11. L'hôpital

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Quand Katt reprit connaissance, elle se trouvait dans une grande salle qui ressemblait à un hangar. Des dizaines de blessé.e.s gisaient près d'elle, quelques-uns sur des matelas, la plupart à même le sol. Elle réussit à s'assoir en faisant la grimace et regarda autour d'elle. Où se trouvait-elle ?

Elle n'avait jamais mis les pieds dans un hôpital mais elle supposa que cela ne pouvait être que ça. Près d'elle, une femme s'avançait avec un seau d'eau. Elle lui fit signe et la femme s'approcha et s'enquit :

- Vous êtes réveillée ?

Katt acquiesça péniblement.

- Vous pouvez marcher ?

- Je... crois, oui.

- Êtes-vous en état de partir tout de suite ?

Katt n'en savait rien. Elle attrapa la main de l'infirmière et réussit à se mettre sur pieds. Elle avait mal partout mais la douleur était encore supportable. La dame continuait de poser des questions :

- Vous habitez loin ?

- L'auberge du Doux Foyer.

- C'est à deux pâtés de maison. Vous pouvez y aller seule ?

- Demande-lui si elle a des connaissances médicales ! cria une autre personne.

Katt répondit non. Elle savait juste soigner une brûlure superficielle, ce qui était utile quand on travaillait dans une forge. Elle comprenait mieux ce qui se passait, maintenant. Les gens avaient besoin d'être soignés et il leur fallait toute l'aide possible.

Mais où était Stenvald ? Elle traversait la salle et allait sortir quand elle tomba sur lui, occupé à laver des bandages à la main. Il se fendit d'un large sourire en la voyant.

- Katt ! Comment tu te sens ?

Comment pouvait-elle se sentir ?! La ville venait d'être saccagée ! Mais un réflexe de politesse la força à répondre :

- Bien, je crois...

- Moi aussi. Ces sauvages ont tout dévasté ! Mais ils ont laissé la bibliothèque intacte, je sais pas pourquoi.

- Parce qu'ils aiment pas lire ?

- Ils savent pas ce qu'ils ratent. Viens, je te ramène. J'espère qu'Avril et ses parents vont bien.

- C'est qui, Avril ?

- Avriline. Tu sais, la fille super gentille qui travaille à l'auberge.

- Ah ! Nunuche rose bonbon !

- Tu devrais pas l'appeler comme ça. Un jour, elle va t'entendre.

Katt haussa les épaules. Elle et Stenvald reprirent le chemin de l'auberge. Le soleil s'était levé et le bleu joyeux du ciel contrastait avec la tristesse des rues. Dehors, les gens commençaient à réparer leurs façades et leurs fenêtres éventrées. Les deux amis avaient le cœur serré en les regardant.

L'auberge n'était pas particulièrement abîmée mais le quartier ressemblait à un champ de bataille. Pendant les trois semaines qui suivirent, Katt et Sten passèrent presque tout leur temps à aider à le reconstruire.

Le manuel de la farouche guerrièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant