Chapitre 54

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Je m'étais souvent dis que rien ne pouvait réduire ma joie plus que la mort de Françoise, cette fille que j'appréciais tant. Mais j'avais tors... Cet endroit me faisait ravaler mon sourire... Ce n'était pas juste le lieu mais la ville entière qui me détruisait le cœur... Ce lieu me rappelait bien trop mes erreurs...

Mais je m'étais promis de retrouver ce garçon, je ne pouvais donc pas rebrousser chemin. Encore moins aussi proche de la victoire... Seulement, il me fallait du temps avant de m'y résoudre...

Ainsi, ce n'était qu'au mois de janvier que je m'étais enfin décidé à m'y rendre. Je m'étais préparer un grand sac de randonné puisqu'il me fallait trois jours de marche pour m'y rendre. Soudain, je me rendis compte qu'il aurait mieux valu que je demande son adresse à lui plutôt que celle de son établissement mais il était déjà trop tard.

Je m'étais lancé à l'aventure et ces trois jours furent infernal pour moi... Cette marche m'avait fait remuer la plupart de mes souvenirs... A la fois ceux avec Françoise et ceux avec Olwen... Bien qu'avec lui, ce n'étaient pas vraiment des souvenirs joyeux... J'avais le cœur fendu en deux... D'un côté se trouvait la joie passée, et de l'autre se trouvait le regret... Un sentiment que je n'effacerais sûrement jamais de ma mémoire...

« _ Françoise ! Attends !

Tout à coup elle s'arrêta et se tourna vers moi.

_ Qu'est-ce qui y a Inaki ? Pourquoi tu me cours après comme ça ? Je te l'ai déjà dit, je ne veux plus te voir ! Qu'est-ce que tu ne comprends pas ?

_ Ecoute, je suis vraiment désolé... Je ne voulais pas... Je n'ai pas fait exprès...

_ Tu n'as pas fait exprès ? Tu te fous de moi ?

Tout à coup elle s'approcha de moi et m'attrapa par le col.

_ Se tromper, c'est ne pas faire exprès. Oublier, c'est ne pas faire exprès. Il y a beaucoup d'autres choses qui peuvent être fait sans faire exprès... Mais ce que tu as fait n'en fait pas partie !

Une foule commençait à nous entourer. Aucun d'eux ne savais ce qu'il se passait entre elle et moi mais tous avaient remarqué que je ne répliquais pas. Je n'avais rien fait parce que j'étais en tors et je le savais, je l'assumais

_ Tu as commis une grosse erreur ! Je ne compte pas te le pardonner maintenant.

_ Françoise, écoute... C'est vrai que j'aurais peut-être dû au moins t'en parler, voir ne pas le faire... Mais je voulais juste te savoir en sécurité...

_ Me savoir en sécurité ? Je suis désolée mais ce que tu as fait me fait encore moins me sentir en sécurité vis-à-vis de toi !

Ce jour-là, je savais que je m'en souviendrais toute ma vie... C'était le jour où tout le monde avait pris conscience que je n'étais pas un simple intellectuel... Que si je voulais quelque chose, je savais l'obtenir. Que si je voulais protéger quelqu'un, je pouvais aller très loin. Aller jusqu'à voler des choses confidentiels pour m'assurer que cette personne était normale... Seulement ce n'étais pas totalement ça ma personnalité. Et moi non-plus je ne savais pas la comprendre.

_ Je voulais juste m'assurer qu'il était assez bien pour toi...

Elle venait de commencer à sortir avec quelqu'un mais avec ses problèmes d'harcèlement je ne voulais pas que ce soit n'importe qui...

_ Tu as détruit notre relation je te signal ! Sans toi nous serions tout les deux encore ensemble !

Je n'avais jamais été doué pour les relations avec les autres... D'ailleurs, c'était pour cette raison que je n'avais pas d'amis... Et j'avais détruit l'amour de deux personnes parce que je n'avais aucun tact...

_ Dis-toi que si vous étiez encore ensemble, que je ne me serais pas impliqué dans cette histoire, tu serais en danger. Il n'était pas si innocent ton « Roméo ».

Ce fut ma dernière conversation avec elle avant ma première pulsion pyromane. Peut-être que ce soir-là j'étais à cran. »

Bien sûr, après nous avions réussi à nous entendre de nouveau mais rien ne fut comme avant. Surtout quand elle apprit qui était le pyromane recherché par tous. Finalement, je n'avais pas pu me résoudre à allumer le son téléphone qu'elle m'avait lancé en pleine face la veille de sa mort. Pourquoi avait-elle fait ça ? Je n'avais toujours pas eu de réponse à ma question. Elle était à la fois triste et énervée. Elle me criait que j'aurais dû mieux la protéger mais elle ne m'avait jamais expliqué ce qu'elle entendait par là. Ce téléphone, je l'avais gardé aussi précieusement que la montre mais je ne pouvais pas me résoudre à l'utiliser. Pas maintenant.

Une mort sur la conscienceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant