Chapitre 14

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Aleyna



          J'avais hâte d'aller bosser ce soir, pour pouvoir penser à autre chose et me défouler sur la barre, mais Sam, le gérant, m'a appelé pour me dire que c'était un soir plutôt tranquille, et que par conséquent, il n'avait pas besoin de moi. Lina a reçu le même coup de fil. Dans un sens, ce n'est pas plus mal. Ça me permettra de garder un œil sur mon père, et de pouvoir faire des recherches pour lui trouver un centre d'aide.

Je commence à avoir mal aux yeux avec l'écran d'ordinateur. Je retire mes lunettes, et décide de descendre me faire un encas. J'ai faim, et je n'ai rien mangé de la journée avec toutes ses histoires.

- Tu ne travailles pas ce soir ?

- Non, puisque je suis à la maison.

- Aleyna, chérie... Tu vas me faire la gueule encore longtemps ?

- Je ne fais pas la gueule papa. Je suis... déçue, c'est tout.

Je souffle et me concentre sur les pâtes qui bouillent dans la casserole. Il est presque onze heures du soir, ce n'est pas vraiment une heure pour manger, mais je m'en contre fiche. Brusquement, on sonne à la porte. Je sursaute, je ne m'y attendais pas du tout. Peut-être que c'est Lina qui vient m'aider dans mes recherches. Je vais ouvrir, puisque papa ne bouge pas d'un pouce. Je me fige lorsque je découvre la personne derrière la porte.

- Nick ?

Il est essoufflé, ses yeux sont remplis de larmes, sa bouche entrouverte semble humide et ses cheveux tout décoiffé. Cependant, il est bien vêtu. Même si selon moi, un bouton de chemise devrait être boutonné sur son torse.

- Aleyna, je... je suis désolée de débarquer à l'improviste...

- Euh, non, ce n'est rien. Allons faire un tour.

- C'est qui chérie ? cri mon père du salon.

- Laisse-moi deux minutes, d'accord ? grimace-je à Nick. Je te rejoins.

Il hoche la tête et je lui souris avant de refermer la porte.

- Papa, je vais faire un tour. Je reviens rapidement, d'accord ?

- Oui, ne t'inquiète pas chérie. Ça va aller !

- M'ouais. J'ai déjà entendu ça quelque part.

Je vais rapidement éteindre le feu de la gazinière, attrape mon portable, ma veste au cas où il fasse frais, met mes chaussures puis sort rejoindre Nick. Il est dans l'allée. Je m'approche de lui, il prend mon visage entre ses mains froides et dépose un baiser sur mes lèvres. Il prend son temps, mais finit par se décoller de moi. Je lui propose de marcher un peu, il accepte sans hésiter. Je prends sa main dans la mienne, enlace mes doigts avec les siens. Il regarde droit devant lui. Il ne va pas bien, je ne sais pas comment je le sais, mais je le sens.

- Qu'est-ce qui ne va pas, Nick ?

- Rien. Tout va bien. J'avais seulement envie de te voir.

- Tu es sûre ?

- Oui, Aleyna. On s'est quitté vite ce matin.

- Je suis désolée pour ça. J'avais une urgence familiale.

- De quel type ?

Je réfléchis. Peut-être que si je m'ouvre à lui, il aura plus de facilité à se confier à moi. Je maintiens que quelque chose ne va pas non plus de son côté. On arrive dans la petite forêt derrière chez moi. Je le guide jusqu'au banc le plus proche et m'y assois. Il me suit et me tire vers lui. Je me blottis dans ses bras avant de prendre une grande inspiration et de me lancer.

𝑫𝑬𝑪𝑨𝑫𝑬𝑵𝑪𝑬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant