Gagner contre le temps

Chapitre 41

Après deux semaines extraordinaire à L-A, les jeunes mariées étaient enfin de retour au manoir. Beca avait eut quelques crises bien-sûr, mais rien d'insurmontable. Son épouse était là pour s'occuper d'elle de toute façon. Grâce à la rouquine, la brune avait eut le droit à une lune de miel parfaite comme elle en rêvait.
 
- Merci encore pour tout ce que tu as fais. Fit Beca dans la voiture dans l'allée du manoir.
- C'était avec plaisir mon ange. Assura la rouquine.
- On est obligées de rentrer ?
- Malheureusement, oui. Mais je peux t'embrasser avant de te laisser sortir de cette voiture si tu veux.
- Oh oui !
 
La rouquine sourit à tant d'enthousiasme et s'approcha de sa femme. Elle l'embrassa amoureusement et la brune sourit contre ses lèvres. Quand le baiser prit fin, l'infirmière souriait, et Beca aussi.
 
- Je t'aime Rebecca Mitchell-Beale.
- Je t'aime aussi Chloé Mitchell-Beale.
 
Elles s'embrassèrent encore, avant de se décider à rentrer. À l'intérieur, une surprise de taille les attendait. L'oncle Parker était là, et il n'était pas seul...
 
- Maman !
 
Un petit rouquin se mit à courir et sauta dans les bras de Chloé. Elle sourit et elle l'attrapa en vol, avant de le serrer très fort contre elle. La dernière fois qu'elle l'avait vu, il était maigre, et il était très faible, après avoir fuit dans la forêt et s'être nourrit exclusivement de conserve froides. Aujourd'hui, il avait reprit du poids, et il courait et sautait. Il débordait d'énergie.
 
Rien à dire... je préfère vraiment le voir comme ça.
 
- Hé mon trésor ! Qu'est-ce que tu fais ici toi hein ?
- Parker est venue me chercher, il m'a dit qu'il me ramener chez moi. Et c'est ici qu'il m'a amené. Expliqua le petit garçon.
 
Chloé eut soudain un espoir, et elle se tourna vers Parker. Il était souriant, et il hocha simplement la tête. Mais c'était suffisant pour elle. Elle savait parfaitement ce que ça voulait dire... et elle en laissa tomber des larmes des joies.
 
- Je... j'ai sa garde ? Vérifia-t-elle.
- Oui Chloé. Elle a été annoncée il y a trois jours. Tu as la garde exclusive de Mathys. Répondit l'oncle Mitchell.
 
Sous le choc, la rousse préféra reposer son fils au sol, ayant trop peur de le laisser tomber. Elle s'était tellement battue pour lui, elle avait eut tellement peur de ne pas l'avoir... et pourtant tout était enfin finit. Elle avait gagné !
 
Ouah ! Ma Chloé... Elle a enfin récupéré officiellement son fils ! Je suis tellement contente pour elle et pour Mathys !
 
- Je... j'ai gagné... Je vais vivre avec Mathys. Je...
 
Ne trouvant rien d'autre pour exprimer convenablement sa joie, elle attrapa sa femme par le col, et elle l'embrassa violemment. Elle fut heureuse de la sentir répondre au baiser mais... Beca recula rapidement. Bien trop rapidement en fait... et elle était déjà à bout de souffle.
 
- Bec's ? Oula... je le sens pas là.
- Maman Beca ? S'inquiéta le petit roux.
- Comment tu m'as appelée là ? S'étonna la petite brune.
- Ben... maman Beca. Tonton Parker m'a dit que tu étais la femme de maman. Alors t'es ma maman aussi non ?
- Euh... si mais... Oh merde ! Chlo !
 
La brune se tordit soudain de douleur, se tenant le ventre. Elle avait envie de vomir, mais rien ne sortait. Elle se mit à transpirer à grosses gouttes et la rouquine dut la maintenir pour éviter qu'elle tombe. Mathys prit peur en voyant ça et la rouquine fut partagée entre rester avec sa femme ou emmenait son fils ailleurs.
 
- Kate... Mathys... Il faut le...
- Compris. Assura la blonde. Mon grand viens avec moi, on va faire un tour dans le jardin.
 
Le petit garçon suivit alors la femme blonde, lui tenant fermement la main pour éviter de la perdre. Car il savait que le jardin d'ici était immense.
Une fois qu'elle fut sûre que Mathys était loin, et qu'il ne pouvait pas la voir, Beca se laissa aller. Elle pleura à chaudes larmes alors qu'elle vomissait tout ce qu'elle avait en elle. Sous les yeux horrifiés de sa femme et de ses parents. Le vomit n'était pas rouge de sang cette fois... il était complètement noir ! Et pleins de cailloux de sang ! Plus elle vomissait, plus elle souffrait... et ça s'entendait à ses pleurs et aux cris qu'elle poussait. Quand elle eut finit de se vider, elle n'allait pas mieux pour autant... au contraire. Elle sentit ses jambes la lâcher et elle tomba à terre. Chloé n'avait plus assez de forces pour la retenir.
 
- Bec's...
- Je sens plus mes jambes... je les sens plus. Chlo... je t'en supplie fait quelque chose... j'ai mal. J'ai trop mal.
 
La rouquine laissa tomber des larmes. Elle ne pouvait strictement rien faire ! La maladie de sa femme continuait d'évoluer, même si elle ne le voulait pas !
 
- Je... je suis désolée ma chérie... je peux rien faire... Même si là tout de suite, je serai prête à tout essayer pour la soulager.
- Mais j'ai mal... J'en peux plus.
- Je sais... je sais... mais je peux vraiment rien faire. J'ai pas de remède miracle pour ta maladie malheureusement.
- Et ta tisane... ta tisane magique... elle me fait toujours du bien. S'te-plaît...
- Vu l'intensité de ta douleur... elle aura aucun effet cette fois.
 
Beca se mit à pleurer encore plus en comprenant que cette fois, elle allait devoir souffrir. Mais c'était trop dur. Elle avait l'impression que tout son corps était traversé par des épées, et que sa tête était cognée sans cesse contre un mur. Elle sentait qu'elle allait exploser si ça continuer ! Tout comme elle sentit l'envie de vomir la reprendre, même si elle n'avait plus rien à vider... Mais pourtant elle se vida une seconde fois. En moins de dix minutes... et toujours de la même substance aussi noire... toujours sous les yeux de ses proches désormais en larmes de rien pouvoir faire. Beca n'était pas stupide, et elle savait ce que ça signifiait...
 
- Non... Non ! Je veux pas ! Je veux pas mourir ! J'ai pas envie de partir ! Chlo ! Je t'en supplie empêches moi de mourir ! Je veux rester avec toi ! Je veux pas m'en aller ! Fais quelque chose je t'en supplie !
 
Et elle cria, hurla à s'en déchirer les poumons. Elle suppliait sa femme de trouver un truc, n'importe quoi, pour lui permettre de rester en vie. Et Chloé ne pouvait rien faire d'autre que la regarder souffrir... jusqu'à ce que les ambulanciers débarque pour l'emmener à l'hôpital. Mais quand l'un d'eux prit la brune dans ses bras, ce fut encore pire. Elle se mit à gigoter, ou en tout cas le haut du corps qu'elle pouvait encore contrôler.
 
- Non ! Je veux pas aller à l'hôpital ! Non !
 
Elle bougeait tellement, qu'elle finit par tomber des bras de l'homme. Elle s'écrasa à terre... il y eu un bruit sourd, un craquement, puis... plus rien...
 
- Beca !
 
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« Le temps, et non la volonté, met fin à l'amour. »
 
≈ Publilius Syrius ≈