La Vengeance n'est pas la Justice (Fanfiction Wednesday) tome 2

Part II - Le jour où l'amour frappa

« Fais attention à ta jambe droite. » réprimandait Mercredi pour la onzième fois. « Restes concentrée sur ce que tu fais. »

« Je sais. Je sais. » répondit Enid avec irritation.

Cela faisait plus de trois heures que Mercredi s'évertuait à lui enseigner la Mamushka, sous le regard inquisiteur, bien que bienveillant de Gomez Addams. Ce dernier avait appris cette chorégraphie à sa fille lorsqu'elle avait quatre ans et se devait d'assister au passage de flambeau. Dans leur famille, la Mamushka n'était pas qu'une simple danse. Il s'agissait d'une véritable tradition provenant de leurs lointain ancêtre. La transmission de cette coutume devait être prise au sérieux.

En sachant tout cela, Enid mobilisait tous ses efforts pour être la meilleur élève possible. Elle avait enchainée tous les mouvements que sa petite amie lui avait montré, et ne comptait plus le nombre de fois où elle s'était lamentablement étalée sur le parquet du salon. Mercredi, aidée de Lurch et Gomez, avait poussé l'entièreté du mobilier de la pièce contre les murs pour profiter d'un large espace d'entrainement. Biensur, le manoir Addams comptait une magnifique et gigantesque salle de bal, mais cette dernière était occupée par Morticia, grand-mère et Pugsley, préparant tout pour la fête qui aurait lieu dans à peine vingt-quatre heures.

« On reprend depuis, le sixième mouvement. » déclara fermement Mercredi.

Enid leva les yeux au ciel alors qu'elle se relevait après une énième chute. Pourtant, elle se remit en place sans émettre la moindre plainte.

« Peut-être serait-il temps de passer à l'entrainement des lancés de couteau. » intervint Gomez.

La louve perdu toute la couleur dans ses joues, devenant aussi pâle qu'un linceul. Pour une fois, elle rentrait parfaitement dans le ton de la famille Addams. Mercredi, devant le malaise de sa petite amie, se racla la gorge.

« Devant la maladresse ostentatoire de ma partenaire, je trouverais judicieux de laisser cette partie de la chorégraphie à tes soins, père. » dit-elle.

« Mais mon petit nuage d'orage, tu sais bien que jongler avec des lames affutées et si délicieusement mortelles fais partie intégrante de la Mamushka. » répondit l'homme en fronçant légèrement les sourcils.

« Je connais fort bien nos usages. Cependant, je doute qu'Enid soit prête à entamer l'entièreté de la chorégraphie, surtout cette partie, avant le jour du bal. Il serait peut-être préférable de lui épargner l'humiliation d'une mort par maladresse. »

Gomez se lissa la moustache avec élégance.

« Tu n'as peut-être pas tort, ma chère vipère. » conclut-il. « Je remplacerai Enid pour ce passage alors. »

La louve poussa un léger soupir de soulagement. Elle n'oserait jamais avouer à sa famille adoptive que l'idée de jouer avec des lames provoquait en elle une angoisse submersive. Les Addams organisaient une grande fête en son honneur. C'était la première fois de toute son existence qu'on lui accordait une telle attention. Son cœur, inondé de larme de joie, ne lui permettrait jamais de les décevoir. Jamais ! Pourtant, lorsqu'elle vit le regard de Gomez, elle ne sentit aucune déception, juste un amusement et une fierté. Cette observation la troubla. Gomez Addams semblait fier d'elle. Pourquoi ?

« Reprenons. » ordonna Mercredi et tendant la main vers la blonde. « Depuis le début. »

Enid chassa toutes interrogations de son esprit et saisit la main de Mercredi. Sous les rappels de cette dernière, elle entama une fois de plus la chorégraphie. Elles se mirent à tourner lentement, dans un jeu de jambes élaboré. Puis chacune pris une direction différente dans une chorégraphie gracieuse et étrange qui ne manquait jamais d'amuser Enid. Malgré l'aspect très atypique de cette danse, la louve n'en avait jamais pratiquer d'aussi divertissante. En vérité, elle se surprenait à aimer la Mamushka.