Grey - L. S. [BXB] TERMINÉE

Chapitre 26

"Cuz I need you like the flowers need the rain
I need you like the sun when the clouds turn grey
Oh you're like the blood running through my veins
I'll love you until now and forever away"

Harry était contre moi, sa tête sur mon torse et nos jambes emmêlées. Il semblait fragile ce soir-là, un peu hors de lui. Parfois, j'oubliais qu'il était plus jeune que moi. J'oubliais que lui aussi avait besoin d'être rassuré, et que ce n'est pas parce qu'il avait une grande gueule qu'il était insensible. Depuis que j'étais revenu chez nous, il me retenait sans cesse dans le lit. Il voulait écouter mon cœur, encore et encore. Alors, on se touchait, pour sentir cette réalité palpable, celle de nos corps entrelacés.

— Tu sens la cigarette. Tu veux pas arrêter, dis ?

Tout ce à quoi je pus penser fut : Oh non, pas encore. Je n'avais pas besoin qu'on me dicte une fois de plus ma conduite. Je n'étais pas sorti d'un enfer de glace pour plonger derechef dans un enfer de feu.

— Pourquoi ? demandais-je tout de même d'une voix tendue.

Un instant, je crus qu'il allait me lister tous les effets secondaires de la cigarette, me faire un cours théorique sur la manière dont la fumée infiltrait mes poumons, comment ça faisait moisir les neurones.

— Parce qu'il est hors de question que je te perde encore une fois avant l'heure. Et surtout pas à cause de cette merde.

Harry n'était pas Adam. Et cela me frappa de plein fouet.

Sans répondre, je l'éloignais de moi, assez pour pouvoir ensuite passer au-dessus et me mettre à califourchon sur lui. Mon cœur était frénétique dans ma poitrine, mes pensées un peu en vrac.

Il ne comprit pas vraiment pourquoi je l'embrassais tout à coup aussi fiévreusement, mais il répondit avec plaisir, glissant ses doigts sous mon t-shirt, parcourant ma colonne vertébrale, égratignant mes reins.

J'étouffais un grognement quand il mordilla ma lèvre inférieure, et je me détachais un peu de lui pour rencontrer ses prunelles fébriles.

— Est-ce qu'on va enfin en parler ?

Sa voix était rauque, son souffle chaud, et j'eus presque envie de l'ignorer royalement.

— Je ne sais pas... Tu as envie, là, maintenant, d'en parler ? répondis-je, un brin aguicheur alors que mes doigts trainaient le long de son ventre.

Il frissonna, et quand je passais ma main contre son aine, il hoqueta violemment.

— Oh putain, Louis, fais pas ça...

Nos souffles se mélangeaient dans la moiteur de nos lèvres.

— Pourquoi ?

Il ferma les paupières à mesure que je rapprochais ma main de son membre.

— Parce que ça fait cinq ans que je n'ai pas volontairement couché avec quelqu'un, alors autant te dire que tu me fais vite bander.

— Ah oui ?

J'embrassais lentement sa gorge, descendant toujours un peu plus... avant de me raidir.

— Attends... Comment ça volontairement ?

Je m'écartais de lui à une vitesse fulgurante, alors qu'il me jaugeait en fronçant les sourcils.

— Bah...

— Tu as couché involontairement avec des gens là-bas ?

Mon cœur sombra dans ma poitrine.

— Attends, mais tu crois que la prison c'est une colonie de vacances ?