25. will you come or not ?

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"𝑖 𝑓𝑒𝑒𝑙 𝑠𝑜 ℎ𝑖𝑔ℎ 𝑠𝑐ℎ𝑜𝑜𝑙 𝑒𝑣𝑒𝑟𝑦𝑡𝑖𝑚𝑒 𝑖 𝑙𝑜𝑜𝑘 𝑎𝑡 𝑦𝑜𝑢"

Cameron

Qu'étions nous ? Qu'étions nous concrètement ? N'étais-je pas con de courir après cette insupportable patineuse ? Bordel, est-ce que j'étais pas encore en train de merder ? Et si elle n'était pas celle que je pensais être ?

Un peu culotté pour un mec qui n'est pas tout à fait honnête sur qui il est vraiment, aurait sûrement remarqué mon bon vieux meilleur ami Jordaan.

Telles étaient les pensées qui logeaient librement dans mon esprit tard dans la nuit, confronté à mes choix et paroles dans mon lit, seul. Un joint entre l'index et le pouce, je gardais mes yeux scotchés au plafond sombre de ma chambre.

J'inspirais une nouvelle taffe et en expirant la fumée, je me noyais l'espace de quelques instants dans mes souvenirs. Ses yeux d'un vert émeraude, ses belles boucles blondes qu'elle gâche bien trop souvent en les lissant. Ses résultats académiques irréprochables, sa détermination dans le patinage artistique. Elle était attirante, c'était indéniable.

Elle était presque trop parfaite pour un type comme moi.

Aussi perdu, aussi déprimé, aussi nerveux, aussi détruit.

Je ne serais qu'un poids supplémentaire à sa vie, à quoi bon le lui faire porter ?

J'étais dégoûté des gens, de leur vice, de la vie en général.

Personne ne semblait réellement me comprendre. Pas même mon père ou ma soeur. Je nageai au large d'un immense océan agité par de nombreuses vagues qui leur étaient inconnues.

Je tâchais désespérément de ne pas me noyer à chaque vague reçues de la plus brutale des manières.

Pourtant, je me sentais peu à peu céder.

Cela durait depuis des mois.

Ma vue se brouilla subitement et j'écrasais mon joint de merde sur le cendrier posé sur ma table de chevet. Ensuite, des larmes quittèrent mes yeux précipitamment et je me tournais pour m'allonger sur mon côté droit. Instinctivement, je me recroquevillai sur moi même en me maudissant intérieurement.

Pourquoi moi ?

Pourquoi m'avoir choisi sur tous les mecs de New York ?

Je détestais Louise Moore. Du plus profond de mon être.

Je la déteste. Je la déteste. Je la déteste.

Ainsi, je me répétais ces paroles tout en sanglotant misérablement.

Les fenêtres de ma chambre étant ouvertes pour faire disparaître toute odeur de mon activité interdite par mon père, je pus discerner que très faiblement des sons aigus et parfois graves provenir de dehors.

D'une certaine façon, je sus immédiatement qu'il s'agissait d'elle jouant de son piano comme chaque soir. C'était presque un rituel qu'elle ne souhaitait jamais briser. Et soudain, mon attention plutôt tournée vers l'abomination de mon passé se focalisa sur le moment présent et l'espoir minime de meilleurs jours.

Doucement, je me levai de mon lit et m'accoudai au bord de ma fenêtre. Mon regard encore un peu larmoyant s'arrêta automatiquement sur une silhouette faiblement éclairée par une veilleuse orange. La lumière de la lampe faisait briller ses boucles blondes laissées à l'air libre. La fenêtre de sa chambre était également ouverte et ses yeux fixaient les touches de son piano.

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