Chapitre 27

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Nick



          Je vois Aleyna avec quelques employés de l'entreprise, dans un coin de la brasserie. Je suis d'abord surpris, puis finalement, ça ne m'étonne pas tant que ça. Je trouve ça bien qu'elle arrive à créer des affinités avec ses collègues. Heureusement que je n'ai pas accepté l'invitation à déjeuner de cette journaliste. Je pense que ça aurait encore créer une dispute avec Aleyna. Je ne sais pas ce que je dois faire. Je ne sais pas si je dois aller lui dire bonjour. On ne s'est pas encore vus aujourd'hui, et à cause de cette longue réunion, je n'ai même pas eu le temps de lui envoyer un message. Il faut dire qu'elle n'est pas non plus venue me voir à son arrivée. Nos regards se croisent, elle me fusille du regard. Qu'est-ce qu'elle a ?

- Nick, tu m'écoutes ? me sort Sasha de mes pensées.

- Oui, excuse-moi. Tu disais ?

- Non, tu ne m'écoutes définitivement pas. Qu'est-ce que tu as ?

Je regarde nouveau Aleyna, en levant le menton pour attirer l'attention de Sasha sur elle. Sasha la regarde puis pousse un rire vers moi.

- Et alors ? Elle n'a pas le droit de sympathiser avec des collègues ?

- Si si. Bien-sûre que si. Ce n'est pas ça.

- Qu'est-ce que tu as alors ?

- On ne s'est pas vus aujourd'hui.

- Alors pourquoi tu ne vas pas lui dire bonjour ?

- J'ai le sentiment qu'elle n'en a pas envie. Ce matin, je suis parti sans la réveiller. Elle m'a harcelé de messages, elle était remontée que je sois parti sans elle. Puis... Elle n'est pas venue me voir en arrivant. Je pense que c'est mieux si je la laisse tranquille.

- Décidément, tu ne comprends vraiment rien aux femmes.

- Pourquoi tu dis ça ? Dis-je d'un air étonné.

- Parce que c'est vrai. Elle était remontée contre toi probablement parce qu'à cause de toi, elle est arrivée en retard. Essaie de te mettre à sa place Nick. C'est ton entreprise, enfin ça le sera probablement bientôt. Et elle a été présenté comme ta petite-amie. Qu'est-ce que les autres vont penser d'elle s'ils pensent qu'elle se permet déjà d'arriver à n'importe quelle heure ?

- Mais elle était fatiguée, je ne voulais pas que...

Je me coupe, souffle un coup. Sasha a raison. Je n'avais pas du tout pensé à ça. Je n'ai pensé qu'à Aleyna, et son manque de sommeil. Je n'ai pas pensé aux conséquences que cela pouvait avoir.

- Je suis un crétin, admis-je.

Sasha hoche la tête et m'incite à aller la voir. Au moment où je me lève, je l'observe se lever aussi, le téléphone en main. Elle sort précipitamment. Je la vois décrocher à travers la baie vitrée de la brasserie. Elle entame les cent pas sur le trottoir. Elle semble seule, c'est comme si rien n'existait autour. Je ne sais pas avec qui elle parle, mais elle a le sourire aux lèvres par moment, et les larmes aux yeux. Ça semble être quelqu'un d'important pour elle. Cela me pique, je crois que je suis jaloux. Je meurs d'envie d'aller la voir, pour l'arracher à sa discussion et la prendre dans mes bras. Mais je ne fais rien de tout ça. Je reste assied là, comme un con. Au bout de quelques minutes, qui me semble durer une éternité, elle range son téléphone dans sa poche. Je me lève et enjambe rapidement la pièce pour sortir la rejoindre. Elle a la tête en l'air et les mains sur la tête. Que se passe-t-il ?

- Aleyna.

Elle baisse la tête et me regarde droit dans les yeux. Ses larmes coulent à présent. Bordel de merde, mais qu'est-ce qu'elle a ?

𝑫𝑬𝑪𝑨𝑫𝑬𝑵𝑪𝑬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant