23. drowned sorrows

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"𝑆𝑒𝑒𝑖𝑛𝑔 𝑦𝑜𝑢 𝑡𝑜𝑛𝑖𝑔𝘩𝑡, 𝑖𝑡'𝑠 𝑎 𝑏𝑎𝑑 𝑖𝑑𝑒𝑎, 𝑟𝑖𝑔𝘩𝑡 ?"

Lorena

- Je vais toutes vous tuer, une par une, je plaisante même pas un petit peu !, je hurlais depuis la cabine de douche dans laquelle je me trouvais.

L'eau chaude ruisselait de par le pommeau de douche, le long de mon corps alors que je fouillais désespérément dans ma trousse de toilette mes produits.

- Putain ! Bandes de pouffiasses que vous êtes !

Il n'y avait plus aucun shampoing, plus aucun après-shampoing ou de gel douche. Rien ! Mise à part un de mes misérables savons. J'allais sérieusement les trucider. Cela ne faisait aucun doute qu'elles étaient les auteures de ce petit coup.

Je les entendais à travers l'eau, éclater de rire en chœur plus loin de ma cabine. Si je n'étais pas si mal dans mon corps et anxieuse à l'idée que d'autres lycéens, garçons comme filles, me verraient, je serais sortie sans la moindre hésitation.

Génial ! Quelle magnifique journée qui s'annonce de bon matin.

Je tentais du mieux que je pouvais de contenir ma rage intérieure, bouillonnant du plus profond de mon être. J'aurais bien voulu demander à mes amies de me prêter leur shampoing mais elles avaient déjà fini depuis dix minutes leur douches et s'étaient rendues, sous les ordres des professeurs, dans la salle commune un étage en dessous, pour le petit déjeuner. Alors que je m'apprêtais à saisir ma serviette posée sur le bord de la cabine en hauteur afin de sortir, j'aperçus du coin de l'oeil une ombre passer par dessus la cabine. Immédiatement, je sentis une masse s'écraser brusquement contre mon épaule gauche et je ne pus m'empêcher de lâcher un juron.

- C'est quoi ce bordel ?, je m'exclamais, sidérée.

En baissant les yeux, je découvrais une bouteille foncée de shampoing près de mes pieds. Je m'abaissais, la ramassais et l'examinais quelques instants avant de n'être coupée dans mon questionnement par une voix qui s'élevait à ma droite, dans une autre cabine à proximité :

- Prends ce shampoing et par pitié cesse de nous casser les oreilles de si bonne heure !

Ledgers.

Je levais les yeux au ciel et tout juste sur le point de lui rebalancer sa stupide bouteille, il reprit la parole :

- N'y pense même pas ! Je te conseillerai de l'utiliser au contraire.

Quoi...? Etait-je si prévisible que cela ? Ou ce gros taré m'observait secrètement ? Prise de doutes, je relevais le menton à la recherche d'une quelconque tête dépassant de ma cabine sans aucun signe.

J'étais donc à priori prévisible.

- Ok, bref ! Arrête de m'espionner et retourne vaquer à tes occupations, je soupirais en appliquant le liquide dans mes mains puis sur mon cuir chevelu.

Quelle misère.

A peine dix minutes s'écoulèrent et je sortais de la cabine, enroulée d'une serviette blanche, le cœur battant à mille à l'heure et la colère me rongeant depuis le moment où j'avais découvert qu'on m'avait joué un mauvais tour.

- On part se cacher maintenant hein ?? Espèce de gar-

Tandis que je tournais à droite en direction des lavabos près de la porte de sortie, je percutais involontairement la côte d'un torse encore ruisselant et sortant de sa cabine. Je fronçais mes sourcils en relevant le regard pour croiser celui d'une personne que je connaissais trop bien.

BURNINGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant