha le voile de ténèbres. Aveuglante foudre au milieu du néant. Le monde tournait et le décors autour d'elle se déformait. Si d'autre paniquerait à la distorsion de la réalité, Mercredi Addams soupira alors que sa nouvelle vision s'imposait dans son esprit. Un frisson électrique lui parcourut l'échine alors que son environnement se stabilisait. Une légère nappe de brume recouvrait le sol de terre noire. La pleine lune était dissimulée parmi les nuages d'orage qui envahissaient la voûte céleste. Une odeur de putréfaction agréable vint lui taquiner les narines. Du brouillard jaillissait d'ignobles pierres tombales, comme les crocs d'une bête sauvage et spectrale. Les noms, trop anciens, avait disparu des stèles de pierre. Pourtant, Mercredi était capable de se rappeler le nom de leur propriétaire sans la moindre hésitation. Le temps qu'elle avait passé dans ce cimetière, tout au long de son enfance, lui avait permis de mémorisé chaque défunt qui y séjournait.

« Tu sembles enfin te réveiller. » déclara l'enfant, debout au milieu des tombes. « Il était temps. »

Mercredi croisa les bras alors qu'elle s'avançait en direction de son interlocutrice. La brume s'enroulait autour de ses pas alors que les éclats de lune frappait son chemin.

« Combien de temps comptes-tu encore me tourmenter. »

« Ne soit pas idiote. Tu te tourmentes toute seule. Nous sommes la même personne. »

L'adolescente ressentit une vague d'irritation tendre les muscles de son cou. Pourtant, elle devait admettre que l'enfant avait raison. Ces récentes visions n'étaient que la conséquence de la culpabilité qu'elle ressentait. Comme si son esprit sonnait l'alarme devant les murs qu'elle avait démoli pour Enid.

« Je me suis éloignée d'elle. » dit Mercredi en soupirant. « N'est-ce pas ce que nous désirions. »

« C'est un bon début. » admit l'enfant. « Mais ça ne suffit pas. »

« Que veux-tu que je fasse de plus. J'ai sacrifié celle que j'aime pour redevenir celle que j'étais. »

« Je n'appelle pas ça un sacrifice. » contra son alter égo. « Tu as mis de la distance mais tu continues d'entretenir ton amour pour elle. Ne lui as-tu pas tenu la main après votre discussion avec le shérif ? »

Malgré sa pâleur sépulcrale, Mercredi ne put s'empêcher de rougir à ce commentaire. Devant la détresse qu'Enid avait ressenti pendant les explications de Galpin, sa volonté de prendre ses distances s'était vu briser comme une fine couche de verre. La honte qu'elle ressentait vis-à-vis de cette épisode lui rongeait la conscience. Elle se devait de redevenir celle qu'elle était. Celle qu'elle voulait être. Tout changement ne pouvait pas être tolérer.

« Tu restes faible. » dit l'enfant avec acidité. « Je ne peux pas croire que je suis devenue si douce. »

« Je ne suis pas douce. »

« Si. Tu es devenue précisément ce que tu méprisais chez les autres. Trop gentille. Trop douce. Trop faible. »

« Je t'interdis de m'insulter de la sorte. Je suis Mercredi Addams ! Je ne vis que pour la mort et la souffrance. »

« C'était peut-être le cas avant. Mais désormais, tu n'es pas différente de toutes ses collégiennes qui rendent ce monde si fade. »

Piquée au vif, Mercredi serra les poings. Pourtant, elle savait que ses reproches venaient de son subconscient. Pour Enid Sinclair, elle avait accepté de changer. Elle était tombée amoureuse et avait renoncé à temps de facette de sa personnalité pour elle. Une erreur qu'elle se devait de réparer au plus vite. Mais rien qu'à cette pensée, sa poitrine se contracta, comme si elle se consumait elle-même. La douleur d'être loin de sa colocataire était insoutenable. Pourtant, elle devait persévérer. Il fallait rester celle qu'elle était. Quel qu'en soit le prix. Même au prix de cette douleur qui la dévorait.

La Vengeance n'est pas la Justice (Fanfiction Wednesday) tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant