Chapitre 20

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Aleyna

Je me réveille la tête lourde. Je n'ai envie de rien, même si je crève de faim. J'ai l'impression d'avoir été frappé au crâne avec un marteau. Mais c'est encore pire quand Nick déboule dans la chambre alors que je me suis à peine redressé dans le lit.

- Cool, t'es réveillée. Il faut qu'on parle, dit-il rapidement, à bout de nerfs.

- Ton père a donc fini par te le dire.

Il ricanne nerveusement en piétinant la chambre et faisant de grand geste avec ses bras. Il jure, plusieurs fois, puis finit par frotter ses yeux avec le bout de ses doigts avant de ne plus me lâcher du regard.

- Bordel, Aleyna. Tu te rends compte de ce que ça implique ?

- Oui.

- On va se marier. Toi et moi. On va devoir vivre ensemble, se montrer ensemble.

- Oui. Et grâce à ça, j'ai un job. Le job de mes rêves en fait. Et je vais pouvoir rembourser la dette de mon père, petit à petit.

Il s'assoit lourdement sur le bord du lit, en me tournant le dos.

- Et dire que j'ai été assez bête de croire qu'une petite partie de toi avait accepté pour moi...

Pour dire vrai, je mentirais si je disais que ce n'est pas le cas. J'apprécie Nick, même beaucoup. Et si ça n'avait pas été le cas, je n'aurai accepté pour rien au monde. En un sens, ça revient à m'être vendu à lui. Je bouge pour sortir du drap et me rapprocher de lui. Je l'attrape par le cou et pose ma tête sur son épaule en le regardant du coin de l'œil.

- Nick...

- Pourquoi ne me l'as-tu pas dit, Aleyna ? Tu as eu toute la soirée pour le faire... murmure-t-il.

Je crois que je l'ai déçu. C'est vrai que j'aurai pu lui dire. Et j'en mourrai tellement d'envie. Plusieurs fois, dans la soirée, je me suis refaite la scène. Je me voyais lui courir dans les bras et lui sauter au cou, en lui avouant que nous allions nous marier. Mais j'avais promis à son père de ne rien dire si je retombais sur lui.

- Pardonne-moi, murmure-je en déposant mes lèvres dans son cou. J'avais promis de ne rien dire. Ton père voulait te l'annoncer.

- Oh ça, je n'en doute pas... Tu prends quand ton poste ?

- Lundi. Et ton père a organisé un cocktail le soir, pour annoncer nos fiançailles.

- Déjà ?

- Oui. Il ne te l'a pas dit ?

- Je ne lui ai pas vraiment laissé le temps, avoue-t-il.

Je pousse un rire. Je l'imagine bien fuir le resto après que son père lui est annoncé que nous allions nous marier.

- Cela nous laisse deux jours rien qu'à nous, pour profiter et discuter.

Il pose sa main sur la mienne en tournant légèrement la tête vers moi. Il me sourit, mais d'un air triste que je ne comprends pas bien.

- Tu devrais prendre ce temps pour toi, Aleyna. Tu vas être coller à moi en permanence une fois que tout le monde sera que nous sommes fiancés.

- Je rêve ou tu me chasses ?

- Non, Aleyna, je dis simplement que-

- Non, c'est bon.

Mon sang ne fait qu'un tour. Je me lève d'un bond, et retourne dans le salon pour enfiler rapidement ma robe. Pourquoi ça me blesse autant qu'il ne veuille pas passer le week-end avec moi ?

𝑫𝑬𝑪𝑨𝑫𝑬𝑵𝑪𝑬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant