Chapitre 11

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Le lendemain matin, je me rendis à la librairie à 9 heures, me retrouvant seule pour la journée. L'appréhension et le désir de réussir étaient palpables en moi. Je souhaitais tellement que cette journée se déroule sans accroc pour prouver à Joseph qu'il pouvait compter sur moi. Étant donné son amour pour cette boutique, je ne pouvais me permettre de faire la moindre erreur.

Une partie de ma journée était dédiée à ranger les étagères. Les clients avaient la fâcheuse habitude de replacer les livres n'importe où, créant un désordre inévitable. Je m'efforçais de rétablir l'ordre en replaçant les ouvrages dans leurs sections appropriées, tout en m'assurant que chaque détail était soigné.

***

C'était l'heure de ma pause déjeuner, et je m'étais procuré un sandwich que j'avais prévu de savourer dans la boutique, puisqu'elle était fermée pour ce court moment.

Précipitamment, je me dirigeai vers un restaurant à proximité, et c'est alors que je heurtai accidentellement quelqu'un, renversant par malheur la tasse de café qu'il tenait. Le liquide brunâtre se répandit sur moi et le sol.

Moi - Vraiment désolée ! Je ne regardais pas où j'allais !

L'homme en face de moi se dépêcha de sécher le café répandu, puis leva les yeux vers moi. Ses cheveux blonds étaient légèrement en désordre, et ses yeux marron semblaient curieux et amusés.

Homme - Ne vous en faites pas, c'est aussi ma faute. En plus, à présent, vous êtes couverte de café.

Moi - Ce n'est pas grave, je vais arranger ça.

Homme - Je ne peux pas vous laisser dans cet état ! Prenez ma veste.

Il ôta sa veste et me la tendit avec un sourire.

Moi - Merci beaucoup, c'est vraiment gentil, mais comment vais-je vous la rendre ?

Homme - Et si nous déjeunions ensemble demain ? Vous pourrez me la rendre à ce moment-là.

Moi - D'accord, faisons comme ça ! Merci encore, et désolée pour tout ça !

Moi - Au fait, comment vous appelez-vous ?

Homme - Georges. Et vous ?

Moi - Aimée. Enchantée, Georges.

Georges - De même. À demain, même endroit !

Il s'éloigna avec une inclinaison de tête, me laissant à la fois surprise par l'échange et la perspective de ce déjeuner improvisé.

***

La journée s'était finalement déroulée sans accroche, remplie de moments d'interaction avec les clients et d'aide aux choix de livres. La satisfaction d'avoir accompli ma tâche avec succès m'emplissait d'une lueur de fierté. La nuit était tombée lorsque je quittai enfin la boutique. Les jours se faisaient de plus en plus courts, et l'obscurité régnait déjà.

Je pris le volant, suivant mon trajet habituel pour rentrer chez moi. Tout allait bien jusqu'à ce qu'une forme animale traversât subitement la route, ressemblant étrangement à un loup.

La vision fugace de cet animal me fit sursauter, et mon pied se pressa sur les freins. Les pneus de la voiture patinèrent sur le sol humide après la pluie récente, et je perdis soudainement le contrôle du véhicule, percutant violemment un arbre sur le bas-côté de la route. Ma vie sembla défiler en une fraction de seconde.

Sortant rapidement de la voiture, je constatai les dégâts : le capot était écrasé contre le tronc de l'arbre, la fumée s'échappait du moteur. L'impact fut si intense que je réalisai que j'aurais pu perdre la vie. Mon cœur battait la chamade, et les larmes commencèrent à couler de mes yeux.

Il me fallait appeler quelqu'un. Mes doigts tremblants composèrent le premier numéro qui me vint à l'esprit.

Moi : Allô Paul ? Je ne savais pas qui d'autre appeler, mais j'ai eu un accident de voiture.

Paul : Quoi ??? Reste où tu es, dis-moi où tu te trouves, j'arrive immédiatement !

M'effondrant sur le sol, je laissai mes larmes couler librement.

Les secondes qui suivirent l'accident me semblaient irréelles, tout comme la réalisation que j'aurais pu perdre la vie. Le souffle court, je me demandais ce que cet énorme loup faisait si près de la route, provoquant mon accident.

***

À peine dix minutes plus tard, Paul arriva sur les lieux. Il sortit précipitamment de sa voiture et se précipita vers moi.

Paul - Aimée ? Ça va ?

Ses yeux révélaient une inquiétude sincère, et il parlait avec une hâte manifeste.

Moi - J'ai eu tellement peur.

Mes paroles se mélangeaient avec les larmes qui continuaient de couler sur mon visage.

Paul - Je suis là maintenant.

Ses mains chaudes se posèrent avec douceur sur mes joues encore humides.

Paul - Ne t'en fais pas pour la voiture. Je m'occuperai de tout demain. Pour l'instant, viens, rentrons.

D'une manière rassurante, il attrapa ma main pour m'aider à me relever du sol boueux. La chaleur de sa main contre la mienne m'apporta un sentiment de réconfort. Sans un mot de plus, il me guida jusqu'à sa voiture, et nous quittâmes les lieux de l'accident pour rentrer chez moi.

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SAVE ME [ Paul Lahote ] Twilight Où les histoires vivent. Découvrez maintenant