Chapitre 19

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Son téléphone sonna dans la nuit. Elle se réveilla dans les bras de sa rouquine et récupéra son appareil sur sa table de chevet. Elle ne fit pas attention à la personne qui l'appelait, il était trois heure du matin en même temps. Elle était à moitié endormie et elle ne pensait pas forcément à vérifier qui l'appelait.

- Allô ? Fit-elle en baillant.
- Beca ! C'est quoi cette histoire avec Chloé ?!?
- Papa ?
- On part un mois et tu te mets en couple avec ton infirmière ! On peut savoir ce qui te prend jeune fille ?!?
- Je suis amoureuse... C'est logique non ?
- On rentre demain Beca, et crois-moi, il vaut mieux que Chloé sois loin du manoir quand on arrivera !
- Mais...

Il ne lui laissa pas le temps de répondre. Beca soupira et comprit qu'elle ne pourrait plus dormir de la nuit. Elle sut aussi tout de suite comment son père avait été mit au courant de la situation. Et elle s'en voulu immédiatement...

Putain... j'aurai jamais dû dire à Jessica que je suis en couple avec Chloé. Je voulais la calmer... je l'ai rendue encore plus furieuse, et ça se retourne contre moi. Mais quelle idiote je suis !

Des larmes roulèrent sur ses joues à l'idée qu'elle allait devoir virer sa rouquine elle-même. Elle n'en avait pas envie, mais elle savait qu'il valait mieux que ce soit elle que son père. Elle ne comprenait même pas sa réaction. N'importe quel père serait heureux pour sa fille en la sachant amoureuse et heureuse. Mais Benjamin Mitchell n'était pas n'importe quel père... il était le père d'une enfant malade. Une fille qui allait mourir jeune. Et il se voulait protecteur, en l'empêchant de s'attacher. Il pensait que ce serait plus simple au moment du départ, si elle n'avait personne à qui dire au revoir... Alors Beca savait qu'elle n'avait pas le droit de lui en vouloir, sachant qu'il était persuadé d'agir pour son bien. Il voulait simplement la protéger...
Son téléphone vibra, et elle s'attendit à un message de son père. Sauf que cette fois, c'était sa mère.

Maman - Ton père s'inquiète pour toi, ne lui en veut pas. Fais ce qu'il te dit pour le moment, on essaiera de le raisonner ensemble plus tard. Mais pour l'instant, mieux vaut éviter de lui tenir tête. Je te promets que tu reverras Chloé ma puce. Mais pour le moment, il faut qu'elle parte. C'est mieux pour nous tous.

Justine Mitchell était l'exact opposé de son mari, le père de sa fille. Elle faisait tout pour traiter Beca comme n'importe quel autre enfant. Alors la jeune brune savait que sa mère la comprendrait, et qu'elle l'aiderait. Elle soupira, parce qu'elle savait que la situation allait empirer avant de s'arranger. Elle sentit Chloé qui se réveillait, et elle se redressa pour la regarder. En effet, quelques secondes plus tard, la rouquine avait les yeux ouvert. En voyant que la petite brune était réveillée, elle fronça les sourcils, confuse.

- Il est quelle heure ? Demanda-t-elle alors.
- Un peu plus de trois heures. Répondit Beca.
- Pourquoi t'es réveillée ? Tu as mal quelque part ? En général, quand elle se réveille au milieu de la nuit, c'est pas bon signe...
- Non... papa m'a appelée.
- Oh... Il voulait quoi ?

Beca était incapable de répondre pour le moment. Elle se blottit plus confortablement dans les bras de la rousse et profita de son étreinte encore un peu... La rousse fut surprise, elle sentait que quelque chose n'allait pas, mais elle n'osait pas poser la question. Elle se contenta de serrer sa petite brune contre elle, et d'attendre qu'elle soit prête à lui parler.

- Jessica l'a prévenu pour nous... Fit soudainement la brune.
- Elle a fait quoi ? Oh putain ! Je vais la tuer !
- Je suis désolée ma Chloé... tellement désolée...
- C'est pas ta faute Beca.
- C'est moi qui lui ai dit...
- Tu voulais juste éviter qu'elle te drague encore.
- Papa et maman rentre demain... il veut que tu sois partis quand ils arriveront... mais moi je veux pas. Expliqua la brune.
- J'en ai pas envie non plus...

La brune serra fort Chloé dans ses bras, puis elle eut l'idée de lui montrer le message de sa mère. Un message qui les rassurait toutes les deux, même si elles savaient qu'elles allaient devoir attendre un bon moment avant de se revoir.

- Je t'aime... Murmura Beca.
- Moi aussi je t'aime ma chérie.
- Tu... tu veux bien m'attendre ? Attendre que je trouve un moyen, avec maman, pour raisonner papa. Et que tu puisse revenir ?
- J'attendrai le temps qu'il faudra. Promis.
- Je penserai à toi tous les jours. Il se passera pas une seconde sans que je tente un truc avec papa. Je refuse qu'on me prenne la seule chose qui me rende heureuse.
- J'en doute pas. Et moi aussi je penserai à toi tous les jours. Affirma la rouquine.

Elles finirent quand même par s'endormir, dans les bras l'une de l'autre. Refusant de se lâcher. Comme si ça suffirait à ce que Chloé reste.

Le lendemain

C'était le soir et Chloé avait commencé à rassembler ses affaires dans la voiture. Beca avait voulu l'aider, mais l'infirmière avait refusé. Elle ne voulait pas que la jeune fille fasse d'efforts physique. Elle la trouvait un peu pâle, pas trop, mais assez pour lui éviter le moindre effort. Elle était en train de mettre son dernier sac dans la voiture, quand le portail s'ouvrit. Elle vit la voiture de monsieur et madame Mitchell dans l'allée, et elle comprit qu'elle ne pourrait même pas embrasser Beca pour lui dire au revoir. Pas devant son père.
Benjamin sortit de sa voiture et se dirigea vers elle. Il avait les sourcils froncés, il était très en colère et ça se voyait. Chloé baissa la tête, elle savait qu'elle allait passer un mauvais quart d'heure.

- Cette voiture n'est pas la vôtre. Je peux savoir pourquoi vous la chargez avec vos affaires ? Demanda-t-il froidement.
- Euh... je pensais... peut-être que je pourrai transporter mes affaires, et vous la ramener après. Parce que j'ai trop de sacs. Et le bus...
- Je ne veux pas le savoir. Vous...
- Benjamin ! Tu peux au moins lui permettre ça. Elle va te la rendre ta précieuse voiture. Intervint Justine.

Heureusement qu'elle est là... Au moins Beca à sa mère pour veiller sur elle. Son père aussi d'une certaine manière...

- Très bien. Demain Beca a rendez-vous à l'hôpital. Elle ira avec sa mère et Jessica. Et vous... vous viendrez à ce moment là pour me rendre la voiture. Fit Benjamin.
- D'accord.

Elle aurai voulu la prendre dans ses bras au moment de rendre la voiture, mais elle ne pourrait pas. Parce que Benjamin venait de s'arranger pour qu'elles ne se croisent même pas. Il allait sans doute engager une autre infirmière, et elle n'était pas prête de la revoir. Benjamin rentra dans la maison et sa fille en sortit en courant à ce moment là.

- Beca ! Reviens ici !

Mais elle ignora et courut se blottir dans les bras de sa petite amie. Son père s'approcha, il allait dire quelque chose, mais Justine fut plus rapide que lui.

- Je te conseille de ne rien dire. Fit-elle à son attention. Laisses-les se dire au revoir.

Il ne dit rien, mais il resta planté là pour les surveiller. Encore une fois, Justine décida d'intervenir. Elle savait que sa fille voudrait sûrement embrasser sa petite amie, mais elle ne le ferait pas devant son père. Alors elle força son mari à rentrer dans le manoir. Il en était pas spécialement ravi, mais comme toujours, Justine fut la plus forte. Beca et Chloé se retrouvèrent donc seules, et la petite brune en profita pour embrasser amoureusement sa rouquine.

- Tu vas me manquer... Chuchota Beca entre plusieurs baisers.
- Toi aussi tu vas me manquer ma chérie. Répondit la rousse en se remettant face à elle.
- On se reverra. Promis.
- Je sais.

Mais ce que Chloé ignorait en revanche, c'est que Beca ne serait plus la même quand elles se reverraient...

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« Où l'espoir demeure, le changement ne peut pénétrer. »

Proverbe de Félix Lope De Vega ≈

« Le monde change de jour en jour, la femme de minute en minute. »

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Gagner contre le temps Où les histoires vivent. Découvrez maintenant