𝑫𝑬𝑪𝑨𝑫𝑬𝑵𝑪𝑬

Chapitre 21

Nick

          Le week-end est passé à une allure folle, le réveil est assez dur. Dans un sens, je suis surexcité de prendre aujourd'hui mon poste dans l'entreprise, mais je suis étonnement angoissé, et à la fois j'appréhende de voir Aleyna. Je suis tellement dominé par mes sentiments sur tellement de choses. Je ne sais pas gérer ça. Il y a encore quelques semaines, la plupart des sentiments m'était inconnu. Tout ça est nouveau.

Je porte une chemise blanche, et l'une de mes nombreuses vestes de costumes. Pour être honnête, mes mocassins me font mal aux orteils. J'ai horreur d'en mettre, j'en mets le moins souvent possible, mais maintenant, je ne vais plus avoir le choix. Je passe une dernière fois devant le miroir, glisse mes doigts dans mes cheveux, me racle la gorge puis je décolle en attrapant ma sacoche toute neuve. J'y ai glissé mon MacBook pro et un calepin vierge.

Sur place, mon père est déjà dans son bureau avec Aleyna. Il est à peine neuf heures du matin. Je rentre, et les salue poliment. Seul mon père me répond, Aleyna ne me jette même pas un regard.

- Fils. Tu vas bien ? Prêt pour ce premier jour ?

- Oui.

- Bien. Assieds-toi. J'aimerai voir quelques points avec vous avant de se mettre au travail. Il se racle la gorge avant de poursuivre. J'ai pris la liberté d'organiser une conférence de presse cet après-midi, et un cocktail ce soir avec les actionnaires majoritaires. On doit également caler une date pour le mariage.

- J'aimerai que ce soit l'été, parle Aleyna. Enfin, si c'est possible.

- Bien-sûre. Nous ne sommes qu'en Juin. Je pense que 2 mois suffissent pour organiser le mariage. Début septembre t'irait ?

- Oui.

- Nick ?

- Si c'est ce que souhaite Aleyna, alors ça me va.

- Bien. Je vais contacter une wedding planer dès aujourd'hui dans ce cas. Je fixerai une date avec elle, et vous tiendrez au courant. Il serait également plus judicieux que vous emménagiez rapidement ensemble.

- Oui, mais où ? demande-je.

- Il y a la maison de la plage. Mais elle est à quarante-cinq minutes de la ville.

- C'est effectivement un peu trop éloigné.

- Je possède un appartement en ville. Vous pouvez vous y installer si vous le souhaitez.

- Cela peut être un bon début, effectivement, sourit Aleyna.

Je la regarde. Son sourire semble sincère, pas exagérée. Je ne comprends pas comment elle fait pour être aussi sereine, et sûre d'elle en toute circonstance.

- Bien. Dans ce cas, je vais le faire préparer pour la fin de semaine, annonce mon père.

- Pourquoi attendre la fin de semaine ? Relance Aleyna.

Je la regarde en fronçant les sourcils. J'ai peur de comprendre. Où veut-elle en venir ? Je regarde mon père, il a la même expression sur le visage.

- Vous avez dit qu'on devait emménager rapidement ensemble. Alors pourquoi attendre ?

- J'aime cette petite, me sourit mon père en la pointant du doigt. Dans ce cas, il sera prêt dès ce soir.

- Parfait, sourit-elle.

- Ce soir ? Donc ce soir nous-

- Pourquoi ? Me coupe Aleyna.

Elle tourne vivement la tête vers moi et me foudroie du regard. Ah, Madame daigne enfin m'adresser la parole.

- Tu as quelque chose de plus important à faire ?