La Vengeance n'est pas la Justice (Fanfiction Wednesday) tome 2

Part XXXII - Danse avec les Loups

Deux jours s'étaient écoulés, embaumés dans une ambiance calme, paisible et prospère. La tempête avait délaissé les alentours de Jéricho, emportant avec elle vent, pluie et mort. Le soir de l'attaque, une fois le professeur Barthélémy en route pour l'hôpital, les rumeurs les plus loufoques s'étaient répandues, plus vite qu'une trainée de poudre, parmi les élèves. Au détour d'un couloir, on entendait qu'une trentaine de loups-garous assoiffé de sang avait pris d'assaut l'école. Une autre théorie « à la mode » affirmait que les responsables n'étaient autres que des normis, porté par une organisation anti-marginal...

Enid et Mercredi s'étaient alors très vite désintéressé des propos concernant les événements récents. Elles conservèrent le silence jusqu'à l'arrivée du Shérif Galpin. Pour la deuxième fois en quelques mois, il était appelé sur les terres maudites de Nevermore pour une sombre histoire de violence. Sauf que cette fois-ci, le mort homicide avait été prononcé lors de l'appel des secours. Bien que tenue éloignées des scènes de crime, les deux adolescentes surveillèrent la progression de Galpin d'une macabre découverte à une autre. Le premier corps qu'il inspecta fut bien entendu celui d'Atticus, continuant de barboter de l'eau de la fontaine devenue rouge. Tant que le médecin légiste n'aurait pas fait son apparition, l'interdiction de touché au corps avait été prononcé. Il parcourut ensuite les différentes salles où le sang avait coulé. La bibliothèque où patientait la dépouille de Jimmy fut la dernière étapes de ce sinistre jeu de piste.

A chaque découverte, toujours plus sanglante que la précédente, Donovan Galpin jetait un coup d'œil à Mercredi Addams, qui patientait dans le couloir en compagnie de sa petite amie. Le visage grave de la jeune fille sembla confirmé ses soupçons. Après avoir enlevé son chapeau, il a quitté la scène de crime pour commencer à discuter avec le Principal Bates, qui confirma ne rien savoir à propos de cette ignoble tuerie.

Les interrogatoires s'étaient prolongés jusque tard dans la nuit. La première à subir les questions lasses du shérif fut, bien évidemment, Mercredi. Elle y répondit avec autant de franchise que d'arrogance. Elle lui décrivit les circonstances précises et exacte de la mort de chacun des loups-garous, apportant un grand nombre de détails macabre qui donna la nausée au policier. Il passa ensuite à Enid, qui corrobora, avec un vocabulaire bien moins accablants que sa petite amie, les faits. Les autres élèves affirmaient n'avoir rien vu, rien entendu ni rien constaté d'étrange au cours de la nuit, jusqu'à l'arrivée des ambulances. Le dernier à être interrogé fut Trent. Ce dernier, respectant sa parole, avoua l'entièreté de ses crimes et expliqua dans les moindres les agissements de son père. Circonspect devant le discours du jeune garçon, Galpin lui passa les menottes et quitta Nevermore, non sans avoir promis de mener cette enquête à bien.

Dès le départ du shérif, les élèves furent invités, avec plus ou moins d'autorité de gagner leur chambre. Malgré la demande de Bates qu'Enid et Mercredi passent dans son bureau pour s'expliquer, la gothique parvint à le convaincre de repousser leur rencontre au lendemain. Toutes deux étaient blessées et avait un grand besoin de repos. De mauvaise grâce, le directeur accepta et retourna lui-même s'allonger, faute de pouvoir trouver le sommeil.

Mercredi avait raccompagné la louve somnolente à leur dortoir. Après l'avoir déshabillée, elle l'aida à prendre une douche. Enid tenait à peine sur ses jambes à cause du contrecoup de la soirée. Tant d'angoisse, de violence et de coups avait eu raison de sa résistance. Conservant un visage impassible, la gothique la sécha et lui fit enfiler son pyjama préféré. Dans des moments comme celui-ci, un instinct protecteur dont l'origine restait inconnue, prenait le dessus sur sa propre survie. Alors qu'elle aidait sa petite amie à se couvrir de son haut de pyjama, la douleur dans son biceps lui donna l'impression que son bras allait se détacher. Masquant la souffrance derrière un visage de cire, elle veilla d'abord à soigner la blessure d'Enid. Sa tête avait arrêté de saignée, mais la plaie restait à désinfecter.