Chapitre 11

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Si le rêve était semblable au mensonge et que la vérité était aussi insoutenable qu'un cauchemar... Peut-être valait-il mieux que je ne cherche pas son assassin... De toute évidence, il était moins douloureux pour chacun de penser qu'il s'agissait de moi.

Pourtant, je ne pouvais m'empêcher de chercher. Je m'en étais fait la promesse et personne ne m'arrêterais dans cette quête...

Le mois de décembre approchait à grand pas, à la même vitesse ma pauvreté grandissait. J'avais, certes, un toit, mais rien ne m'y était donné. Si je voulais manger, il me fallait travailler. Si je voulais m'habiller correctement, il me fallait travailler aussi. Mais tout le monde connaissait cette histoire d'assassinat...

J'avais malgré tout trouver un petit travail... Je ne pouvais m'y rendre que le week-end et mon salaire était misérable. Pourtant cela me suffisait. J'économisais jour après jour pour pouvoir me payer une meilleure nourriture et de quoi vivre mieux mais ce n'était vraiment pas gagner.

Seulement, l'enfer ne faisait que commencer...

Le froid glacial de l'hiver approchait de plus en plus et mes vêtements étaient bien trop usé pour me couvrir. L'argent me manquait encore pour acheter de quoi avoir chaud mais je ne baissais pas les bras.

Avec le recul, je me rends compte qu'Azraël et Hash avaient raison de s'inquiéter de ma situation... Après tout, un adolescent mourant de faim, vivant dans la pauvreté pour un acte qu'il n'avait pas commis était, certes assez courant, mais anormal.

Je ne cherchais rien de vraiment extravagant... Je voulais juste vivre normalement auprès de ceux que j'apprécie mais rien ne pouvait me ramener ce que j'avais perdu... J'étais devenu le martyr de ces gens.

Comme à mon habitude, je me suis rendu en classe. J'ai supporté les moqueries des autres bien que, devenus plus discrets, étaient de plus en plus insoutenable. Ce jour-là, je voulais me rendre au cimetière comme chaque soir mais...

Mes paupières étaient si lourdent, mes lèvres gonflées et le sang coulait à flot sur mon corps. Je ne sentais plus mes membres et je ne voyais plus correctement ce qui m'entourait... Je n'avais rien vu venir...

_ Souviens-toi que la vie ne se perd qu'une fois ! Sa vie était bien trop précieuse pour que tu la lui prennes ! Espèce de sale...

Brad... C'était sa voix... Son sentiment ne semblait pas coller avec ses mots.

_ Brad... S'il te plaît... Je sais que tu ne me veux aucun mal... Je suis sincèrement désolé pour elle... Mais je ne l'ai pas tuée !

Un bruit soudain avait fait taire la foule... Je ne discernai plus la silhouette de Brad et je fus soudain prit d'une peur immense. Mes yeux étaient remplis de tristesse et d'énervement. Mais je sentais mon incapacité à attaquer. Je savais très bien que je ne pourrais jamais lever la main à nouveau sur Azraël.

Mais je ne savais pas ce qui allait se passer juste après... D'habitude, tout le monde criait sur Azraël mais là, rien ne se passa. Et soudain, une silhouette que je n'avais pas encore reconnue s'approcha de moi. Des soupirs de stupéfactions firent leur apparition juste avant que cette personne ne me tende la main.

_ Tu en mets du temps ! Tu pourrais au moins me remercier !

Cette voix... On dirait celle de... Impossible ! Elle ne peut pas être là ! Elle est morte depuis longtemps !

J'avais commencé à m'acharner sur mes souvenirs comme si je ne voulais pas que cette voix reste dans ma tête. Je n'avais qu'une seule idée qui me venait à ce moment précis, détruire ce son, brûler mon cerveau et le réduire en compote ! Le son de sa voix m'était insupportable !

_ Attrape ma main Olwen !

_ Comment... Pourquoi mon nom ?

J'étais déconcerté... Je n'autorisais personne à dire mon nom, bien trop rattaché à ce meurtre... J'aurais tellement aimé que ce soit un rêve et qu'Anastasia soit en train d'essayer de me réveiller... Mais... Impossible de me réveiller.

Une mort sur la conscienceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant