Un mois... Il lui avait fallut un mois complet pour que Chloé accepte de quitter enfin le manoir définitivement. Benjamin et Justine n'avaient rien dit, ils ne l'avaient pas forcée à partir. Ils comprenaient qu'elle avait besoin de temps pour ça. Au bout d'un mois, la rousse avait enfin trouvé le courage de partir, et de rejoindre son petit appartement en ville avec son fils. Mais avant de la laisser partir, Benjamin et Justine à tenaient lui faire des cadeaux. Alors ils l'avaient fait venir dans le salon pour lui parler.
- Chloé... Commença Justine. Benjamin et moi, on voudrait te remercier pour tout ce que tu as fais pour notre famille. Surtout pour... Beca.
- C'est... c'était normal. Assura la rouquine.
- On a quelques... enfin... on a quelques cadeaux pour toi. Avoua Benjamin.
- Quoi ? Ils sont pas sérieux là ?
- Beca... aurait sûrement été d'accord avec nous. Alors... On tient à t'offrir la voiture dont tu te servais jusqu'à présent. Et aussi... un chèque pour ouvrir un compte à ton fils.
- Oh non... C'est trop. Je... je peux pas accepter. Je...
- Chloé. On y tient vraiment. Assura Justine. Ça nous fait plaisir. Alors acceptes s'il-te-plaît.
La rousse sourit, comprenant qu'elle n'avait pas le choix. Alors elle se leva de son fauteuil et elle prit ceux qu'elle considérait toujours comme ses beaux-parents dans ses bras. Leur étreinte dura plusieurs minutes, jusqu'à ce que Chloé ne se remette face à eux. Son fils l'attendait, alors elle devait le rejoindre dans la voiture. Elle aurait voulu dire au revoir à Kate, mais depuis le départ de Beca, la blonde n'était presque plus au manoir. Elle aussi avait du mal à supporter l'absence de la petite brune.
Chloé monta à l'étage pour récupérer Mathys, mais il n'était pas dans sa chambre. Alors elle se mit à le chercher, et le trouva finalement dans la chambre de Beca. Il était dans le lit et il serrait un des tee-shirts de la brune contre lui. Elle s'approcha, et posa sa main sur son épaule.
- Hé mon trésor, qu'est-ce que tu fais là ? Demanda la rouquine.
- Elle me manque maman... Fit-il d'une petite voix.
- Je sais. Elle me manque à moi aussi... Elle me manque énormément.
- Tu crois que tonton Ben, et tata Justine, ils m'en voudront si je prends le tee-shirt ?
- Oh non. Je suis sûre que non. Tu veux le prendre ?
- Oui...
- Alors prends-le.
De toute façon, Chloé aussi avait prit quelques vêtements de la brune. Sa chemise préférée entre autre. Elle ne les porterait pas, mais elle allait sûrement les serrer contre elle la nuit, et quand ça n'irait pas. Au moins ce serait comme si sa femme était toujours là en quelques sortes. Elle prit son fils par la main et ils sortirent de la pièce, comme s'il s'agissait d'un sanctuaire. Chloé récupéra les clés de la voiture, et le chèque auprès de Benjamin. Elle le reprit dans ses bras pour le remercier, et lui embrassa la joue avant de sortir du manoir.
Une semaine plus tard
Aubrey était venue plusieurs fois dans la semaine pour aider sa meilleure amie à vider la chambre de bébé de Mathys. Parce que bon, le petit rouquin était trop grand désormais pour dormir dans un berceau. Du coup il avait dormit toute la semaine avec sa mère, et maintenant, ils étaient tous ensemble au magasin de meubles pour acheter une nouvelle chambre à Mathys. Avec le chèque de Benjamin et Justine, Chloé avait finalement décidé de payer la chambre de son fils. Puis elle mettrait le reste sur un compte pour lui.
- Alors mon grand ? Quelle chambre te plaît ? Demanda Aubrey.
- Cars ! S'exclama le petit garçon en courant.
Il venait de trouver la chambre de ses rêves. Une chambre entièrement à l'effigie de cars ! Même le lit était une voiture ! Un vrai petit garçon... La rouquine sourit en le voyant aussi excité et s'approcha de lui. Elle s'accroupit pour être à sa hauteur et l'attira contre elle pour lui embrasser la joue, ce qui fit sourire le petit roux.
- C'est cette chambre que tu veux ? Demanda la rouquine.
- Oui ! Je peux maman ? Hein je peux ? Demanda-t-il avec un grand sourire.
- Bien-sûr. Si c'est la chambre que tu veux. Alors on la prend.
- Oui ! Merci maman !
Aubrey sourit en voyant Mathys se blottir dans les bras de sa mère. Chloé sourit et se releva en gardant son enfant dans ses bras. Elle retourna auprès d'Aubrey et elles se dirigèrent vers un vendeur. Ensemble, avec l'avis d'un professionnel, ils firent la liste des articles pour faire la chambre que voulait Mathys. Sans rien oublier, pas même la peinture et les décorations pour les murs. Son fils avait craqué pour la chambre comme elle était maintenant, alors la rouquine allait la lui offrir, et lui recréer dans les moindres détails. Quand ils passèrent en caisse, on leur assura qu'ils seraient livrés entre 2 et 5 heures. Des hommes monteraient les cartons et tous les autres achats dans l'appartement, jusqu'à la chambre de Mathys, mais elle allait devoir se débrouiller pour monter les meubles et créer une chambre digne de ce nom à son fils.
- On peut aller manger une glace ? Demanda le petit garçon en sortant du magasin.
- Tu veux manger une glace par ce temps toi ? Non parce qu'on est en mars maintenant. Et l'hiver se fait plutôt sentir.
- Oui. S'te-plaît maman...
Chloé céda, comme toujours, et Aubrey fronça les sourcils en voyant ça. Elle ne dit rien cependant, et ils s'arrêtèrent au parc. La rousse acheta une glace à son fils, qui la remercia et partit jouer ensuite. Laissant le champs libre à la blonde pour parler à sa meilleure amie. Elles s'installèrent sur le banc et Chloé surveilla que son fils ne se fasse pas mal.
- Chlo... tu sais que tu peux lui dire non hein ? Fit Aubrey d'un coup.
- J'y arrive pas. Avoua la rouquine.
- Je vois ça.
- Il déprime depuis que Beca est...
- Et tu pense que dire oui à tout va le rendre plus heureux ?
- Il est en train de s'amuser non ? Donc ça fonctionne.
- Chlo... c'est pas en fuyant la douleur que vous allez avancer. Et c'est valable pour vous deux là.
- Je vois pas ce que tu veux dire...
- Ta femme est morte Chloé.
C'était violent de lui dire ça comme ça, mais Aubrey n'avait pas le choix. Elle savait que Chloé avait pleurer depuis l'enterrement naturellement. Mais depuis qu'elle avait lu les lettres de Beca, elle fuyait. Elle ne prononçait plus le mot « morte » en parlant de Beca. D'ailleurs, elle ne parlait même plus de son épouse. Et elle cédait à tous les désirs de son fils pour qu'il oublie lui aussi sa souffrance. Mais la blonde savait que ce n'était pas la solution. Parce que si la rousse continuait de refouler sa douleur, elle risquait de finir par exploser, et elle pourrait faire ou dire des choses qu'elle regretterait. Alors tant pis si elles étaient dans un parc et en public. Aubrey allait faire craquer Chloé, ou au moins lui faire comprendre d'arrêter de fuir.
- Ta femme est morte Chloé.
- Bree... Commença la rousse d'une petite voix.
- C'est normal de pleurer. Et c'est normal de parler d'elle. Alors arrête de fuir. Je ne pense pas que Beca voudrait te voir comme ça.
- Je sais... elle me manque tellement Bree... C'est horrible d'avoir à vivre sans toi Bec's...
Des larmes silencieuses coulèrent sur les joues de la rousse et elle les essuya. Elle se leva et serra des poings.
- Mathys ! On rentre !
- Mais je veux encore jouer maman...
- J'ai dis qu'on rentrait !
Il baissa la tête et suivit sa mère et Aubrey. Chloé savait maintenant qu'elle allait devoir une conversation sérieuse avec son fils. Car autrement il risquait de ne pas comprendre pourquoi sa mère ne cédait plus à ses caprices. Seulement elle ne voulait pas en parler devant sa meilleure amie. C'était une chose qu'elle devait faire seule.
Je suis désolée Mathys... mais finis la belle vie et la mère qui cède à tout. Beca serait pas contente de voir ça... Et en septembre je t'inscris à l'école. Finis aussi les vacances.
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« Parler de ses peines, c'est déjà se consoler. »
≈ Albert Camus ≈
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Gagner contre le temps
FanfictionBeca est atteinte d'une maladie mortelle et rare. Tellement rare qu'elle est considérée comme une maladie dite « orpheline »... Elle vient seulement d'avoir 17 ans, mais elle sait qu'elle ne soufflera hélas jamais ses 18 bougies. À moins d'un miracl...