Non-coupable. Le jury avait décrété que les cinq loups-garous responsables de l'agression d'Enid étaient tous non-coupables. Pire que ça, désormais, la jeune fille était considérée comme une menteuse. En revenant à Ophélia Hall, Mercredi fulminait et serrait les poings à en blanchir les jointures. La journée était presque entièrement écoulée pourtant, le soleil estival continuait de briller, baignant le dortoir dans une lumière ocre, bien que les nombreuses couleurs colée à la vitre nuançait les rayons de soleil. Mercredi referma la porte du dortoir avec humeur. Elle sentit le chambranle vibrer sous le choc mais l'ignora. Ses pensées étaient accaparées par cette vaste farce qu'était ce procès. Non-coupable... Avec toutes les preuves à disposition et les témoignages formels, comment était-ce possible que ces salauds s'en sortent sans aucune sanction. Au moins, ils n'ont pas exigés de remboursement pour les deux mois et demi passé en prison. Toutefois, les avertissements d'Atticus ne laissait aucune place au doute. Ce passage au tribunal n'était que la première d'une longue série de bataille. Le prochain assaut ne tarderait pas à survenir et il leur fallait se préparer à une guerre violente et sanglante. Ce qui n'était pas pour déplaire à la gothique. Ses couteaux n'attendaient qu'à éviscérer le vieux loup et sa progéniture.
Mercredi traversa le dortoir et vint se positionner devant la fenêtre en toile d'araignée. Les éclats de couleurs vinrent s'étaler sur la partie gauche de son visage albatre, découpant sa tête en deux. Un côté était sombre et dénué de joie. L'autre était entaché par les habitudes déplaisante d'une louve trop tactile. Au travers la vitre, Mercredi contemplait les toits de Nevermore qui se prélassaient sous le soleil d'un été qui s'annonçait chaud. Enfin, au sens strict, le solstice d'été n'était pas encore franchi. Mais la luminosité croissante et les températures en hausse projetait déjà la gothique dans cet enfer qu'étaient les deux mois de vacances scolaire. D'ordinaire, elle se réjouirait de pouvoir s'échapper à la compagnie de ses camarades de classe. Les mois de juillet et d'aout lui permettaient toujours de se focaliser sur ses passions dans la solitude des plus complaisante. Cette année, ce ne sera pas le cas, car Enid reviendrait avec eux. Elle faisait partie de la famille de la famille Addams désormais et rien ne pourrait changer ce fait.
Elle contempla la vie vespérale qui animait les couloirs de l'académie. Les élèves vaquaient à leurs occupations, tels des fourmis dans leur colonies. En voyant un tel spectacle, Bernard Werber serait sans aucun doute inspiré. Le professeur Barthélémy leur avait parlé de cet auteur français lors du dernier cours de littérature. Malgré son mépris envers lui, Mercredi éprouvait une once d'admiration envers sa culture générale. En repensant à ces cours, la gothique se souvint du roman qu'il lui avait prêté lors de son retour à Nevermore. « L'Âme du Mal » de Maxime Chattam. Posé sur sa table de chevet, le roman semblait l'attendre, un signet placé en son milieu. En effet, Mercredi avait déjà pris le temps de le lire et s'était surprise à est captée par l'histoire. Un tueur en série mort qui semble opérer à nouveau et un profileur du FBI qui le poursuit en tentant de décoder sa mise en scène. Malgré l'histoire d'amour écœurante placée en intrigue tertiaire, le roman ne manquait pas d'intérêt. Enfin, il n'était pas trop mal pour un roman de gare.
Avec lassitude, elle s'empara du livre et s'installa dans son fauteuil, espérant que l'intrigue sombre du thriller parviendrait à l'apaiser quelque peu. Alors qu'elle reprenait l'histoire là où elle l'avait laissée, Mercredi ne pouvait s'empêcher de subir les divagations de son esprit. Ses yeux lisaient mais son esprit se souvenait du rictus arrogant d'Atticus Graham. Au plus profond d'elle-même, elle jura de lui arracher les lèvres pour que plus jamais il ne puisse afficher ce sourire méprisant. Elle lui brisera les dents une par une avant de les lui faire avaler. Il avait eu de la chance qu'elle n'ait pas emporté son parapluie et l'épée qu'il contenait. Un affrontement aurait surement changé le cours des événements. Et telle une panthère noire n'ayant pas attrapé de proie depuis longtemps, Mercredi n'aurait fait qu'une bouchée de ce vieux loup boiteux. Chassant ce fantasme dans un coin de sa tête, elle tenta de se concentrer sur l'intrigue du roman. La lecture, comme l'écriture, constituait un échappatoire pour la jeune fille. Malgré cela, elle dut faire preuve de volonté pour ne pas refermer le livre et ruminer contre le verdict du jury.
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La Vengeance n'est pas la Justice (Fanfiction Wednesday) tome 2
FanfictionSuite de la fanfiction "La vengeance n'est pas la priorité" Enid a enfin une famille qui l'aime et une petite amie terrifiante et effrayante. Mais lorsqu'elle retourne à Nevermore, elle doit faire face aux conséquences des événements du trimestre pa...