Chapitre 26

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Elle y avait crut. Elle le pensait vraiment qu'elle allait récupérer son fils et que toute cette histoire allait enfin se terminer. Mais les grands-parents avaient soulevé un point qui, selon le juge, avait son importance. Si Mathys venait vivre avec eux, il ne changerait pas d'école, pas de ville, ni même de pays. Il aurait toujours ses copains et ses repères. Et à 6 ans, il était important de ne pas le perturber avec des changements aussi grands.
 
- Mais c'est ridicule ! S'exclama la rousse. Il y a pleins d'enfants qui déménage en cours d'année scolaire. Et ils se portent très bien !
 
Elle se laissa tomber dans le canapé, faisant sursauter sa petite amie à ses côtés. Chloé le remarqua et lui envoya un regard désolé.
 
- Tu te sens bien ? Demanda la brune.
- Non... J'étais sûre que tout serait enfin terminé quand le juge recevrait enfin les preuves que je peux m'en occuper. Je sens que je vais devenir folle...
- Tu récupérera ton fils Chlo, t'en fais pas.
- Comment tu peux être aussi sûre de ça ?
- Parce que tu es sa mère, et que tu as les moyens de t'en occuper maintenant. Légalement, tu es la seule à avoir le droit de d'avoir sa garde. Avec son père. Mais il le néglige. La garde te revient donc à toi. Ça prend du temps, mais c'est toi qui gagnera. Ses grands-parents ne l'auront que si les deux parents sont incapables de l'élever. Hors, toi tu peux. J'espère avoir réussit à la rassurer.
- J'aimerai être aussi sûre que toi.
- T'es pas objective. T'as peur de perdre ton fils. C'est pour ça que tu pense au pire.
 
Chloé sourit à la petite brune. Elle serait toujours impressionnée par tant de maturité et d'optimisme. La rouquine alla se blottir dans les bras de sa petite amie et Beca sourit en lui caressant tendrement les cheveux.
 
- Et toi ? Tu te sens bien ? Demanda Chloé en se mettant face à la brunette.
- Oui. Répondit Beca en souriant.
- Pas de vertiges ?
- Non.
- Pas de mal de tête, ou de ventre, ou autre ?
- Non plus.
- Pas de fièvre ?
- Non.
- Tu m'aime toujours ?
- Non... Euh oui ! Oui. Totalement.
 
Chloé sourit en voyant qu'elle avait réussit à la piéger. Elle lui embrassa chastement les lèvres et Beca répondit à son baiser.
 
- Je t'ai eu. Elle est tombée en plein dedans.
- Mais... C'est pas juste. Tu m'a demandé ça comme ça d'un seul coup. Alors que toutes les questions d'avant, je disais non. Donc c'est sortit par automatisme.
- Je sais, je l'ai fais exprès. Je voulais voir si tu allais te rendre compte de ce que je t'ai fais dire. Taquina la rouquine.
- Méchante.
- Tu m'aime comme ça.
- Touchée.
 
Elles s'embrassèrent amoureusement et Chloé gémit dans ce baiser en attirant la petite brune encore plus contre elle. Beca sentait que sa rouquine avait besoin d'être rassurée, pour son fils, mais aussi par rapport à elle et sa maladie. Alors elle la laissa faire quand elle l'allongea dans le canapé, et qu'elle se mit à l'embrasser passionnément en lui soulevant son pull. Quand elle le lui retira, elle se figea en voyant la peau exposée de sa petite brune. Beca s'inquiéta en la voyant qu'elle avait presque complètement cessé de bouger.
 
- Qu'est-ce qui t'arrive ? Pourquoi elle s'arrête ?
- Je... Tu... Tu as mal quand je fais ça ? Demanda la rouquine en appuyant légèrement sur sa hanche.
- Aïe ! S'exclama la brune.
 
Chloé soupira et força la jeune fille à se redresser. Beca avait les sourcils froncés, et elle regarda l'endroit où l'infirmière avait appuyé. Elle avait un bleu, bien voyant, et elle ne savait même pas d'où il sortait.
 
- Euh... c'est normal ? S'inquiéta la brune.
- Si un autre vaisseau à éclater à l'intérieur, oui. Et merde...
- Tu peux faire quelque chose ?
- Non... c'est à l'intérieur. Comment tu veux que j'atteigne le vaisseau qui a éclaté ?
- Je sais pas... mais si on fait rien, le sang va continuer à s'écouler et...
- Beca arrête de paniquer. C'est peut-être rien. Tu t'es peut-être juste cognée sans t'en rendre compte.
- T'es sûre ?
- Le bleu a pas l'air de s'agrandir. Donc le sang ne s'écoule plus. Oublie pas que le moindre coup peut te donner un bleu, même si tu t'en rends pas compte.
 
Beca soupira de soulagement, Chloé avait raison. Si elle faisait une hémorragie interne, elle se sentirait sûrement plus mal que ça. Et le bleu s'agrandirait à mesure que le sang s'écoulait à l'intérieur. Alors elle se blottit contre sa rousse et l'infirmière la serra dans ses bras.
 
- Tu verras... ça va aller. Assura la rouquine.
- Tant que tu es là avec moi, j'en doutes pas. Répondit la brunette.
- Oh... T'es adorable.
- Je l'ai toujours été. Non, je me vante pas...
- Mais oui... surtout avec le coup que tu m'as fais sur le toit. Ironisa Chloé.
- Hé ! C'était y'a deux semaines ! Tu vas m'en reparler encore longtemps ? Bouda la jeune fille en se retirant de son étreinte.
- Tu m'as vraiment fais peur ce jour là Beca ! Ça m'a complètement chamboulée ! Quand... quand je t'ai vu tomber dans le vide... ça a duré que quelques secondes, même pas... Mais j'ai réellement eu peur de pas arriver à temps pour t'attraper. Et peur de te perdre.
- Je sais... je suis tellement désolée. Mais je ne connais pas de mots assez fort pour te dire à quel point je m'en veux. Mais c'est vrai... je suis vraiment, vraiment désolée...
- J'ai pas envie de te perdre Beca.
- Mais... tu as bien conscience que ça finira par arriver ? Tu le sais non ?
- Je veux pas en parler. Et je veux même pas y penser.
- Mais Chlo...
- J'ai dis que je voulais pas en parler Beca !
 
Chloé se leva soudainement, surprenant la brune, elle ne comprenait pas ce qui lui prenait d'un seul coup. Alors la rouquine sortit de la pièce en retenant à peine ses larmes. Elle monta les escaliers et s'isola dans sa chambre, là où Beca ne pouvait ni la voir, ni l'entendre. Elle se laissa glisser contre le mur, et son chagrin sortit d'un seul coup. Depuis que la brune avait faillit se tuer sous ses yeux, cette image ne quittait pas son esprit. Elle y repensait sans cesse, et malgré elle, ça la conduisait à penser au moment où Beca partirait pour de bon, et qu'elle n'aurait pas d'autre choix que de laisser ça arriver. Mais elle ne voulait pas que ça arrive ! Elle ne voulait pas perdre sa petite amie ! Elle ne voulait pas qu'elle meurt !
 
Je croyais que je pourrai le supporter... je croyais que j'étais prête, parce que je m'y attends, je sais que ça va arriver ! Mais je me trompais ! Jamais je ne pourrais être prête ! Personne ne peut se préparer à la perte de la personne qu'il aime ! Peu importe que je sois prévenue des mois en avance, je peux pas ! Je veux pas croire que je vais la perdre ! Elle a que 17 ans ! Elle est censée avoir toute la vie devant elle à cet âge ! Merde !
 
Dans le canapé, Beca n'avait toujours pas bougé. Des larmes coulèrent silencieusement sur ses joues, mais elle ne les essuya pas. De toute façon, personne ne la voyait. Enfin... c'est ce qu'elle pensait... Mais elle comprit vite qu'elle se trompait.
 
- Beca ? Qu'est-ce que tu as ? Demanda Kate en allant s'asseoir près d'elle.
- Rien c'est... juste... C'est Chloé... Avoua la petite brune.
- Quoi Chloé ? Qu'est-ce qui se passe ?
- Elle a craqué... elle en peut plus. Et je... j'ai peur qu'elle me quitte maintenant. Parce que c'est trop dur pour elle...
- Oh Beca...
 
La brune laissa sortir son chagrin elle aussi, et se blottit dans les bras de son amie. Kate la serra contre elle, et tenta de la consoler comme elle pouvait. Mais peut-on réellement consoler quelqu'un qui va mourir et laisser l'amour de sa vie derrière lui ?
 
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« L'amour n'a pas de limites, puisque je suis mort et que je t'aime encore. »
 
≈ Anonyme ≈
 
 
« On voudrait revenir à la page où l'on aime, et la page où l'on meurt est déjà sous nos doigts. »
 
≈ Alphonse de Lamartine ≈

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