32. touch of love

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"𝐴𝑛𝑑 𝑛𝑜𝑤 𝑡𝘩𝑎𝑡 𝐼 𝑘𝑛𝑜𝑤, 𝐼 𝑤𝑖𝑠𝘩 𝑦𝑜𝑢'𝑑 𝑙𝑒𝑓𝑡 𝑚𝑒 𝑤𝑜𝑛𝑑𝑒𝑟𝑖𝑛𝑔"

Lorena

- Eh, arrête de gigoter, je dois me concentrer. C'est une étape cruciale, je soupirais en le toisant du regard.

Le blond se redressa immédiatement de façon exagérée et plaça sa main au niveau de son front comme pour saluer un capitaine de bord. Je pouffais de rire malgré moi et il reprit rapidement son sérieux, me laissant faire.

Je me tuais la nuque actuellement pour pouvoir retirer avec le plus de précaution la mousse à raser. A peine dix heures du matin et ce n'était pas de cette façon que j'aurais imaginé passer mes derniers jours d'été. Dans une chambre d'hôpital à Las Vegas accompagné de ce type qui pouvait m'agacer comme me séduire.

Qui plus est, à sa demande, en train de le raser avec une petite lame. Il ne me l'avait pas clairement dit mais je l'avais compris. Il s'était complètement et totalement laissé aller ces deux derniers mois. Par ailleurs, j'avais appris par son père ce matin, suite à des analyses et des examens, que Cameron souffrait de dépression.

Il suivait désormais un traitement médical c'est-à-dire des anti-dépresseurs qu'il ingérait le matin ainsi que des somnifères pour la nuit. A côté, les psys avaient insisté pour qu'il ne reste pas inactif à sa sortie de l'hôpital prévue pour après-demain.

Je comptais être là pour lui durant cette épreuve, je m'en faisais la promesse.

- T'as bientôt finis ou je dois m'en charger ?, il râla en soulevant son menton pour me laisser libre passage.

- Jamais patient toi, c'est bien les new-yorkais, toujours pressés, je le taquinais.

Il haussa ses sourcils l'air faussement blessé et je posais doucement ma main gauche sur son épaule nue. Le blond fit légèrement tourner sa tête vers la gauche et j'achevais finalement de retirer toute la mousse qu'il restait.

- Et voilà, je lui souriais en posant la lame sur l'évier de la salle de bain assez spacieuse.

Je lui tournais le dos pour rincer la lame et ce fut à ce moment que je le sentis s'approcher, que je le sentis poser ses doigts à la hauteur de mes hanches et que son menton se posa sur mon épaule droite.

Je laissais échapper un petit rire d'étonnement en relevant la tête, croisant son regard à travers le large miroir. Cameron ne souriait pas, il avait au contraire l'air plutôt morose. Sans me lâcher du regard, il pressa doucement ses lèvres sur mon épaule avant de se redresser, me surplombant nettement de toute sa taille.

- Merci Lorena, il formula calmement, et excuse moi pour la frayeur. Ce n'était pas...ce que je voulais non plus. Ne va pas penser que je l'ai fait exprès pour t'avoir juste ici. Surtout pas. Je n'étais pas sobre, je ne savais plus ce que je foutais et j'ai fini par perdre la raison ce soir-là. J'aurais voulu que ça se passe autrement, crois moi.

Ces explications supplémentaires me rassuraient et me faisaient chaud au cœur.

- Je te crois, Cameron, sois rassuré.

Il semblait retenir son souffle depuis plusieurs minutes et maintenant, il pouvait expirer un bon coup. Je me tournais vers lui, attrapant en même temps derrière moi un peigne.

Ses cheveux encore trempés laissaient quelques gouttes sur le sol et j'en profitais pour les coiffer, les ramenant à l'arrière. Tout en peignant ses cheveux blonds dont la teinte avait viré au foncé avec l'eau.

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