Ce fut avec un sentiment de colère que Barthélémy arriva au poste de police le lendemain matin. De larges cernes s'étendaient sous ses yeux, trahissant l'insomnie qu'il avait subi. Lui qui croyait avoir aider un élève à se remettre sur le droit chemin, il avait été hanté par cet échec durant toute la nuit. Celle-ci lui avait paru longue alors qu'il essayait de trouver une autre manière d'aider Xavier. La méthode qu'il avait employé pour conseiller Mercredi et Enid ne pourraient pas fonctionner sur lui. Xavier est révolté. Ce n'était pas le cas des deux filles à l'époque. Et biensur, l'artiste torturé de Nevermore se montrait entêté et arrogant vis-à-vis des adultes et des normis. Il lui fallait une stratégie plus agressive. Cela impliquait aussi un risque de dérapage. Mais n'ayant pas d'autre alternative, il décida que c'était un risque à prendre.
Lorsqu'il arriva à l'accueil du poste de police, il croisa le shérif Galpin, qui le toisa avec méfiance. Après tout, Barthélémy avait fait la promesse de s'occuper du cas de Xavier. Cela avait conduit celui-ci au braquage d'une supérette ayant pour soi-disant but de se révolter contre le racisme normi. Cependant, Barthélémy considérait encore et toujours qu'il en relevait de sa responsabilité.
« J'aimerais voir Xavier Thorpe. » déclara Barthélémy en abordant le chef de la police.
« Je m'en doutais. Ecoutez, vous avez fait ce que vous pouviez pour aider ce gosse mais il faut savoir admettre un échec. »
« Je ne vous apprends pas à faire votre travail, shérif. Alors laissez-moi faire le mien comme je l'entends. »
Le shérif soupira et se passa une main sur le visage comme pour chasser l'ennui et la fatigue de ses traits, de la même façon qu'on efface de la craie sur une ardoise. A la différence que sa dépression ne partit pas, enraciné dans ses rides.
« Très bien, suivez-moi dans mon bureau. »
---
Trois quart d'heure plus tard, Barthélémy entra dans la cellule avec le revolver, que Xavier avait employé pour braquer la superette, dans la poche de son pantalon. Il s'agissait d'un Smith & Wesson avec un barillet de six balles. La dernière fois qu'il avait tenu une arme comme celle-là, ce fut quand son père lui apprenais à tirer sur des canettes dans leur jardin. Maintenant, il était mal à l'aise à l'idée de se promener avec un tel objet.
Lorsque le policier referma la cellule derrière lui, il posa son attention sur Xavier, assis sur la couchette. L'adolescent lui jeta un regard noir et glacial. La colère et l'arrogance de l'artiste de Nevermore imprégnait chaque trait de son visage. Il avait changé depuis que Barthélémy était arrivé dans l'école de marginaux.
« Tu peux me dire à quoi tu joues ? » lança le professeur de lettre d'un ton sévère. »
« Ca ne vous regarde pas. » rétorqua l'adolescent.
« Je te demande pardon ? »
« Vous ne savez pas ce que je vis tous les jours. Alors ne commencer pas à jouer au prof moralisateur. »
« Biensur, je suis un normi alors je n'ai jamais subi de discrimination. C'est ça que tu penses ? » Demanda Barthélémy d'un ton ironique.
« Vous êtes un privilégié. On ne vous a jamais rejeté parce que vous étiez différent. On ne vous a jamais accusé à tort ou manipulé. » s'écria l'élève avec colère.
« Et toi oui. Toi, tu considères être une victime du système et donc tu traines avec ses mecs. Tu as besoin de montrer que tu es comme eux. »
« Eux au moins, ils me comprennent. »
VOUS LISEZ
La Vengeance n'est pas la Justice (Fanfiction Wednesday) tome 2
FanfictionSuite de la fanfiction "La vengeance n'est pas la priorité" Enid a enfin une famille qui l'aime et une petite amie terrifiante et effrayante. Mais lorsqu'elle retourne à Nevermore, elle doit faire face aux conséquences des événements du trimestre pa...