La Vengeance n'est pas la Justice (Fanfiction Wednesday) tome 2

Part X - La Danse des Lames

Enid n'avait pas vu Mercredi de la journée. Enfin, biensur, elles avaient partagées des cours ensembles mais la louve avait pris la décision de ne pas s'assoir à côté de sa petite amie. Quelque chose d'étrange entourait cette dernière. Son comportement était blessant. D'avantage blessant que d'ordinaire. Alors Enid prenait elle aussi ses distances, ce qui faisait saigner son cœur bien plus que tout le reste. Très vite, Mercredi Addams était devenu quelqu'un de très important dans sa vie. Maintenant, elle était devenue sa raison de vivre, un véritable amour qui encensait son esprit comme son cœur. Pourtant, cette dernière s'obstinait à creuser un gouffre entre elles. Enid ne pouvait pas le supporter, ça faisait trop mal. Elle avait espéré qu'en allant prendre place aux côté de Yoko, Mercredi réagirait. Ce ne fut qu'une déception cuisante. Si bien que la louve avait dû retenir ses larmes tout au long de la journée, le cœur en morceau. Quelle limite de Mercredi avait-elle franchie pour mériter un tel traitement ? Avait-elle quelque chose à se reprocher ? Il n'y a rien de pire que l'incertitude car le doute est comme un acide. Corrosif.

La tête baissée, perdue dans ses tristes réflexions, Enid quittait le local d'art pour terminer la journée par l'escrime. Mercredi y participerait sans doute. Encore une heure à être ignorée sans explication avant de se retrouver dans la même chambre qu'elle jusqu'au lendemain. Son enfer ne semblait jamais connaitre de répit. Elle se sentait complètement perdu par rapport au comportement à adopter. Devait-elle l'ignorée jusqu'à ce que Mercredi ne revienne vers elle ? Une stratégie risque car celle dernière était encore plus têtue que la louve. Alors peut-être devrait-elle faire comme si rien ne s'était passé ? Non. Elle avait plus d'estime d'elle-même que ça. Ou encore, elle pourrait faire le premier pas ? Non, elle avait déjà essayer et le résultat avait été insatisfaisant. Que devait-elle faire ? Était-elle condamné à voir son couple s'effriter jusqu'à se transformer en poussière ? Non, elle ne supportait pas l'idée de perdre Mercredi. C'était trop douloureux.

Elle entra dans la salle d'escrime, toujours submergée par son émotion contradictoire. La colère, la tristesse, la révolte, la nostalgie... des sentiments qui semblaient pris au piège dans un ouragan, ravageant tous ce qu'il y avait dans son crâne. Elle ne voulait pas aller en cours. Enid voulait se retrouver seul et prendre son temps pour réfléchir à tout ça. Pour la première fois, elle n'éprouva pas de joie à l'idée de passer du temps avec Yoko et ses amis. Elle voulait les faire disparaitre et se laisser aller. Le brouhaha qui régnait autour d'elle l'irritait. Et quand Mercredi arrivera, ce sera encore pire. Un soudaine envie de hurler lui envahit la cage thoracique. Une bouffée de rage et de détresse qui l'engloutirent dans cette orage interne. Au prix de gros effort, elle réprima cette violence, ce qui n'empêcha pas de sentir son sang bouillir dans ses veines. Toutes sa vie était tellement injuste. Elle était gentille, prenait soin de tout le monde. Elle acceptait tous ceux qui l'entouraient sans concession. Alors pourquoi le destin s'acharnait ainsi sur elle.

Elle arriva dans les vestiaires du club d'escrime, déjà occupée par Bianca, Yoko et Divina. Les trois filles discutaient avec énergie des derniers ragots qui circulaient dans les couloirs de Nevermore. D'ordinaire, elle aurait plongé dans cette conversation, impatiente de se mettre à jour au niveau des potins intéressants. Aujourd'hui, elle grogna alors qu'elle déposait son sac sur le banc du vestiaire, tournant le dos à ses amies. Leurs bavardages l'agacèrent alors qu'elle sortait ses affaires d'escrime, devant se mordre le langue pour ne pas leur implorer le silence. Ce ne serait pas juste de sa part. Ce n'étaient pas leurs fautes si elle passait une mauvaise journée. Donc, elle se contraignit à se changer sans dire un mot, plongée dans ses sombres tracas. Malgré son absence, elle pouvait sentir le spectre de Mercredi planner tout autour d'elle.

« Enid, tu vas bien ma chérie ? » demanda soudainement Yoko, comme si elle venait de remarquer sa présence.

« Qu'est-ce qui te fait penser le contraire ? » répondit Enid en se forçant à sourire.