Chapitre 15

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Leah avait pris le volant et nous étions arrivés chez Emily. Tout le monde était réuni.

Je passais à côté de chacun d'eux, une étrange anxiété me tenant dans son emprise. L'idée qu'ils soient des loups-garous m'effraie un peu, je dois l'admettre. Mon esprit était en plein tumulte, oscillant entre la peur et la familiarité que j'avais avec ces personnes.

Sam - Il est en haut et t'attend.

Moi - Merci.

Je montai les escaliers, mon cœur battant la chamade. Chaque marche semblait être un pas de plus vers une vérité déconcertante.

La porte était à moitié fermée. Je suppose que ça devait être la chambre. Je poussai la porte avec hésitation puis la refermai doucement derrière moi.

Il était là, allongé dans un lit, sa silhouette marquée par la douleur et la fatigue.

Il ouvrit ses yeux qui se posèrent sur moi, une lueur à la fois reconnaissante et inquiète dans son regard.

Moi - Salut.

Ma voix était à peine plus qu'un murmure, mon appréhension presque palpable.

Je m'approchai de son lit et m'assis sur la chaise à côté, l'incertitude se mêlant à mes émotions.

Moi - Tu es vraiment stupide de t'être jeté sur un vampire.

Un sourire douloureux naquit sur son visage, teinté de la souffrance de ses côtes meurtris.

Paul - Oui, mais je t'ai sauvée. Une deuxième fois. Je pense que tu le fais exprès pour que je te sauve.

Un rire faible s'échappa de mes lèvres, mêlant la légèreté à la gravité de la situation.

Moi - Bien sûr, dis plutôt que tu me suis.

Paul - Peut-être.

Son humour persistait même dans ce moment difficile, témoignant de sa force intérieure malgré les circonstances.

Je posai ma main sur son front, sentant la chaleur de sa peau sous mes doigts.

Moi - Tu es vraiment brûlant.

Paul - C'est comme ça quand on est loup. Notre température est plus haute.

Sa voix rauque portait une note de tranquillité dans son explication, comme s'il avait accepté depuis longtemps ce fait de sa nature.

Moi - Tu as d'autres choses à me dire que je ne sais pas encore ?

Paul - Oui, mais je veux que tu me promettes quelque chose.

Mon cœur se serra à sa déclaration, sentant que quelque chose de crucial était sur le point d'être révélé.

Moi - Oui ?

Paul - De rester quoi qu'il arrive.

La gravité de sa demande pesait sur moi, et je pouvais sentir l'ampleur de l'enjeu.

C'est compliqué de promettre ce genre de chose, mais si je veux savoir ce qu'il a à me dire, je dois le faire.

Moi - Je te promets que je vais rester, Paul.

Paul - Tu te souviens des légendes ?

Moi - Oui ?

Paul - Et bien les loups peuvent rencontrer leur âme sœur grâce à l'imprégnation.

Mon estomac se noua à cette mention, une combinaison de curiosité et d'appréhension prenant le dessus.

Moi - Oui et ?

La peur s'insinuait dans mes veines alors que j'attendais la suite.

Paul - Je me suis imprégné de toi, Aimée.

Un frisson parcourut mon échine, mes émotions dans un état de chaos entre l'incrédulité et le désir de comprendre.

Moi - Tu dis n'importe quoi, Paul. Tu dois avoir mal à la tête ou quelque chose comme ça.

Paul - Non, je suis lucide.

Mon cœur tambourinait dans ma poitrine, le doute s'entremêlant avec la réalité qui se dessinait devant moi.

Moi - Je ne peux pas, désolée.

Le poids de sa déclaration me submergeait, ma raison et mes émotions se heurtant violemment.

Paul - Tu as aussi ressenti le lien. Je le sais.

La véracité de ses mots me frappa comme une décharge électrique. Les sensations que je refoulais depuis trop longtemps resurgirent, me laissant sans défense.

Moi - Je vais te laisser.

Ma voix tremblait légèrement alors que je tentais de maîtriser le tourbillon d'émotions qui me submergait.

Je me dirigeai vers la porte et l'ouvris, m'échappant presque de la pièce pour échapper à cette révélation qui menaçait de tout chambouler.

Paul - Tu m'avais promis.

Les mots résonnaient dans mes oreilles, empreints d'une douleur profonde, m'empêchant de fuir complètement.

Tout le monde attendait dans le salon, leurs regards curieux me fixant alors que j'entrais dans l'arène de leurs interrogations silencieuses.

Moi - Je suis vraiment désolée pour tout. Je vais devoir rentrer chez moi.

La réalité s'ancrait davantage alors que je réalisais que ma vie était en train de prendre un virage imprévisible.

Il fallait que je prévienne Joseph que je ne pourrais pas venir travailler. Je lui inventerais une excuse, tout en sachant que les mensonges ne feraient que s'accumuler.

Jacob - Je te raccompagne.

Sa présence compatissante m'offrit un peu de réconfort, même si les mots semblaient futiles pour apaiser ma confusion.

Je ne dis rien et le laissai me suivre, notre silence parlant plus que toutes les paroles du monde.

Jacob - Par contre, je vais conduire.

Il me prit les clés des mains avec douceur, un geste simple qui témoignait de son désir de me soulager de toute préoccupation.

Durant le trajet, aucun de nous n'avait pris la parole, la tension palpable dans l'air, comme si nous étions tous conscients que la vie telle que je la connaissais venait de changer irrévocablement.

Je pleurais en silence, mes larmes incarnant les émotions que je luttais pour comprendre et accepter.

Moi - Merci de m'avoir raccompagnée.

Ma voix était douce, chargée de reconnaissance pour sa présence réconfortante dans cette période trouble.

Jacob - Tu es sûr que ça va aller ? Si jamais tu as besoin, je suis à côté.

Moi - Oui, ça va aller.

***

L'eau brûlante de la douche s'écoulait sur moi, comme si elle pouvait laver la confusion et le chaos qui régnaient dans mon esprit. Les gouttes d'eau se mélangeaient à mes larmes, une danse silencieuse entre le soulagement et l'incompréhension.

Le miroir reflétait mon visage fatigué et troublé. Je ne voulais pas sombrer comme la dernière fois.

J'avais aussi appelé Joseph, les mots hésitants alors que je lui disais que j'avais attrapé une grippe. Les mensonges s'enroulaient autour de ma langue, le goût amer du déguisement me laissant encore plus vulnérable.

Je reviendrai dès que celle-ci sera partie, avais-je assuré avec une fausse assurance. Il avait été compréhensif, sa voix empreinte de préoccupation. Les mots semblaient flotter dans l'air, une réalité altérée que je peinais à accepter.

La serviette enveloppée autour de moi, je me retrouvai à fixer le vide, laissant les émotions m'engloutir une fois de plus.

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SAVE ME [ Paul Lahote ] Twilight Où les histoires vivent. Découvrez maintenant