Gagner contre le temps

Chapitre 24

Chloé était dans la cuisine, en train de remplir quelques papiers importants qu'elle allait devoir envoyer à Londres pour le tribunal. Jessica entra dans la pièce, et la rouquine décida de l'ignorer. Elle ne voulait pas encore se disputer avec elle. Surtout que c'était sa dernière journée ici, Kate revenait demain matin, enfin. Mais Jessica elle, en avait décidé autrement.
 
- Tu fais quoi ? Demanda-t-elle en se servant une bière dans le frigo.
- Des documents important. Pour le procès. Répondit simplement Chloé.
- Euh... quel procès ?
- Tu es sûre que tu étais dans cette maison les deux dernières semaines ? Le procès pour la garde de mon fils. Elle est conne ou elle le fait exprès ?
- T'as un fils toi ?
- Oui.
- Depuis quand ?
- Depuis un peu plus de 6 ans.
- Il est où ?
- En Angleterre.
- Qu'est-ce qu'il fait là-bas ?
- Il est avec son père. J'avais pas les moyens de m'occuper de lui quand on s'est séparés.
- Tu les as maintenant ?
- Parfaitement.
- T'es sûre de toi ?
- Bon sang ! Arrêtes de me poser toutes ces questions ! Je dois rester concentrée, c'est important ! S'emporta la rouquine.
- OK, OK... Relax...
 
Jessica s'éclipsa et Chloé ne put s'empêcher de s'en vouloir. Pour une fois, elle s'était simplement intéressée à elle et n'avait rien fait de mal. Mais la rousse avait quand même mal réagit et lui avait été désagréable. Elle soupira, car elle se sentait vraiment coupable. Elle sortit de la pièce et retrouva la femme dans le jardin. Elle s'approcha d'elle et décida d'avoir une vraie conversation avec elle pour une fois.
 
- Désolée. Fit la rousse d'un seul coup.
- Tu devrai retourner à l'intérieur, tes fichus papiers t'attendent. Répondit sèchement Jessica.
- J'essaie simplement d'être gentille. Bon, je pense que je l'ai cherché...
- J'ai essayé aussi, et tu m'as envoyé chier ! Alors ne compte plus là-dessus ! Et tu devrai aller voir Beca au fait ! Elle a besoin de soins.
- Quoi ? Mais pourquoi tu me l'a pas dit ?
- J'étais venue dans la cuisine pour ça à la base !
 
Chloé fronça les sourcils. Elle ne pourrait vraiment pas s'entendre avec Jessica, elle le sentait. Alors elle retourna à l'intérieur et chercha Beca. Elle la trouva dans la cuisine, en train de boire un verre de lait, et qui avait l'air en forme.
 
- Tu vas bien ? Demanda-t-elle alors.
- Oui. Pourquoi ? Elle a l'air inquiète d'un coup. C'est normal ?
- Jessica m'a dit que tu avais besoin d'aide.
- Ben non. Rassura la petite brune.
- OK...
 
Chloé la prit soudainement dans ses bras et la serra fort contre elle. La petite brune ne comprit pas tout de suite ce qui se passait, mais la laissa faire. Elle parvint à poser son verre sur le meuble et la serra contre elle aussi fort qu'elle pouvait.
 
- Chlo... Toute cette histoire est en train de t'épuiser. Remarqua-t-elle soudainement.
- Je vois pas de quoi tu parle. Mentit la rouquine.
- De ce procès. Ça fait trois nuits que tu dors presque pas. Tu es tout le temps au téléphone avec mon oncle, ou la tête dans les papiers. Tu crois tout ce que Jessica te dis. Je le vois bien que t'en peux plus. Faut que tu te repose. Non parce que ça va vraiment plus là...
- C'est moi l'infirmière. Pas toi. Et je te dis que je vais bien.
- Moi je suis ta petite amie. Et je vois que tu mens.
 
Chloé se remit face à la petite brune et lui sourit légèrement en pensant la rassurer. Beca lui rendit son sourire et lui caressa doucement la joue. Avant de se pencher en avant pour embrasser tendrement son infirmière préférée.
 
- Vas te reposer. T'en as besoin.
- Tu viens t'allonger contre moi ? Proposa Chloé.
- Avec plaisir.
 
Elles montèrent toutes les deux dans la chambre de Beca, et la rouquine alla immédiatement s'allonger dans le lit. La jeune fille la rejoignit et alla se blottir contre la rousse. Chloé ne mit pas longtemps à s'endormir, et la brune lui embrassa la joue en la voyant enfin paisible et reposée. Ces derniers jours, Parker n'avait pas arrêté de l'appeler pour régler quelques détails importants. Surtout que les grands-parents de Mathys trouvaient toujours un moyen pour compliquer les choses, au plus grand désespoir de Chloé, et de Beca, car la brune détestait voir sa petite amie aussi épuisée. Mais elle savait qu'elle ne pourrait pas la convaincre de se reposer à chaque fois, car Chloé se battrait jusqu'à la fin pour son fils. Si elle avait accepté de dormir là, c'est qu'elle n'en pouvait vraiment plus, mais ce serait pas comme ça à chaque fois.
 
Mais bon, là elle dort pour le moment, et c'est ce qui importe. Elle sera reposée un minimum quand elle se réveillera... mais ce qui m'embête, c'est qu'elle va de nouveau s'occuper de tout ces trucs jusqu'au prochain épuisement... pourvu que ça s'arrête bientôt.
 
Chloé se mit soudainement à ronfler, et Beca sursauta. Elle se redressa et se tourna vers la rouquine. Elle ne l'avait jamais entendu ronfler, mais en même temps, elle s'endormait toujours avec elle. Elle décida donc de l'embêter et l'enregistra pour lui faire écouter plus tard. N'importe qui aurait été embêté par les ronflements de son partenaire, mais la brune trouvait ça étrangement adorable. Ou bien c'était simplement parce qu'elle n'avait pas envie de dormir. Parce que si c'était la nuit, et qu'elle voulait dormir, elle ne trouverait sûrement pas ça mignon.
Un peu plus d'une heure plus tard, Chloé ouvrit les yeux et vit que Beca était à son bureau, en train de faire quelque chose sur l'ordinateur. Elle sourit en la voyant comme ça, et elle sortit du lit. Elle remarqua que la brune avait les écouteurs sur les oreilles et qu'elle ne l'entendrait pas arriver. Alors elle décida de l'embêter et s'approcha doucement derrière. Elle lui fit peur en la prenant soudainement par les hanches. Beca sursauta, en se retournant et en laissant tomber son casque. Elle soupira en voyant la rouquine qui riait.
 
- Chlo... tu m'as fais peur, idiote. Fit-elle en faisant la moue.
- C'était le but. Sinon j'aurais pas fais ça.
- Tu te sens mieux ?
- Un peu. Merci de m'avoir forcée à dormir un peu.
- C'est normal. Chlo... faut que je te dise un truc important.
- Quoi ?
- Tu ronfles...
 
Avant que Chloé ne tente de se défendre et de démentir, la brune lui fit écouter l'enregistrement qu'elle avait fait. La rousse sourit en entendant ça et chatouilla sa petite brune pour la punir de l'avoir enregistrée sournoisement. Beca éclata de rire sous ses soins, et s'empressa de quitter son siège de bureau. Mais la rouquine lui courut après et la fit tomber dans le lit pour la coincer de nouveau.
 
- Je ronfle oui... Mais toi tu parle quand tu dors. Annonça l'infirmière.
- Et je dis quoi ? S'étonna la jeune fille.
- Des trucs.
- Mais quoi comme trucs ?
- Quelque chose du genre « Oh oui... Mon amour continue... C'est trop bon. »
 
La brune se sentit rougir d'un seul coup et ça fit rire sa petite amie. Pour la détendre, elle lui embrassa le nez, les joues, la mâchoire, la clavicule... puis elle remonta et l'embrassa amoureusement en se mettant à la caresser sous son haut. Beca gémit alors contre ses lèvres en la collant encore plus contre elle.
 
- Et si je te montrai ce que je vois dans mes rêves ? Elle m'a donné envie...
- C'est très tentant ça... Affirma la rousse. Mais je dois y aller. Je dois finir ces papiers. On verra ça ce soir ma chérie.
- Oh non... tu vas encore y retourner...
- C'est important tu sais.
- OK...
 
Chloé l'embrassa tendrement puis s'en alla. Elle retourna en cuisine pour finir ses papiers, mais elle vit qu'ils avaient disparus. Elle fronça les sourcils, et se mit à chercher dans tous les coins, commençant sérieusement à paniquer.
 
- Qu'est-ce qui se passe ? Demanda Beca en la rejoignant.
- Les papiers... Ils ont disparus. Ils étaient sur la table. Fit Chloé.
- T'es sûre que tu les a pas bougé ?
- Sûre et certaine. Ils devraient être ici...
- C'est bizarre quand même... Je le sens pas cette histoire.
- Ils étaient hyper important en plus. C'était tous mes revenus, et mon adresse. Avec la promesse d'emploi de l'hôpital. Le juge aurai vu que j'étais en mesure de l'élever. Si je les retrouve pas, ça va s'éterniser, et je pourrai ne pas avoir la garde de Mathys... Tout mais pas ça...
 
Chloé se mit à sangloter, alors que Beca avait peur de comprendre ce qui se passait...
 
 
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« Qui te craint, te nuira absent. »
 
≈ Proverbe français ≈