L'eau coulait le long de son corps, comme des ruisseaux dévalant le flanc d'une montagne. Sa peau, fraiche après avoir traversé la pluie à de multiple reprise, profitait de la chaleur de la douche. Le thermostat réglé sur quarante degré Celsius, une légère vapeur enveloppait la jeune fille. Les mains appuyé sur le carrelage blanc, couvrant le mur, Enid laissait l'eau chaude rouler sur elle. Les cheveux, trempés, lui tombaient devant les yeux et des gouttes brouillaient sa vision quand celles-ci arrivaient à se glisser jusqu'à ses paupières. Le temps passait et la jeune fille n'avait aucune idée quant à l'heure qu'il pouvait être. Absorbée dans ses pensées et ses tracas, elle espérait secrètement que la douche les chasseraient en même temps que la saleté. Espoir fugace et puérile. Car les mauvaises pensées s'accrochaient, telles des plantes grimpantes, et finissaient toujours par étouffer leur proie. Voilà le sentiment qui l'envahissait depuis son retour à Nevermore. L'étouffement.
Les jours se sont succédé comme si les cours n'avaient jamais cessé. Les habitudes reprenaient leurs places comme si les élèves comme les professeurs étaient conditionnés pour les suivre. Dans le fond, c'était peut-être un peu le cas. A huit heure trente, les cours commençaient. Après deux semaines de grasse matinée, le retour au rythme scolaire s'avérait laborieux. Mais pour le reste la même routine qu'au trimestre précédent s'imposait à tout le monde. Après les quatres premières heures de cours, les élèves disposaient d'une heure pour manger. Après quoi, suivant leurs cours optionnel, les cours de l'après-midi s'étendait de deux heures, pour les plus chanceux, à quatre heure, pour contenter les plus ambitieux. Enfin, le reste de la journée était consacrée à l'étude, au travail personnel et au temps libre. A dix-neuf heure, le repas était servi pour que vers vingt-deux heures tombe le couvre-feu.
Enid peinait à s'acclimater au rythme scolaire. Tout entre ses murs lui rappelaient les épreuves qu'elle avait déjà traversées, et celles qui se profilaient à l'horizon. Les cours n'arrivaient pas à chasser le chaos de ses émotions. Quand elle était partie à la fin du dernier trimestre, découvrir sa nouvelle famille, elle pensait laissé tous ses problèmes derrière elle. Elle pouvait être naïve parfois. Car rien n'avait changé. En réalité, si, tout avait changé. Ses violeurs n'étaient plus à l'école et croupissait en prison. Elle avait un nouveau « papa de dortoir » qui prenait soin d'elle depuis le début. Et Mercredi l'évitait comme la peste pour une raison inconnue.
La famille Addams lui manquait terriblement. Morticia et Gomez avait rapidement pris une place parentale dans son cœur. Leurs câlins et leurs nombreux témoignages d'affection avait rendu la vie chez eux tellement simple. Enid n'était pas du genre à pleurer parce qu'elle dormait loin de ses parents. Sa relation avec sa mère biologique s'était vite transformée en une succession de reproche, d'agression et d'humiliation. Mais le premier soir à Nevermore depuis son « adoption » officieuse par la famille Addams, elle ressentit un pincement au cœur et des picotements sur le bord des yeux. Elle aimerait tant trouver refuge dans les bras de Morticia. Entre Gomez lui dire que tout allait bien se passer. Ou rigoler avec Pugsley sur des sujets étranges. Ou encore, cuisiner avec Esmeralda, la grand-mère, en racontant tous les ragots qu'elles avaient entendues. L'absence de cette ambiance macabre et tordue, qu'elle avait appris à aimer, lui brisait el cœur. Mais ce qui la faisait souffrir le plus fut la distance que Mercredi s'évertuait à mettre entre elle.
La gothique ne venait plus manger avec elle sur le temps de midi, préférant la solitude qui l'accompagnait lors de son arrivée à Nevermore près de septs mois plus tôt. Elle semblait avoir subi un Reboot complet, redevenait la fille sombre et asociale qu'elle était avant. En tout cas, tel était le portrait qu'elle prenait soin de dépeindre. Mais Enid avait vu au-delà de ce portrait. Elle avait connu l'amour de Mercredi Addams, s'était enivré des émotions qu'elle cachait derrière son masque de pierre. Désormais, elle semblait en être privée. Enid s'était interrogée sur la cause de cet éloignement. Avait-elle commis quelque impair qui aurait franchi la limite sociale de la gothique ? Elle n'y croyait pas mais qui pouvait appréhender le chaos qui régnaient dans les sentiments de Mercredi Addams. Cette dernière avait toujours ressenti de grande difficulté à partager et à comprendre ses émotions. Quelque chose qu'Enid savait et essayait de gérer comme elle pouvait. Cependant, dans cette période trouble, elle aurait bien eut besoin du soutien de sa petite amie. Celle-ci ne lui parlait presque plus, rester aussi loin d'elle que leur lit le lui permettait une fois la nuit venue, se levait plus tôt, rentrait à Ophélia Hall plus tard. Mercredi mettait tout en place pour ne pas la croiser.
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La Vengeance n'est pas la Justice (Fanfiction Wednesday) tome 2
Fiksi PenggemarSuite de la fanfiction "La vengeance n'est pas la priorité" Enid a enfin une famille qui l'aime et une petite amie terrifiante et effrayante. Mais lorsqu'elle retourne à Nevermore, elle doit faire face aux conséquences des événements du trimestre pa...