24. a matter of pride

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"𝐴𝑛𝑑 𝑓𝑜𝑟 𝑜𝑛𝑐𝑒, 𝑦𝑜𝑢 𝑙𝑒𝑡 𝑔𝑜 𝑜𝑓 𝑦𝑜𝑢𝑟 𝑓𝑒𝑎𝑟𝑠 𝑎𝑛𝑑 𝑦𝑜𝑢𝑟 𝑔𝘩𝑜𝑠𝑡𝑠"

Lorena



Le retour à la réalité fut brutal.

Lorsque je me réveillais ce matin par les tambourinements incessants à la porte, je fronçais les sourcils.

- Hmm...arrête de faire du bruit, marmonna une voix rauque dans mon dos, à moitié endormie.

J'avais été sur le point de hurler de surprise si je n'avais pas reconnus la voix du professeur derrière la porte s'écrier :

- Allez ! On se lève là dedans Ledgers ! Debooout ! Plus vite que ça ! Tu nous rejoindras en bas pour le petit déjeuner avant qu'on embarque dans le bus.

Une fois que les pas du professeur s'éloignèrent, je pris une longue inspiration avant de vouloir sortir de ce lit minuscule.

Merde, pourquoi est-ce que j'avais été aussi débile hier soir ?

Je me tournais avec difficulté pour faire face au blond, la joue posée sur l'oreiller, les cheveux en bataille, La couette était en majeure partie enroulée autour de mon corps et couvrait à peine son torse dénudé.

Qu'est-ce que je foutais encore ici ? C'était complètement absurde.

Me dépêchant de me sauver du lit, je sentis immédiatement le courant d'air geler l'intégralité de mon corps. Je baissais la tête pour me souvenir d'un détail affreux et insoutenable : j'étais encore en maillot de bain.

Un maillot de bain qui laissait découvrir chacune de mes imperfections, chacun de mes complexes.

Oh, merde, comment étais-je censée sortir de cette chambre sans me faire punir par les professeurs ? Sans me faire suspecter d'avoir... Purée.

Je m'étais foutue dans un sacré pétrin. C'était ce qui arrivait quand je me laissais trop ressentir, quand j'autorisais mes émotions à prendre le dessus sur ma raison. Quand j'agissais les yeux fermés, sans me soucier du lendemain.

Sentant dans mon esprit surgir les fragments de la veille, je m'empressais de les chasser et d'attacher correctement mes cheveux également emmêlés en un chignon haut. De dos au blond, je faisais face à son armoire et décidais d'y jeter un coup d'oeil dans l'espoir de me trouver des vêtements afin de sortir innapercue hors de ce dormoir de merde.

Je piquais sans réfléchir plus que cela un gros sweat noir ainsi qu'un jogging de la même couleur. Mes dents claquaient tant le froid glacial d'Aspen parvenait à pénétrer même au sein du chalet. Alors que je commençais à enfiler en premier le jogging qui faisait facilement deux fois voire trois ma taille, j'entendis le lit grincer derrière moi.

Ne te réveille pas. Ne te réveille pas. Ne te réveille pas.

Mes supplications intérieures furent vaines. Je me paralysais sur place en entendant sa voix grave résonner :

- Même pas de bonjour ? Je le prends mal, il me taquina.

- On se doit rien. Pas même un bonjour, je rétorquais sèchement en finissant d'enfiler mon bas.

L'idée même qu'il soit en ce moment présent en train d'observer mon dos nu et ses quelques cicatrices dues à mes entraînements intensifs sur la glace depuis des années me mettait terriblement mal à l'aise.

Une fois complètement vêtue, je lui refis face mais je ne pus me résoudre à soutenir son regard trop longtemps. A le croiser tout court en réalité. Je me penchais vers le sol pour récupérer ma serviette de bain puis j'enfilais mes pantoufles et sans un mot, me dirigeais vers la porte. Je la déverrouillais sans difficulté car la clef était insérée dans le verrou.

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