Chapitre 3

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Une mort sur la conscience... C'est tout ce que je devais avoir... J'avais passé trois ans de mise sous garde et surveillance. Pour un meurtre que je n'avais pas commis cette peine semblait immense. Je te promets que je le trouverai, ton assassin !

J'avais peur de croiser le regard de qui que ce soit, mes yeux ne se posaient plus que sur le bout du nez des passants. Incapable de croiser des yeux aussi bleus que les tiens, j'avais peur de te revoir dans la vie d'un autre, ma très cher Anastasia.

A présent, il fallait que je retrouve une vie à peu près normale auprès de cette vielle femme toujours vêtue de noir. Cette même femme qui ne voulait plus jamais entendre parler de moi...

Plus d'amis, plus de famille... Je me retrouvais comme Rémi, un orphelin essayant de gagner son pain. Mais, comme lui, j'allai finir par croiser des personnes merveilleuses. Enfin... C'est ce que je pensais... On ne peut jamais faire confiance entièrement à quelqu'un...

Alors que j'airais seul dans le long couloir de ce bâtiment où j'ai étudié et dans lequel ma vie a était mise en pause, il était là. Il me regardait droit dans les yeux. La haine montait en lui encore une fois.

_ Que fais-tu là !? Tu n'as rien compris en fait ! Plus personne ne veut te voir ici ! Tu n'es qu'un monstre, un assassin !

_ Continue de dire ce que tu veux... Moi, au moins, je sais que je n'en suis pas un...

Il avait l'air si énervé mais ses poings ne semblaient pas s'être fermé pour moi... En effet, alors que je fermai les yeux pour mieux encaisser, son poing n'atteignit pas mon corps mais le mur d'à côté.

_ Vas-t-en ! Tu as causé bien trop de mal dans cet établissement !

_ Je ne partirais pas.

_ Qu'est-ce que tu dis ?

_ Je ne partirais pas ! Ce n'est pas à toi de décider ce que je ferais ou non ! Si j'ai envie de rester ici, je resterai ici !

_ Tu ne comptes pas retrouver tes camarades aussi fous que toi ?

Il l'ignorait peut-être mais là-bas j'ai vécu le même enfer que celui qui m'aurait attendu ici... Mon visage était déjà plein de cicatrices toutes plus affreuses les unes que les autres, certaines déjà présentes avant sa mort, mais toutes bien réelles.

_ Qu'est-ce que t'as ? T'as perdu ta langue ?

_ Aussi loin que mes souvenirs remontent, tu as toujours voulu avoir le dernier mot, non ? Alors pourquoi tu n'acceptes pas tout simplement mon silence ? Cette tragédie ne te suffit pas ? Si tu veux, je peux faire en sorte que, toi aussi, tu meurs.

Je n'avais jamais été aussi près de la vérité qu'en prononçant cette phrase. Même si ce n'étais pas moi l'assassin, il était bel et bien lié à moi. Si je pouvais retourner en arrière, au moment où Anastasia me regardait avec du mépris dans le cœur, avec l'envie de m'arrêter, je l'arrêterai, ce premier coup que je lui avais porté.

_ Si tu fais ça, ce n'est pas trois ans que tu prendras et, crois moi, tu le payeras très cher !

_ Je te rassure, ce n'est pas ça qui me fais le plus peur.

_ Ha oui ? Dans ce cas, qu'est-ce qui te fais peur ?

Ce qui me fais peur ? Que ses yeux se retrouvent dans les tiens ou dans ceux d'inconnus... Seulement si je t'avais répondu cela, tu n'en aurais rien fait. Cette information n'avait pas lieu de t'être soumise.

_ Tu crois vraiment que je vais te le dire ?

_ De toute façon, je n'en ai rien à faire ! Tu peux ne rien me dire si tu veux, tu peux même partir.

_ Pourquoi partirait-il ?

Cette voix me disait vaguement quelque chose. Je l'avais déjà entendu le jour de l'annonce de cette tragédie, je crois... Il avait mon âge et portait un long manteau aux manches tâchée de rouge légèrement marron.

_ Azraël ? Que fais-tu là ? C'est un assassin ! Tu devrais partir !

_ Moi aussi je dois partir ? Je ne pense pas que ce soit ce dont il a envie ni ce dont moi, j'ai envie !

Azraël... C'était ça son nom... C'était lui, le seul à m'écouter, à me croire.

_ Tu sais, tu es la seule personne au monde qui me donne envie de te plaquer contre un mur à chaque fois que je te vois sans aucune raison. Je peux le faire dès que j'en ai l'envie tu sais ? Alors maintenant éloigne- toi de lui, sinon je peux t'assurer que tu vas le regretter !

_ Azraël...

_ Tais-toi et regarde-le s'enfuir !

En effet, il ne resta pas plus longtemps auprès de nous et partit de cet endroit. Ce qui me perturbait le plus n'était pas le fait qu'Azraël soit venu mais que Brad m'en veuille pour quelque chose que je n'avais pas commis.

Une mort sur la conscienceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant