Chapitre 20

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Alors que je venai enfin de retrouver l'endroit où je vivais, je vi toutes mes affaires empilées dans des cartons sur le trottoir qui bordait la maison. Enervé je sorti mes clefs pour essayer de rentrer mais la serrure semblait avoir été changée.

Par un excès de colère, je pris l'un des carton et le lança contre la fenêtre. La seconde d'après, je parti toujours énervé et rejoignit le cimetière. Je ne savais même plus quel jour nous étions, ni même quelle heure il était.

Alors que je caressai la pierre de sa tombe, j'entendis un bruit et me cacha derrière le seul arbre qui se trouvait dans ce cimetière. Là, deux hommes s'arrêtèrent devant la tombe d'Anastasia.

_ Tu es sûr de ce qu'il t'a dit ?

_ Mais pourquoi je te mentirais ? J'ai très bien entendu ce qu'il me disait...

_ Mais pourquoi il douterait autant ?

_ La tombe est vide... Pour lui, ce n'est pas quelqu'un qui a volé son corps mais plutôt la tombe qui a toujours été vide.

Comment c'était possible ? Ils étaient là ! Les complices de l'assassin ! Mais impossible de voir leur visage, il faisait bien trop sombre pour que je puisse les voir.

M'approcher était la seule façon de savoir de qui il s'agissait mais, mes jambes furent paralysées. Paralysées par la peur et par le doute. Ces deux hommes étaient-ils Hash et mon père ?

_ Peu importe, il a toujours été sûr de lui.

_ Tu oubli qu'en essayant de la tuer il a réussi à faire croire à son innocence mais cela l'a conduit à accuser quelqu'un d'autre... Sur ce point-là, il a commis une grosse erreur.

_ Il ne s'est pas fait attraper au moins.

_ Peut-être mais la personne accusée à sa place n'est autre qu'Olwen, le fils de...

Soudain, l'un des deux hommes se dirigea dans ma direction sans même prendre le temps de finir sa phrase.

_ Que fais-tu là ? Tu nous observes ?

L'homme m'attrapa par le bras. Était-ce ma chance de savoir qui étaient ces deux hommes ?

_ Pardon, excusez-moi... Je ne voulais pas...

_ Hé ! Regarde-ça ! Tu sais qui c'est ? C'est Olwen !

Malheureusement, je fus incapable de reconnaître de qui il s'agissait. Je ne connaissais aucun d'eux bien qu'ils semblaient me connaître.

_ Il va être fou de joie si on lui dit qu'il est avec nous ! Et si on l'appelait ?

_ T'as raison, appelons-le !

Aussitôt, l'un d'entre eux sorti son téléphone portable sur lequel je pu apercevoir une photo d'un petit garçon ressemblant quelque peu à la fois à Hash et à Anastasia. En dessous de cette photo, quelques lettres décorées formaient un mot. Ce mot n'était autre qu'un prénom... Il s'agissait de celui d'Hash. Était-ce le père de ce dernier ? Si cela était bien le cas, pourquoi n'était-il pas au courant pour son fils ? C'était peut-être cela qu'ils voulaient me dire à propos d'Anastasia... Ils savaient peut-être qui était l'un des complices de l'assassin.

Soudain, il décrocha le téléphone.

« _ Allô ? »

_ Allô ! Olwen est avec nous... Il écoutait notre conversation, caché derrière un arbre.

« _ Sais-t-il qui je suis ? »

_ Non, il ne sait rien. Nous n'avons pas abordé ce sujet.

« _ Bien, passez-le moi. »

_ Entendu.

L'homme, bien que soucieux, me tendis son téléphone que je pris.

« _ Coupe le haut-parleur. »

_ Pourquoi ? Je suis votre victime et ce sont vos hommes.

« _ Fais ce que je te dis. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Les deux hommes me regardaient de façon très insistante comme s'ils doutaient de leur propre chef.

_ C'est bon, je l'ai coupé.

« _ Pourquoi n'étais-tu pas là aujourd'hui ? »

_ C'est juste pour me demander cela que vous m'avez demandé de couper le haut-parleur ?

« _ Tu veux que je t'aide ou non ? »

_ Comment-ça ?

« _ Si on leur fait croire que tu réponds simplement à des questions normales, ils réduiront leur vigilance sur toi et sur moi. »

_ Je ne sais pas où j'étais. Il s'est passé quelque chose et honnêtement, je ne sais pas combien de temps j'ai passé loin d'ici.

« _ Tu as compris à ce que je vois. »

_ Tout à fait. C'est bien cela.

« _ Dans ce cas, lorsque tu leur rendras le téléphone, tu disposeras exactement de trente secondes d'inattention grâce auxquelles tu devras rester calme. Les dix premières secondes, tu ne bougeras pas d'un pouce et dès que je prononcerai le mot « heures », tu partiras en courant. Compris ? »

_ Je ne vois pas où vous voulez en venir...

« _ Au bout de dix secondes, je prononcerai le mot « heures » qui te donnera l'ordre de partir. Ainsi, il te sera impossible de te tromper dans le moment de ton départ, d'autant plus qu'il est possible que cela ne dure pas aussi longtemps que prévu ou, au contraire, que cela dure plus longtemps. »

_ Je ne peux pas en dire plus là-dessus et vous devriez en faire de même. Mais, merci quand même. J'ai totalement compris où vous voulez en venir et je ne vais pas me laisser faire, du moins pas le jour où on se rencontrera enfin !

« _ Je savais que tu jouerais le jeu. Repasse-moi les deux hommes qui se trouvent ici et fais bien attention à toi. »

_ D'accord.

Aussitôt, je tendis le téléphone et l'un des deux hommes le pris sans dire un mot. Soudain, je le vis activer le haut-parleur, pourtant l'assassin n'avait pas pu avoir le temps de lui demander de l'activer... Il connait vraiment ses hommes, rien de plus normal lorsqu'on est un tyran.

« _ Ramenez-le moi. Je veux le voir demain matin au lieu habituel. Soyez là avant six heures. »

J'avais exécuté ce qu'il m'avait demandé. Je n'avais pas bougé d'un pouce jusqu'à ce qu'il prononce ce fameux mot qui me fit m'échapper à toute vitesse.

Mais, et si je revenais ? Que se passerait-il si j'y retournai ?

Aussitôt pensé, aussitôt fait. Je suis retourné à ce cimetière où je pu entendre la fin de la conversation.

« _ Si vous êtes incapable de retenir ce garçon, je ne vois vraiment pas l'intérêt de vous revoir. Moi, dans votre situation je ne pourrais même pas me regarder dans un miroir. »

_ Mais, ce n'est pas notre faute !

« _ Si vous le dites. Quoiqu'il en soit, demain nous ne nous verrons pas. Sauf si vous trouvez le moyen de vous racheter. Ainsi, je me trouverai dans le cimetière des dix-huit heures. »

Dix-huit heures ? C'était l'heure à laquelle Hash et moi avions l'habitude de nous retrouver... Finalement, ne serait-ce pas lui l'assassin ?

Une mort sur la conscienceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant