Chapitre 6

73 11 0
                                    




Aleyna


          Les semaines défilent littéralement, et mes recherches de jobs ne sont pas très florissante. J'en suis toujours au même point et je deviens sérieusement en manque d'option, mais je n'abandonne pas pour autant. Aujourd'hui, j'ai un entretien d'embauche chez Fuerza Mayor. J'ai entendu du bien de cette entreprise, et je dois bien avouer qu'ils s'agit de ma toute dernière option, donc ma toute dernière chance de trouver un job dans mon domaine de compétence. Après, je devrais chercher plus loin, et probablement quitter la ville mais je ne peux pas me permettre de m'éloigner de mon père, pas face à ses dépendances. Il ne s'en sortirait pas.

J'entre dans le bureau du chargé de recrutement. C'est un grand brun, très charismatique, et il semble particulièrement jeune. Peut-être que ça jouera en ma faveur. Il m'invite à m'asseoir. Je lui tends mon porte-document puis finit par m'asseoir, un grand sourire au bord des lèvres.

- Madame Muller, c'est bien ça ?

- Oui.

- Et bien, vous êtes bien plus jolie en vrai que sur la photo de votre CV, rit-il.

Je ne sais pas trop comment je dois prendre la chose, peut-être essaie-t-il de sympathiser, ou de détendre l'atmosphère. Je le remercie en tentant de cacher ma gêne.

- Je lis là que vous n'avez pas exercer depuis presque 6 mois ?

- Oui, la boîte dans laquelle je travaillais a fait faîte.

- Je vois. Vous bossez actuellement ou... ?

- Oui, oui. Je suis serveuse dans un bar, en attendant de trouver une place dans mon domaine.

- Parfait. Malheureusement, nous recherchons quelqu'un avec plus de deux a-

- Ah non, ça suffit, dis-je en me levant. Ne vous donnez pas cette peine, j'ai compris.

- Mais qu'est-ce qu'il vous prend ?

- Y'a que j'en ai assez. Tout le monde, toutes les entreprises requiert plus d'expérience ? Mais comment voulez-vous qu'on en est si personne ne nous laisse la moindre chance.

Je crois que je laisse toute ma colère sortir. J'en ai véritablement ma claque. Je ne pensais pas perdre mon professionnalisme un jour, je ne me reconnais pas. J'ai les larmes qui menacent de s'échapper de mes yeux. Je replace mes cheveux derrière mes oreilles.

- Je suis désolée, je n'aurai pas dû vous parler comme ça... Je reprends mon calme. Ce n'est pas votre faute après tout, vous ne faites qu'exécuter les ordres qu'on vous donne.

- Je comprends votre agacement. Et croyez-moi, si je pouvais vous aider, je le ferai. Ce domaine de compétence est très demandé sur le marché. Mais ne perdez pas espoir et restez motivée. Vous finirez par trouver un poste, Madame Muller.

- Je vais y aller. Merci de m'avoir reçu.

Je me lève. Il suit le mouvement, puis me tend la main. Je la lui serre avant de récupérer mon porte-document, et de me retourner pour sortir de ce énième bureau. Les larmes coulent silencieusement sur mes joues lorsque je longe les couloirs. Ma démarche, elle, ne change pas. Je suis déterminée à sortir d'ici. Même si j'avoue que j'ai bien du mal à retrouver le hall d'entrée. Et merde !

Je cherche autour de moi, tout en avançant. Puis mon épaule finit par rentrer en contact avec quelqu'un. Je m'arrête.

- Aïe !

- Toutes mes excuses, je-

De longues mains m'attrapent par les épaules. Je pivote malgré moi vers la personne. Mes yeux rencontrent les siens, et je me décompose vulgairement.

𝑫𝑬𝑪𝑨𝑫𝑬𝑵𝑪𝑬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant