Chapitre 47

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Le lendemain, je me rendis au cimetière comme à mon habitude puisque j'avais enfin trouvé mon « assassin ». Olwen m'avait trahi ! J'étais persuadé qu'il était innocent ! Je lui faisais confiance mais s'il ne m'avait rien dit sur ce qu'il s'était passé ce jour-là, c'était sans doute parce qu'il était le fautif de mon « assassinat ». J'en avais bien sûre parler avec Sofiane qui avait décidé de m'aider.

_ Alors comme ça, c'est toi l'assassin ?

_ Quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes ? C'est toi l'assassin ! Sur ce coup-là je me suis bien fait avoir Olwen !

Il se retournait contre moi. J'en étais certain ! Il ne pouvait pas me vouloir du bien ! Il m'avait fait croire qu'il était un ange, un innocent accusé à tord.

_ Je vais te faire payer ce que tu lui as fait ! Sa mort tu la gardera sur la conscience jusqu'à ta propre mort !

Certes, je tremblais énormément mais il fallait comprendre... J'étais face à celui qui avait tenté de me tuer !

Tout à coup, Sofiane l'assomma puis nous l'amenons dans notre petite maison au beau milieu de la forêt. Cette fois-ci, il ne se trouvai pas dans un lit mais plutôt sur une chaise, attaché par les quatre membres.

_ Hash ! Pourquoi tu me fais ça ?

_ Tu te fous de moi ? Tu es l'assassin ! C'est toi qui l'as tuée !

Je ne comprenais vraiment pas ce qui lui arrivait, il était l'assassin et il continuait à le nier. Par tristesse, mes larmes se mirent à couler. Pendant ce temps, son père s'approcha de lui et recouvra de sa main la sienne.

_ Ecoute, il y a forcément une raison pour que tu l'ais tuée... Dis-moi ce qu'il s'est passé... Si j'avais été là, tu ne l'aurais sûrement jamais fait...

_ Non mais ce n'est pas vrai ! Hash ! Tu lui as monté la tête ! Jamais je ne l'aurais tuée !

Je lui aurais monté la tête ? Dis celui qui essaye de monter son père contre moi ! De toute façon, Sofiane me croirait moi puisqu'il savait qui j'étais ! Mais par rage, je me mis à frapper le mur de toutes mes forces.

_ Tu mens ! Tu es allé jusqu'à la frapper jusqu'au sang ! Tu es un véritable monstre ! Je te faisais confiance ! Chaque jour, ma confiance en toi augmentait peu à peu ! Pourquoi tu ne m'as jamais dit ce qu'il s'était passé ?

_ Hash...

Ses larmes se mirent à couler elles aussi. Cela me fit de la peine mais je ne comprenais pas pourquoi...

_ C'est ce jour-là que j'ai décidé d'aller contre ma nature... J'avais décidé d'arrêter de me battre puisque ce jour-là je m'étais énervé pour rien... Alors, oui je l'ai frappée ! Oui elle a eu mal ! Mais moi aussi ! Moi j'ai eu mal au cœur ! Je n'ai jamais réussi à me pardonner pour ce jour ! C'est pour ça que tu dois me croire ! Jamais je ne l'aurai tuée ! J'ai encore son sourire qui me hante nuit et jour, j'ai sa voix qui me berce et m'effraye chaque seconde et tu veux savoir le pire ? Tout le monde m'accuse de l'avoir tuée, tout le monde m'évite et m'ignore, tout le monde juge tout monde mais surtout moi... Mais ça encore c'est supportable ! Le plus dur pour moi, c'est que je la voie partout ! Et surtout quand je te regarde Hash... Tu crois vraiment que si j'étais son assassin je culpabiliserai autant ? Que j'aurai autant de peine en pensant à elle ? Qu'elle hante chacune de mes pensées ? Qu'elle m'empêche de dormir ? Hash, je ne suis pas son assassin, mais si tu veux te jeter sur moi, je ne t'en empêche pas car je suis sûre à quatre-vingt-dix-neuf pourcents que sa mort est liée à moi malgré mon innocence. Alors, c'est vrai je ne suis pas non-plus un saint mais toi non-plus ! Parce que, si ce n'est pas toi non-plus l'assassin, tu as tout de même commis un crime en me kidnappant aujourd'hui !

Soudain, un garçon entra dans la pièce en cassant la porte. Il semblait énervé mais lorsqu'il me vit son regard changea légèrement. Impossible de dire quelle émotion guidait ce regard.

_ Hash ? Ce serait donc toi le fameux Hash !

Il semblait qu'Olwen lui ait parlé de moi mais comment savait-il où nous nous trouvions ?

_ Azraël ! S'il te plaît, aide-moi...

_ Ne t'inquiète pas, je suis venu pour ça.

Aussitôt, il se mit à le détacher en coupant les bouts de corde avec un petit couteau suisse qu'il venait de sortir de sa poche droite. Mais je ne me mis pas en travers de leur chemin, j'eut un vertige et tomba au sol en longeant le mur. Sofiane alla me voir immédiatement.

_ Hash, que se passe-t-il ?

_ Tu es sensé être mon père ou le sien ? De toute façon, cela ne sert à rien de lui dire qu'Hash a survécu puisqu'il est dans le camp de l'assassin. Moi je n'ai aucun parent ! Je suis orphelin ! Et non parce que mon père a disparu mais bien parce que je n'ai plus de chez moi et qu'aucun des deux ne peut continuer à se tenir à mes côtés. Que ce soit parce que je suis un « assassin » ou parce que cette personne a perdue toute mon estime envers lui.

C'était ainsi qu'Azraël et Olwen partirent en nous laissant tous les deux.

« _ Olwen ! C'est toi ? Tu es finalement venu ?

Mais le garçon qui s'approchait de moi n'était pas Olwen. Il portait une tenue qui le faisait paraître bien plus grand...

_ Non, ce n'est pas Olwen.

_ Tu es... »

Tout à coup, il y eut un trou noir dans mon souvenir comme si mon cerveau me disait que ce n'était toujours pas le bon moment pour se souvenir de lui.

« _ Et maintenant, tu vas payer !

_ Mais je n'ai rien fais de mal... Je suis vraiment désolé si le fait d'être constamment avec lui t'irrite mais c'est ma vie ! Je décide ce que je veux faire ! Et lui aussi !

Soudain, il s'énerva. Son long manteau noir et la capuche qu'il portait rendait son expression beaucoup plus caractérielle.

_ Je ne veux plus t'entendre prononcer son nom ! Ne parle plus jamais de lui !

_ Tu sais, il y a une chose que je me demande... Pourquoi tu prêtes une attention si particulière à ce garçon ?

_ Qu'est-ce que je t'ais dis ? Ne parle plus de ce garçon ! Je ne veux plus vous voir ensemble !

Tout à coup, il me poussa contre le petit muret qui entourait l'immeuble. Il me pencha par-dessus et me regarda droit dans les yeux.

_ Il est temps que tu me dises adieux.

_ Attends ! Je t'en prie ! Je ferais tout ce que tu veux ! J'arrêterais de traîner avec lui... Je t'implore mon pardon...

_ Tu t'excuses maintenant ? Je ne les accepte pas ! Un garçon comme toi n'as pas lieu d'être.

Venait-il de dire « garçon » ? Je fus surpris de l'apprendre. Il ne m'avait jamais considéré comme un garçon jusqu'à aujourd'hui... Tout le monde m'avait toujours considéré comme une fille depuis toujours... Il n'y avait qu'Hash qui me considérait autrement. Mais je ne pus dire un mot qu'il me poussa dans le vide. Ma chute fut si longue et si lente que j'eu le temps d'effacer son visage de ma mémoire avant de m'écraser au sol. »

Une mort sur la conscienceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant