19. louise

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(TW : mention/tentative de suicide/pensées noires)

"𝑊𝘩𝑦'𝑑 𝑦𝑜𝑢 𝑤𝘩𝑖𝑠𝑝𝑒𝑟 𝑖𝑛 𝑡𝘩𝑒 𝑑𝑎𝑟𝑘, 𝑗𝑢𝑠𝑡 𝑡𝑜 𝑙𝑒𝑎𝑣𝑒 𝑚𝑒 𝑖𝑛 𝑡𝘩𝑒 𝑛𝑖𝑔𝘩𝑡?"
Cameron

Pourquoi était-ce si éprouvant de prétendre en permanence aller bien ? Alors que c'était en réalité l'inverse totale qui se produisait. Plus les jours avançaient, plus je me sentais de plus en plus seul dans cette ville inerte. De plus en plus attiré vers le fond d'un gouffre abyssal dont je n'avais aucune certitude de la façon dont j'y échapperais une fois en plein dedans.

J'avais beau être entouré d'un nombre incalculable de personnes, je me sentais terriblement mis de côté. Quelque part différent de cette masse d'adolescents enthousiastes, célébrant les dernières trente minutes de l'année.

Moi aussi, j'aurais du m'en réjouir pourtant je n'y ressentais rien de spécial.

Plusieurs groupes d'entre eux s'amusaient à lancer des petits cailloux en face d'eux afin de les faire ricocher contre l'immense lac. Au loin, s'étendait une lignée de sapins recouverts de neige, presque imperceptibles dans l'obscurité grandissante.

Je réajustais mon bonnet au-dessus de mon crâne avant de fourrer mes mains dans les poches de mon manteau. Assis sur un bout de tronc abandonné, je me demandais pour la cinquantième fois de la soirée comment on m'avait persuadé à me faire bouger de chez moi.

Puis, je me rappelais encore une fois que Marius avait été là pour me convaincre. Suivis de ses potes. C'était comme une tradition pour eux à priori. Tous les ans, chaque lycéens de la ville se rassemblaient dans un même et seul endroit, en l'occurrence une forêt près d'un lac, pour fêter le nouvel an.

Un feu de camp avait été allumé par un groupe de mecs déjà bourrés. Ils ricanaient et se mirent à danser autour du feu en chantonnant je ne sais quelle chanson. Près d'eux, des filles étaient mortes de rire devant la scène.

- Quelle bande de cons, riait le blond en arrivant.

Je tournais la tête pour apercevoir Marius revenir avec deux boissons en main. Il s'installa sur le bout du tronc qui lui restait de libre et me passa l'un des gobelets. Je l'attrapais sans grande conviction mais le remerciais tout de même.

J'avais déjà assez bu depuis le début de la soirée. Et beaucoup fumé aussi. Trop même.

- C'est du coca, si tu te demandais.

Le blond me donna un coup d'épaule et j'hochais de la tête.

- Tes potes ne viennent pas ?, je m'enquis.

Marius apporta son gobelet à ses lèvres et en but une bonne gorgée avant de me répondre :

- Ils sont arrivés il y a au moins dix minutes mais préfèrent aller flirter avec des cheerleaders. Ils sont cons eux aussi, il leva les yeux au ciel.

- Tu comptes vraiment passer le reste de ta soirée à côté d'un type dépressif donc ?

Je pivotais ma tête pour croiser son regard amusé. Il plaça son gobelet sur ses genoux avant de passer un bras amical autour de mes épaules.

- Pourquoi j'irais voir ailleurs ? Ta compagnie et celle de mes potes me suffit.

- Mais oui allez, à d'autres. T'es un peu trop tactile à mon goût, bouge, je marmonnais en essayant de dissimuler mon sourire.

Le blond retira son bras en s'esclaffant et je croisais mes bras contre mon torse.

- Je suis certain qu'une fille te plaît ici, ajouta-t-il soudainement.

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