BURNING

11. even worse

"𝐼 𝑙𝑜𝑜𝑘 𝑡𝑜 𝑦𝑜𝑢 𝑎𝑛𝑑 𝐼 𝑠𝑒𝑒 𝑛𝑜𝑡ℎ𝑖𝑛𝑔"

Lorena
☾

- Et puis t'as ce merdeux d'Oliver qui n'est pas foutu de venir me proposer d'être sa cavalière, soupirait Sage en faisant rouler ses yeux.

Je lui souriais en haussant mes épaules puis jetais un coup d'œil à travers la vitre à sa droite. La pluie et la neige sévissaient depuis plusieurs jours. Le soir, c'était encore pire. Les orages et la foudre étaient de sortis pour perturber nos nuits déjà assez courtes.

Le bus dans lequel j'étais avec ma meilleure amie, arriverait dans moins de cinq minutes désormais, en face du lycée.

- T'inquiète, je suis sûre qu'il le fera. Il y a encore le temps jusqu'à la fin de la semaine.

La joueuse de basketball fit pivoter sa tête en haussant ses sourcils.

- T'iras avec Jace toi, n'est-ce pas ?, me sourit-elle.

La mention de son prénom me provoqua comme une décharge électrique. Je tâchais de changer de sujet en lui répondant que rien n'était sûr encore.

Les bals et les soirées n'avaient jamais été des évènements que je convoitais particulièrement. La plupart des gens se bourraient la gueule soit pour se donner un style soit pour pour échapper à leur morose réalité, à leurs soucis, leurs problèmes, leurs responsabilités l'espace de quelques heures.

En ce qui me concernait, je me contentais d'accepter la réalité, agréable ou non, telle qu'elle était. Puis, je continuais à avancer en gardant en tête que je tomberais bien une fois, ou deux ou cent fois même durant le processus.

- Je te parie que cette connasse de Montes a déjà sa tenue, son maquillage et sa coiffure toute faite.

- Comme tous les ans je te dirais...

Elle hocha de la tête.

- Tu sais si Darla a trouvé un cavalier d'ailleurs ?, je la questionnais.

- Je crois qu'elle a trouvé mais elle m'a dit hier soir qu'elle voulait nous faire la surprise en le gardant anonyme jusqu'au bal.

J'écarquillais les yeux et pris une mine faussement outragée en apprenant que la brune nous cachait son mystérieux cavalier. C'était la première fois qu'elle nous cachait son identité et il me tardait d'en savoir davantage.

- Quelle torture de ne pas savoir, se plaignit Sage.

J'acquiesçais et secouais ma tête avant de reporter mon attention sur l'avant du bus. Quelques lycéens s'occupaient avec un livre, certains finissaient de justesse leurs devoirs et d'autres écoutaient leur musique, les bras croisés, le regard assassin, le visage fermé et dénué de toute expression.

Le frimeur n'avait-il pas une moto qui aurait pu le déposer au lycée en quelques minutes ?

Je me mis à me demander comment Lexia arrivait au lycée car le bus qu'on prenait avait des intervalles de passage assez écartées. Mon frère, lui, prenait souvent son vélo et j'aurais pu faire de même mais loin de moi l'envie de geler en pédalant. Et puis même, le verglas, la boue, la faible neige n'étaient pas franchement les meilleures des conditions avec ce moyen de transport.

- Arrivés les jeunes, vous pouvez descendre ! Passez une bonne journée et ne faites pas de conneries surtout !, annonça d'un ton enthousiaste le chauffeur, Aylan.

Originaire d'Ankara, le cinquantenaire nous conduisaient depuis si longtemps que je ne me souviendrais de la première fois exacte. Il lui arrivait parfois de nous divertir durant le trajet en lançant sa playlist personnelle essentiellement composée de sons turcs anciens comme récents.