30. silent agony

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"𝐼 𝑐𝑎𝑛 𝘩𝑜𝑙𝑑 𝑚𝑦 𝑏𝑟𝑒𝑎𝑡𝘩 𝐼'𝑣𝑒 𝑏𝑒𝑒𝑛 𝑑𝑜𝑖𝑛𝑔 𝑖𝑡 𝑠𝑖𝑛𝑐𝑒 𝘩𝑒 𝑙𝑒𝑓𝑡"

Lorena


Je me souvenais encore de cette nuit comme hier.

Cette nuit qui a fait basculer mon monde entier avec elle.

Cette nuit où j'ai pour la première fois sentis en quoi une douleur intérieure pouvait être bien pire qu'une infligée à l'extérieur.


-- Flashback --

- Non, désolée maman...plus tard peut-être, je retenais mes larmes face à elle et montais par quatre les escaliers.

Une fois enfermée dans ma chambre, je fondais encore en larmes et me jetais sur mon lit en fourrant mon visage entre mes coussins. Le sang bouillonnant dans mes veines, je me redressais et attrapais mon ordinateur posé à l'extrémité de mon lit.

La vue brouillée par les larmes, je l'allumais et immédiatement tapais quatorze lettres sur la barre de recherche.

J'avais besoin d'en avoir la certitude, de voir par mes propres yeux ce qui apparemment était visible par le monde entier.

A peine avais-je tapé son prénom que son nom de famille sortit automatiquement.

Je cliquais et retenais mon souffle.

Je cliquais, cliquais, défilais sur les articles, les photos et plus je cliquais plus je découvrais quelque chose qui me faisait sangloter davantage : des photos de lui en boîte, complètement saoul, entouré de ses potes ou alors de dizaines de femmes toutes à peine vêtues. Des photos le montrant à des évènements qui ne pouvaient être que caractérisés par le mot "débauche". Il y avait également des clichés qui le montraient énervé à des matchs de hockey, ou encore victorieux sur la glace.

Jusque là, les propos de Jace tenaient la route et ma respiration s'amoindrissait progressivement.

Au niveau des vidéos le concernant, elles étaient multiples : interviews après matchs à vif, interview posés dans des fauteuils, interviews lors de soirées ou dans la rue.

Piquée par ma curiosité, je décidais d'en écouter une qui durait environ cinq minutes. Comme titre, la vidéo avait choisi "La nouvelle star montante de NYC, Cameron Ledgers, réagit face à la victoire 8-5 qu'il nous offre !'.

Les premières secondes, l'homme qui interviewait interpella un joueur de dos, avec comme numéro floqué sur son maillot, le dix. L'interpellé se retourna et sourit de toutes ses dents en arrivant près du journaliste.

Dès lors que mes yeux se posèrent sur lui, je sentis mon cœur s'accélérer brutalement. Il était le même qu'aujourd'hui mais quelque part...différent. Sur cette vidéo qui datait d'à priori un an, il avait l'air d'être sincèrement heureux, épanoui et la tête dans les nuages.

Le Cameron qui avait atterris à Wheat Ridge n'était rien celui que j'observais sur cette vidéo.

- Alors, vous vous attendiez à cette victoire Ledgers ?, lui demanda le journaliste en lui tendant le micro sous le menton.

- Pas du tout ! Pour être honnête, on a fait face à un adversaire de taille donc nos espoirs étaient assez minimes en entrant sur le terrain en début de match, il rit en passant une main sur ses cheveux humides pour les plaquer en arrière.

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