Chapitre 31

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La pièce était fascinante, il y faisait bon vivre. Un canapé rouge était au centre de la pièce comme s'il invitait à s'assoir quiconque était présent. Le rideau était bleu et opaque. On ne pouvait pas voir ce qu'il se passer à l'extérieur et l'extérieur ne pouvait pas non-plus nous voir. Sur la cheminée, quelques cadres photos se trouvaient là dépoussiérés. Le vase de droite était fissuré, recouvert de poussières et la fleure était fanée à tel point que si on venait à la toucher elle partirait en fumée. Tant qu'au vase de gauche, il semblait avoir été cassé et recollé. La fleure semblait être une fausse mais elle était si belle. Sa beauté n'était pas sa composition ni son apparence mais sa présence. Etrangement, il n'y avait aucun meuble ni aucun autre objet de décoration. Pourtant, la pièce ne semblait pas si vide.

_ Si j'avais su... Je ne me serai jamais retrouvé enfermé avec toi et les autres... Assieds-toi, je t'en prie.

Il fit un geste pour me montrer son canapé rouge sur lequel je m'assis en le regardant.

_ Je suis prêt à t'écouter mais si tu n'es pas prêt à m'en parler je peux commencer en premier.

_ Je ne sais pas...

Malgré tout, je continuai à douter de lui... Je n'arrivai pas à lui faire confiance et cela était tout à fait normal. Je ne le connaissais pas très bien et il m'avait fait vivre un enfer, si je lui faisais confiance si facilement j'aurai été fou.

_ Je vois... Je vais commencer, tu es très intelligent. Moi non-plus je n'aurai pas fait confiance à quelqu'un qui m'aurait fait vivre ce que tu as vécu...

« L'immeuble était en feu et le jeune garçon tenant une boîte d'allumette le regardait partir en fumée. Le pyromane n'était encore qu'un enfant lorsqu'il fut émerveillé par ce spectacle. Il s'en fichait du danger, pour lui rien n'était plus merveilleux qu'un bâtiment en flamme. C'était ce jour-là le déclencheur de sa folie pyromane. Au départ il voulait juste voir ce qu'il se passait s'il lançait une allumette dans les escaliers en bois du vieux bâtiment de sa ville.

Depuis ce jour-là, chaque nuit il sortait et observait des bâtiments brûler. Il devint vite la cible de la police mais jamais personne ne pouvait savoir à l'avance quel bâtiment serait le prochain. Personne n'arrivait à trouver celui qui se faisait appeler le pyromane.

Une seule personne connaissait son identité...

_ Inaki ! Tu as encore recommencé cette nuit !?

_ Désolé Françoise... Je ne peux pas m'en empêcher...

Le jeune garçon semblait très désespéré tendit que la jeune fille le regardait intensément.

_ Tu sais que tu détruis des habitations et que tu fais des victimes ?

_ Je le sais ça... Seulement je ne peux pas faire autrement... Chaque nuit je me dit que c'est la dernière fois mais le lendemain je recommence. Françoise je n'arrive pas à m'arrêter...

C'était à lui que Françoise prononcer toujours les mêmes mots, toujours la même phrase. « Inaki, il faut absolument que tu arrêtes de brûler tous ces bâtiments ! » Mais malgré le nombre de fois qu'elle le lui a dit et redit, le jeune garçon n'arrivait pas à aller à l'encontre de ses pulsion pyromane.

Mais cette nuit-là, elle était là dans le bâtiment en flamme... Et, en le regardant du haut de la fenêtre, Françoise a redit ces mots qui lui glacèrent le sang. Il faisait si chaud autour de lui mais il ne parvenait pas à ressentir cette chaleur. Il avait froid, si froid... Un frisson parcourra son dos et il commença à s'avancer pour entrer dans le bâtiment et la sauver... Mais il n'en parvenait pas... Une fois devant la porte, il resta figé, sa boîte d'allumette dans les mains quand il entendit une voix l'appeler.

_ Inaki ! Tu as encore recommencé cette nuit !? Surtout, ne rentre pas ! Regarde-nous brûler comme tu le fais si bien depuis plusieurs nuits ! Cette nuit ce sera réellement la dernière fois que tu brûleras un bâtiment ! Et je hanterai tes rêves, tes cauchemars et ta vie ! Plus jamais personne ne te fera confiance ! Hier encore tu t'étais promis de ne plus jamais te laisser tenter par tes tendances pyromanes !

Elle détacha son chignon et laissa tomber son élastique aussi noir que l'était le ciel. Inaki l'attrapa et releva la tête où il vit Françoise lui sourire. Soudain, il se mit à pleuvoir et elle tendit les bras pour effleurer la pluie. Après cela elle se mit à danser dans les flammes et s'éloigna de la fenêtre qu'elle laissa ouverte. Inaki savait très bien qu'en la laissant ouverte elle invitait le feu à se propager.

_ Françoise ! Pardonne-moi ! S'il te plaît ! Ce soir c'était la dernière fois ! S'il te plaît, sort de ce bâtiment...

Il était déjà bien trop tard, le toit s'était déjà effondré et Françoise se trouvait au dernier étage. Quand Inaki s'en rendit compte, il s'effondra au sol. Il savait qu'il l'avait tué et cela l'attristait. Pourtant ce n'était pas la première personne qu'il tuait de cette façon. Soudain, il entendit des pleures d'enfants venant du bâtiment, alors il culpabilisa.

_ Ils vont mourir par ma faute...

Le jeune garçon était paralysé par la peur et la culpabilité. Les sirènes de la police et celles des pompiers commencèrent à résonner dans la rue. Un homme en uniforme s'approcha d'Inaki avec un sourire rassurant.

_ Il faut que tu recules. Viens avec moi.

_ Je devrai mourir avec eux... C'est ma faute ! C'est à cause de moi ! C'est ma faute !

_ Mais non, ce n'est pas ta faute...

_ Je suis le pyromane.

Inaki coupa l'homme en uniforme qui sembla déconcerté par ce qu'il venait de dire.

_ C'est moi qui les ai brûlés ! C'est entièrement ma faute... Je savais ce que je faisais mais j'ai continué...

L'homme ne semblait pas y croire jusqu'à ce qu'il vît la boîte d'allumette au sol à coté du jeune garçon. Cette nuit-là, le pyromane fut enfin arrêté et plus personne n'eut peur de lui pendant quelques années. »

_Cette nuit-là, je m'étais promis de détruire chaque personne qui avait fait lesmêmes atrocités que moi... Seulement, voilà ce n'était pas une solution et puis...Ma seule victime de cet acte était un innocent... Toi...

Une mort sur la conscienceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant