Une mort sur la conscience

Chapitre 38

Alors que je m'apprêtai à partir de mon côté, il arriva essoufflé comme s'il avait courut un marathon. Il prit mes mains entre les siennes et me regarda intensément. C'était presque comme s'il essayait de lire mon âme.

_ Excuse-moi du retard... Je faisais quelque chose d'important pour moi...

Je commençai à le regarder de haut en bas et remarqua la terre sur son pantalon au niveau des genoux, un pétale de fleure coincée dans ses cheveux et le bas de son pantalon ainsi que ses chaussures légèrement trempés. Pour moi, il était évident qu'il venait de sortir soit d'un jardin soit d'un cimetière.

_ Est-ce que vous arrosiez des fleurs ?

_ Comment... Oui, c'est bien ça... Je me suis rendu au cimetière pour la dernière fois...

_ Qui avez-vous perdu ?

Il hésita un moment avant de répondre à ma question. Son front commençait à se remplir de sueur lorsqu'il lâcha finalement quelques mots.

_ Deux personnes m'étant très chère. L'un d'entre eux est un ami à toi...

_ Un de mes amis dites-vous ?

_ Tu te souviens de ce que je t'ai demandé tout à l'heure ? Si j'étai devenu fou voir même si je voyais un revenant... Eh bien tu ressembles beaucoup à ce garçon que tu as sûrement vu paraître dans les journaux de l'époque.

_ Hash ? Donc vous l'avez réellement kidnappé ?

_ Mais bien sûre que non ! Tout cela n'était qu'une couverture ! Anastasia... Le véritable fautif de la disparition d'Hash, c'est ton père.

_ Mon père ?

_ Lorsque ton ami a appris ce que tu vivais à cause de lui, ton père a immédiatement décrété qu'il voulait qu'il disparaisse à jamais pour être sûre qu'il ne le répète à personne. Il m'a alors demandé de le noyer, si je ne le faisais pas il s'en prendrait à mon fils... Alors, lorsqu'il me le livra je commençai à l'immerger dans l'eau, une fois ton père parti, une fois que plus personne ne me surveillait, je le sorti de l'eau. Je l'emmenai chez moi pour le réchauffer puis, une fois qu'il fut à peu près bien, je parti en prenant soin de déposer un dernier souvenir de moi à mon fils puisqu'il ne me reverrait probablement jamais. Une fois loin du village, je sortis mon téléphone portable et appela ses parents. Après leur avoir expliqué la situation, ils m'autorisèrent à partir avec leur enfant tout en sachant que je serais probablement recherché à cause de ma disparition le même jour. Et cela ne m'a pas raté... Au bout de quelques jours ils me recherchaient déjà pour le kidnapping du petit Hash Mavi-Urdina. Seulement, Il mourut quelques années plus tard d'une maladie mal soignée...

_ Je comprends... Mais c'est un peu ma faute dans ce cas...

_ Non, tu n'y es pour rien ! Ton père est un homme violent et nous allons l'arrêter ! Il faut qu'il assume ses actes à présent !

Il fut légèrement énervé en prononçant ces mots. C'était comme s'il défendait la mort de son propre enfant mais, après tout il avait bien élevé Hash pendant plusieurs années. Un lien avait sûrement dû se développer.

Cettenuit-là, j'étai encore loin d'imaginer tout ce qui allait se passer que ce soitentre Olwen et moi ou entre Sofiane et moi. Je ne me souvenais toujours pas dequi était mon « assassin » ni de tout ce que j'avais vécu jusqu'à cejour mais j'avais l'impression que j'allais enfin connaître ce que je n'avaisjamais connu, un père aimant.